Répondre à cette question sans jeter un coup d’œil dans le vécu quotidien des Camerounais paraîtra insensé dira t-on. pourtant les faits sont là pour nous édifier. Chers lecteurs et lectrices, nous avons à la proposition de Tchamo Waffo Oscar, lecteur assidu de camer.be soumis ce sujet à votre sagacité, dans le cadre du débat hebdomadaire. A chaque acte posé aussi bien à l'intérieure ou à l'extérieure du Cameroun, les auteurs de l'acte posé sont sur le champ taxé d'avoir terni l'image du Cameroun. Les faits sont là et le constat est dur
En septembre 2010, des camerounais membres du Code (Collectif des Organisations Démocratiques et patriotiques des Camerounais de la Diaspora, ndlr)sont aller manifester à l'hôtel Intercontinental de Genève où se trouvait le chef de l'Etat camerounais. Le ministre camerounais des Relations Extérieures les a qualifié d' « une bande d’antipatriotes qui ternissent l’image du Cameroun et de l’homme qui l’incarne »
Nous avons également vu depuis des années des Camerounais emprisonnés pour des affaires de mœurs, sans oublier ceux qui excellent dans la "feymania". La mécanique bien huilée de l'escroquerie la plus célèbre du pays et qui continue à faire des victimes avec au menu quelques uns parmi leurs auteurs arrêtés et emprisonnés à l'étranger. Ces derniers sont ils parmi ceux qui aménagent ou détruisent l'image du Cameroun ? That's the question
Du 23 au 28 février 2008, les zones urbaines du Cameroun ont connu un déchaînement de fortes violences, durement réprimées dans le sang par le pouvoir en place . Ce pays a vécu une des révoltes populaires les plus soudaines de son histoire. Contre toute attente la jeunesse du pays, qui semblait déjà usé avant même d’avoir servi, a montré qu’il était loin d’être définitivement rouillé. Face à cette jeunesse qui battait le pavé sans arme, pour réclamer un mieux être, les forces de l’ordre n’ont pas fait dans la dentelle. Elles tirent sans sommation. De nombreux morts et de blessés sont enregistrés. Plus de 3000 jeunes arrêtés seront incarcérés dans les prisons. Plusieurs y séjournent encore parmi lesquels Paul Eric Kingué, l’ex maire de Njombe-Penja
A ce jour, aucune enquête n’a permis d’établir les responsabilités et il est un peu difficile pour les familles des victimes de faire le deuil.
L’Etat du Cameroun est responsable des violations commises par ses agents de la police, la gendarmerie, les unités spéciales du GSO et du BIR. Toutes ces unités ont participe de manière coordonnée aux massacres de jeunes désarmés, sur instruction de leur hiérarchie. Face à ce constat l'Etat du Cameroun a-t-il contribué à ternir l'image du Cameroun ?
Après l’émotion, les manifestations publiques diverses, plusieurs mois plus tard, l’affaire du bébé de Vanessa «volé» continue à défrayer la chronique. Même s'il est vrai que les activistes autour de cette cause ont pris du recul. Cette jeune femme avait vu disparaître son enfant, après son accouchement dans un hôpital de Yaoundé, la capitale du Cameroun. L’affaire a suscité une vive émotion dans le pays, avant de prendre un véritable tour politico-judiciaire.
La jeune Vanessa n'a toujours pas vu son bébé, mais elle a gagné une gloire et a suscité la vigilance dans certains hôpitaux occidentaux. En effet, avant cette affaire, jamais les Camerounais ne s’étaient autant indignés. Les réseaux sociaux ont tous été en ébullition, pour ainsi dire. Tous clament haut et fort que cet enfant se trouve chez une magistrate mais, les autorités locales affirment que cet enfant est décédé. Informations floues qui ternissent l'image du Cameroun. Cette affaire a permis de mettre en évidence de graves dysfonctionnements dans la communication du gouvernement camerounais et une absence de solidarité entre ses membres.
L’on a découvert une méconnaissance étonnante des dossiers de la part de certains ministres. Le ministre de la Communication et la ministre des Affaires sociales, par exemple, ont été abondamment moqués dans la presse, en raison de leurs balbutiements, voire de leur ignorance.
Un autre phénomène, Non, ce n’est pas le titre d’une nouvelle comédie britannique, mais bien celui d’un reportage de Catherine Lorsignol pour le compte du magazine judiciaire Devoir d’enquête de la RTBF 1. La journaliste s’est intéressée à la mort mystérieuse d’une quinzaine d’hommes belges, tous partis au Cameroun pour refaire leur vie. Le modus operandi est toujours le même : une première rencontre sur Internet, un voyage au Cameroun, une maladie «bizarre» et une mort inexpliquée. Si ces informations d'assassinats de belges au Cameroun s'avèrent vraies pourra t-on être tenté de dire que ces compatriotes victimes font partie de ceux qui ternissent l'image du Cameroun ?
Depuis le mois de février dernier, la partie nord du Cameroun est devenue un territoire hostile aux français. Déjà deux enlèvements en moins d'un an. Depuis l'enlèvement récent d'un prêtre français dans cette région, la France a demandé à ses ressortissants demeurant encore dans l’extrême nord du Cameroun à quitter la région face au risque élevé d’enlèvement par des islamistes dits armés, même si les autorités camerounaises assurent avoir pris des mesures «pour protéger les Français» Qui se cache derrière ces enlèvements ? Ternissent-ils l'image du Cameroun à l'étranger ?
Après 30 années sous la coupe du parti unique, les 31 années que le Cameroun a passée sous le régime Biyaïste de la fraude électorale ont certainement été les pires à tout point de vue : elles ont vu exploser la corruption et le pillage des ressources du pays, la régression du développement humain, la résurgence de la misère et le désespoir, dans une absence totale de perspectives d’avenir pour des générations de jeunes. Certains semblent s’en inquiéter à juste titre, mais un peu tard, d’autres continuent à soutenir l’insoutenable, sans craindre de nier toute responsabilité dans une situation désastreuse. En organisant systématiquement des élections truquées, Paul Biya aménage t-il l'image du Cameroun de l'extérieure ?
Selon vous, qui sont ceux qui ternissent l'image du Cameroun à l'étranger ? Telle est la question de la semaine.
La rédaction de camer.be se charge de transmettre des suggestions constructives aux autorités compétentes. Bon débat
Nous vous souhaitons un bon dimanche