Développement - Budget d’investissement public: La pratique des 30% plombe l’exécution des marchés publics à Kribi.
DOUALA - 06 Juillet 2012
© Damien Tonyè | Aurore Plus
Le constat a été fait une fois de plus lors de la 2e réunion du comité départemental du suivi de l’exécution du budget d’investissement public dans le département de l’Océan qui s’est tenue le 04 juillet dernier à Kribi dans une salle pratiquement vide.
© Damien Tonyè | Aurore Plus
Le constat a été fait une fois de plus lors de la 2e réunion du comité départemental du suivi de l’exécution du budget d’investissement public dans le département de l’Océan qui s’est tenue le 04 juillet dernier à Kribi dans une salle pratiquement vide.
Il est bien loin le temps où les
réunions du comité départemental de suivi de d’Investissement Public
(Bip) faisaient salle comble dans le chef lieu du département de
l’Océan. La dernière remonte au 13 février 2012 quand le préfet de
l’unité administrative susmentionnée par ailleurs maître d’ouvrage
délégué avait procédé au lancement officiel du BIP 2012 dans sa zone de
compétence. Assises au cours desquelles l’administrateur civil principal
avait cru jeter un pavé dans la mare en affirmant que «Le Bip est très
mal exécuté dans l’Océan et il faut que ça change.» Des propos que
certains observateurs avertis avaient tôt fait de qualifier de pétard
mouillé. Le temps semble leur donner raison car le changement se fait
toujours attendre. En effet, les habitudes ont manifestement la peau
dure car de nombreux prestataires continuent d’affirmer sous cape que la
pratique des 30% pour obtenir les marchés est plus que jamais
d’actualité.
Comment ose-t-on alors leur demander de réaliser les travaux lorsque près du tiers de l’enveloppe allouée à cet effet part dans les pots de vin s’interrogent t-ils? Des pratiques mafieuses qui apparemment auraient eu raison de l’enthousiasme du président dudit comité. En effet l’honorable Martin Oyono n’a présidé aucune réunion depuis le début de cet exercice budgétaire. Tache qu’il a pratiquement abandonné au vice président maitre Bayi Noutossi qui signe d’ailleurs tous les documents y afférents. Autre absence fort remarquée jeudi dernier à la salle des actes de la communauté urbaine de Kribi qui servait de cadre aux travaux, est celle des maires pourtant maitres d’ouvrages. Sur les 9 magistrats municipaux que compte l’océan, deux seulement étaient présents. Il était donc pratiquement impossible de connaitre l’état d’avancement des projets communaux.
La situation n’est pas plus reluisante pour ceux du ressort de la commission départementale de passation des marchés publics. Le président de ladite commission et les ingénieurs de contrôle présents n’ont pas pu répondre efficacement aux préoccupations de la maigre assistance essentiellement constituée de journalistes. Des hommes de presse qui du reste n’ont pas été avares en questions embarrassantes qui ont fini par faire sortir de ses gongs le patron de la passation des marchés qui contrairement à l’accoutumée s’est donnée la peine d’assister à la réunion sans pour autant manquer de rappeler que les journalistes n’y avaient pas droit au chapitre. Des affirmations qui font croire que la présence massive de ces professionnels de la plume et du micro, auraient également poussé plusieurs membres statutaires qui ont certainement des choses à cacher à opter pour la politique de la chaise vide.
Les taux d’exécution physico-financière de 28,96 % pour les projets de moins de 5 000 000 FCFA et 0 % pour ceux des montants supérieurs à cette somme sont à mettre au conditionnel surtout que les bénéficiaires dont les rangs sont généralement fournis par les chefs traditionnels ne brillaient non plus par leur présence. Des absences notoires que l’on peut comprendre quand on sait que leurs plaintes récurrentes quant à la mauvaise exécution des projets dans leurs villages respectifs restent généralement sans réponses. Tel ne fut heureusement par le cas pour les employés du Centre de Recherche Spécialisé sur les Ecosystèmes Marins de Kribi (Cerecoma) dont les cris de détresse commencent à être entendus. Un Sos lancé en raison des risques que ces fonctionnaires prennent tous les jours en travaillant dans le bâtiment flambant neuf qui abrite leurs services.
Un immeuble de la mort qui ne dit pas son nom.
Le bâtiment du Cerecoma situé en bordure de mer au quartier Mahelet à Kribi est devenu célèbre en raison de son état difforme et de décrépitude qui saute à l’œil nu. Célébrité qu’elle tient en grande partie de ses murs fissurés, sa toiture qui est une véritable passoire, sa plomberie et son circuit électrique qui sont une source intarissable d’incidents. Plusieurs départs de feu occasionnés par des courts circuits y ont déjà été enregistrés au point où le personnel a du mettre la main à la poche pour faire quelques réparations dans l’urgence. Les usagers de ce service déconcentré de l’Etat ont d’ailleurs du mal à croire que ce bâtiment destiné à l’élevage des crevettes, a coûté plus de 150 millions FCFA au contribuable camerounais. Les commentaires des uns et des autres ont fini par attirer l’attention du contrôle supérieur de l’Etat dont les fins limiers sont descendus sur le terrain en début d’année en compagnie du secrétaire général du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Minresi). Un département ministériel dont la patronne n’a de cesse de repousser l’inauguration officielle de ce « joyau architectural » depuis bientôt trois ans. Un recul que n’aurait apparemment pas observé la Commission départementale de réception qui aurait donné son accord pour l’occupation de l’immeuble. Un immeuble pour lequel le ministre susmentionné vient de demander un devis estimatif des travaux à mener pour réparer ce qui peut encore l’être. Cependant les nombreux bénéficiaires du Bip aimeraient que les responsabilités soient clairement établies dans cette scabreuse affaire comme dans bien d’autres qui ont laissé croire à certains que tout était permis dans les marchés publics. A ce sujet justement, les services extérieurs du tout nouveau ministère des marchés publics sont vivement attendus dans les départements où bon nombre de personnes espèrent qu’ils réussiront là où ceux de l’agence de régulation des marchés publics ont lamentablement échoués.
Comment ose-t-on alors leur demander de réaliser les travaux lorsque près du tiers de l’enveloppe allouée à cet effet part dans les pots de vin s’interrogent t-ils? Des pratiques mafieuses qui apparemment auraient eu raison de l’enthousiasme du président dudit comité. En effet l’honorable Martin Oyono n’a présidé aucune réunion depuis le début de cet exercice budgétaire. Tache qu’il a pratiquement abandonné au vice président maitre Bayi Noutossi qui signe d’ailleurs tous les documents y afférents. Autre absence fort remarquée jeudi dernier à la salle des actes de la communauté urbaine de Kribi qui servait de cadre aux travaux, est celle des maires pourtant maitres d’ouvrages. Sur les 9 magistrats municipaux que compte l’océan, deux seulement étaient présents. Il était donc pratiquement impossible de connaitre l’état d’avancement des projets communaux.
La situation n’est pas plus reluisante pour ceux du ressort de la commission départementale de passation des marchés publics. Le président de ladite commission et les ingénieurs de contrôle présents n’ont pas pu répondre efficacement aux préoccupations de la maigre assistance essentiellement constituée de journalistes. Des hommes de presse qui du reste n’ont pas été avares en questions embarrassantes qui ont fini par faire sortir de ses gongs le patron de la passation des marchés qui contrairement à l’accoutumée s’est donnée la peine d’assister à la réunion sans pour autant manquer de rappeler que les journalistes n’y avaient pas droit au chapitre. Des affirmations qui font croire que la présence massive de ces professionnels de la plume et du micro, auraient également poussé plusieurs membres statutaires qui ont certainement des choses à cacher à opter pour la politique de la chaise vide.
Les taux d’exécution physico-financière de 28,96 % pour les projets de moins de 5 000 000 FCFA et 0 % pour ceux des montants supérieurs à cette somme sont à mettre au conditionnel surtout que les bénéficiaires dont les rangs sont généralement fournis par les chefs traditionnels ne brillaient non plus par leur présence. Des absences notoires que l’on peut comprendre quand on sait que leurs plaintes récurrentes quant à la mauvaise exécution des projets dans leurs villages respectifs restent généralement sans réponses. Tel ne fut heureusement par le cas pour les employés du Centre de Recherche Spécialisé sur les Ecosystèmes Marins de Kribi (Cerecoma) dont les cris de détresse commencent à être entendus. Un Sos lancé en raison des risques que ces fonctionnaires prennent tous les jours en travaillant dans le bâtiment flambant neuf qui abrite leurs services.
Un immeuble de la mort qui ne dit pas son nom.
Le bâtiment du Cerecoma situé en bordure de mer au quartier Mahelet à Kribi est devenu célèbre en raison de son état difforme et de décrépitude qui saute à l’œil nu. Célébrité qu’elle tient en grande partie de ses murs fissurés, sa toiture qui est une véritable passoire, sa plomberie et son circuit électrique qui sont une source intarissable d’incidents. Plusieurs départs de feu occasionnés par des courts circuits y ont déjà été enregistrés au point où le personnel a du mettre la main à la poche pour faire quelques réparations dans l’urgence. Les usagers de ce service déconcentré de l’Etat ont d’ailleurs du mal à croire que ce bâtiment destiné à l’élevage des crevettes, a coûté plus de 150 millions FCFA au contribuable camerounais. Les commentaires des uns et des autres ont fini par attirer l’attention du contrôle supérieur de l’Etat dont les fins limiers sont descendus sur le terrain en début d’année en compagnie du secrétaire général du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Minresi). Un département ministériel dont la patronne n’a de cesse de repousser l’inauguration officielle de ce « joyau architectural » depuis bientôt trois ans. Un recul que n’aurait apparemment pas observé la Commission départementale de réception qui aurait donné son accord pour l’occupation de l’immeuble. Un immeuble pour lequel le ministre susmentionné vient de demander un devis estimatif des travaux à mener pour réparer ce qui peut encore l’être. Cependant les nombreux bénéficiaires du Bip aimeraient que les responsabilités soient clairement établies dans cette scabreuse affaire comme dans bien d’autres qui ont laissé croire à certains que tout était permis dans les marchés publics. A ce sujet justement, les services extérieurs du tout nouveau ministère des marchés publics sont vivement attendus dans les départements où bon nombre de personnes espèrent qu’ils réussiront là où ceux de l’agence de régulation des marchés publics ont lamentablement échoués.