Diabète : 10% des malades prennent l’insuline

MUTATIONS 16/11/11

Diabète : 10% des malades prennent l’insuline

Les quelque 900.000 diabétiques que compte le Cameroun sont la plupart du temps confrontés à la pénurie de ce médicament, indispensable pour leur survie.

Plus de 346 millions de personnes sont diabétiques dans le monde, et plus de 80% des décès par diabète se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, estime l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Au Cameroun, près d’un million de personnes souffrent de cette maladie. Soit une prévalence de 6%. Mais seulement 10% des malades prennent l’insuline, selon des statistiques officielles ; les diabétiques de type I étant ceux qui sont le plus soumis au traitement à l’insuline. Lors de la Journée mondiale du diabète célébrée au Cameroun ce lundi 14 novembre 2011, de concert avec la communauté internationale, sous le thème : «Agir sur le diabète, maintenant !», le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, a indiqué que cette maladie tue une personne toutes les 8 secondes dans le monde.

Des «chiffres qui font peur», reconnaît André Mama Fouda, ce d’autant plus qu’à en croire l’Oms, le diabète pourrait devenir la 7ème principale cause de décès dans le monde dans 20 ans. «Sur les 900.000 personnes (vivant avec le diabète au Cameroun, Ndlr), 10% souffrent du diabète de type I, régulier chez les enfants, et les 90% restant du type II. Celui- ci touche particulièrement les adultes», explique le Dr Emmanuel Nomo, sous-directeur des maladies endémiques au ministère de la Santé publique, cité par l’agence de presse chinoise Xinhua.
Selon ce dernier, des personnes apparemment saines doivent néanmoins se faire dépister au moins une fois par an afin d’éviter des cas qu'on découvre après la complication de la maladie, car «lorsqu'on ne se fait pas dépister à temps, le traitement dû aux complications varie entre 20.000 et 30.000 Fcfa, voire 100.000 Fcfa».

Pénurie
«Les malades vivant avec le diabète dépensent en moyenne 30.000 Fcfa par mois pour leur prise en charge médicale», corrobore Angeline Avom, vice-présidente nationale de l'Association camerounaise de diabète (Acadia), également citée par Xinhua. Cette dernière poursuit en indiquant que «le coût double si le malade de diabète est en même temps hypertendu, soit 60.000 Fcfa». Bien plus, ajoute-elle, «un diabétique survit grâce aux produits, et s'il n'a pas de l'argent pour se les acheter, c'est la mort qui s'en suit». Lorsqu’on parle de «produits», on fait notamment référence à l’insuline, une molécule fabriquée naturellement par le pancréas, et qui a pour fonction essentielle d’empêcher que la glycémie (taux de sucre dans le sang) ne monte trop, et de la faire baisser quand elle a tendance à s’élever. En effet, le diabète apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. Par conséquent, le malade, pour survivre, doit se faire injecter de l’insuline. Laquelle est vendue aujourd’hui à 3.000 Fcfa dans les formations sanitaires, suite à une convention signée en 2006 entre le gouvernement camerounais et Novo Nordisk, un laboratoire de fabrication des produits pour diabétiques.

Trois types d’insuline sont commercialisés dans notre pays. Il s’agit de l’Actrapid, l’Insulatard et le Mixtar. Des produits souvent frappés par la pénurie. En septembre dernier, une énième pénurie d’insuline dans les pharmacies à Yaoundé avait plongé les malades et leurs familles dans le désarroi. Un mois après, le ministre André Mama Fouda annonçait la fin de la pénurie. Indiquant également que des efforts sont fournis par le gouvernement camerounais pour remédier à cette situation. Parmi ces efforts, l’on indique du côté du ministère de la Santé publique qu’un plan d'action est actuellement en élaboration. Il prévoit un accent sur la réduction des coûts des produits, la vulgarisation du dépistage, l'équipement des hôpitaux en plateau technique. Ce plan, qui devrait s’étaler sur la période 2010-2015, va également mettre l’accent sur la formation du personnel pour la maîtrise de la prise en charge des diabétiques dans des situations de complication, la systématisation des appuis à accorder aux associations, l'acquisition de nouveaux appareils de dépistage pour permettre aux gens de contrôler eux-mêmes le niveau de leur glycémie.

Pour comprendre
A propos du diabète…

Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. La fréquence du diabète est en augmentation partout dans le monde, et des études révèlent que les enfants courent de plus en plus de risque de développer cette maladie. Le diabète de type II a souvent été décrit comme une «maladie de civilisation». Dans son interview pour le Bulletin de l'Organisation mondiale de la santé (Oms), le Dr Chris Feudtner avance que, pour plus de 90% des cas de diabète de type II, on a affaire à une affection qui est le produit de la technologie moderne.
La Journée mondiale du diabète, célébrée chaque 14 novembre, a pour but de mieux faire connaître cette maladie dans le monde, son ampleur, mais aussi les moyens dont on dispose pour la prévenir. Instaurée par la Fédération mondiale du diabète et l’Oms, cette Journée est organisée le jour anniversaire de la naissance de Frederick Banting qui, avec Charles Best, a joué un rôle crucial dans la découverte de l’insuline en 1922. Chez les diabétiques, cette hormone indispensable à la survie est aujourd’hui utilisée à des fins thérapeutiques. L’Oms estimait à plus de 346 millions, le nombre de diabétiques dans le monde. Si aucune mesure n’est prise, il est probable qu’il y en aura plus du double en 2030.
Who.int<:i>

Patricia Ngo Ngouem



16/11/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres