Jupes courtes, hauts à décolleté plongeant, etc. constituent l’apanage vestimentaire de nombreuses jeunes filles.
Jeannette, 18 ans, est étudiante dans une université de la place. Pour elle, vêtement rime avec provocation et non avec pruderie. « Je ne supporte pas les tenues fermées. J’aurai l’air d’une soeur religieuse. Quand je suis à la maison, pour me balader avec mes copines ou pour aller en boîte de nuit, je suis en tenue légère. J’aime les courbes de mon corps, je me sens sexy, alors je ne vois pas pourquoi je camouflerais ce que j’ai reçu si généreusement de la nature », se vante-t-elle.
Sur le marché, les tenues les plus courues sont en effet celles qui dévoilent les courbes physiques. Même les pull-overs ont des critères précis : ils doivent être moulants, de préférence avoir une fermeture sur le devant afin de laisser entrevoir la poitrine. Fadiga, fripier au marché de Mokolo, est spécialisé dans le commerce des vêtements féminins : « J’ai très vite repéré le type de vêtement qui fait courir les filles. Elles veulent être sensuelles, assumer leurs formes, faire courir les hommes. Alors, tout ce que je vends est très osé ».
Malheureusement, ces filles deviennent des proies faciles pour les hommes, et s’exposent aux viols et autres violences faites aux femmes. Le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille a organisé une conférence de presse ce mardi 19 novembre, dans le cadre du lancement d’une campagne de lutte contre les comportements déviants chez les jeunes filles qui s’étendra jusqu’au 25 novembre.
Le thème, « Halte à la déviance vestimentaire chez les jeunes filles », est évocateur. Les tenues sont de plus en plus ouvertes, décolletées, et dévoilent plus qu’il n’en faudrait, constatent les organisateurs. La première cause que l’on observe, c’est la mode. Les jeunes filles s’identifient aux stars qu’elles voient à la télé, et se pavanent dans la rue avec des tenues qui sont souvent réservées à la scène. Pour Dio Ali, styliste-modéliste, la mode ne justifie pas que l’on se dévête.
« Personnellement, je ne dénude pas les filles qui portent mes vêtements. On peut faire des tenues sexy sans vulgarité. Nous sommes Africains et devons respecter notre culture conservatrice. Si une fille marche en tenue légère, c’est peut-être parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait. En tant qu’homme, je ne regarderai pas une femme qui expose son corps », affirme-t-il. Ce mardi 19 novembre 2013, le Minproff a d’ailleurs signé, avec les ministres de la Communication, des Arts et de la Culture et le ministre délégué de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, une lettre de sensibilisation aux populations camerounaises pour un retour de la jeune fille aux bonnes moeurs.