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C’est le projet qui changera incontestablement le visage de la capitale du Cameroun. C'est une autoroute de 18,7 km, qui doit partir de la poste centrale à l'aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Il s'agit en réalité de deux sections: l'une urbaine et l'autre en rase campagne. La section urbaine est la partie qui va le plus impacter sur la physionomie de Yaoundé. Elle s'étend de la station MRS (ancien Texaco) d'Ahala, à la sortie ouest de la capitale, jusqu'à la place Ahmadou Ahidjo (poste centrale). Longue de 8,038 km, cette première partie de l'autoroute sera une chaussée de 2x2 voies de 3,5 mètres chacune séparées par un dispositif barrière autoroutière d'un mètre. Les trottoirs seront larges d'un mètre et demi.

Le coût de la section urbaine est estimé à 112,4 milliards de francs CFA. Il faut y ajouter des frais de contrepartie de 16,960 milliards incombant à l'Etat du Cameroun et les 20 milliards au titre des expropriations. Le rapport de l'étude de faisabilité a été approuvé par le comité de pilotage du projet le 10 août 2012. Le 5 octobre, le ministre de l'Habitat et du développement urbain, M. Jean Claude Mbwentchou, a signé un contrat de service en mode conception-réalisation avec l'entreprise chinoise Sinohydro. Délai d'exécution: 36 mois. Les termes de référence de l'étude d'impact environnemental et social ont déjà été approuvés. Tout semble donc aller pour le mieux, sauf sur un point essentiel: le tracé définitif.

Cette question est loin d'être consensuelle. Le projet de tracé défini par le ministère de l'Habitat et du développement urbain conduit l'autoroute sur l'axe poste centrale carrefour Mvog-Mbi-carrefour Coron-université catholique-base aérienne-carrefour Mvan-échangeur Ahala et station-service MRS d'Ahala au point de jonction de la section rase campagne. Selon les experts du Minhdu, le trajet de l'autoroute proposé ne touche ni la base aérienne, ni le campus de l'université catholique, ni l'usine des Brasseries du Cameroun: «l'autoroute suit le tracé de la route actuelle jusqu'au carrefour des carreaux, ensuite elle passe derrière l'usine des Brasseries et devant l'UCAC avant de retrouve l'ancien tracé pour aboutir entre la poste centrale et l'immeuble ministériel n° I en rénovation», explique un responsable.

Ce choix implique un véritable changement de la physionomie de la ville, même s'il induit de fortes expropriations suivies d'indemnisations conséquentes, environ 20 milliards. Ce qui fait bondir le Premier ministre et le ministre de l'Economie. Philémon Yang et Emmanuel Nganou Djoumessi veulent que le tracé de l'autoroute évite l'agglomération et réalise une courbe qui le mène à Nsam puis sur l'actuelle route Dakar-Trois statues-poste centrale. Cette option a certes l'avantage de ne pas induire beaucoup d'expropriations, mais constitue une occasion manqué d'aménagement urbain.., Le président de la République nous demande d'oser, c'est la ville de demain qu'on construit. Nous devons donc éviter de nous laisser brider par des considérations financières confie un ingénieur proche du dossier. Le président de la République a été sollicité pour arbitrer.

Sur la section rase campagne, c'est le consensus. Cette section, longue de 10,66 km, part de la station-service MRS d'Ahala jusqu'au rond-point de Nsimalen. C'est un ouvrage de 2x3 voies de 3,5 m avec un terre-plein central de 2 m. Le coût estimé des travaux est de 605 milliards de francs CFA, mais il pourrait être plus élevé en raison des ajustements demandés. Le rond-point de Nsimalen à la sortie de l'aéroport accueillera un viaduc et un échangeur est envisagé à Meyo, une banlieue de Yaoundé. 36 mois seront nécessaires pour la réalisation des travaux.

Une visite du tracé de cette autoroute a été organisée vendredi 7 décembre par une dizaine de ministres. Elle a permis de constater les questions d'indemnisations qui se sont prises en charge par le gouvernement. Le 27 juin de cette année, la ministre des Domaines a signé l'arrêté datant d'utilité publique les travaux de construction de l'autoroute Yaoundé- Nsimalen. L'étude d'impact environnemental et social a été approuvée, de même que l'avant-projet détaillé réalisé par l'entreprise tunisienne SCET. Les préfets de la Mefou et Afamba et du Mfoundi sont chargés du constat et de l'évaluation des biens touchés par le projet avant la mi-janvier 2013.

Le Minhdu dispose jusqu’au 15 janvier 2013 pour l'élaboration du dossier d'appel d'offres qui sera lancé avant fin janvier 2013 par le ministère des Marchés publics.