Annoncée
à maintes reprises, la pose de la première pierre de cet ouvrage qui va
contribuer à la réponse à deux enjeux nationaux majeurs :
l’amélioration de la compétitivité du port de Douala, aujourd’hui
freinée, entre autres, par sa position d’enclavement dans le centre de
la ville, et le développement du transport ferroviaire, n’a pas encore
eu lieu. La tribune construite pour abriter le premier camerounais tombé
en désuétude sous l’effet des intempéries. Pendant ce temps les usagers
trinquent.
Avec une population de près de 3 millions d’habitants, soit 12 % de la population nationale, et un taux de croissance urbaine annuel d’environ 4%, Douala est la première ville camerounaise. Parce que dotée par ailleurs d’un arrière-pays produisant une part importante des cultures de rentes du Cameroun et de nombreuses entreprises industrielles et minières. La ville à elle seule concentre 60% du Pib camerounais, 70% des industries ainsi que près de la moitié de la consommation. Ce rôle de moteur de développement économique du pays est renforcé par sa position d’interface avec l’international et la sous-région.
Ces infrastructures, très dégradées, ne pouvant plus absorber le trafic urbain et de fret, et au rythme de croissance actuelle, la saturation étant, selon les observateurs avertis prévue dès 2015, le projet du deuxième pont sur le Wouri vit le jour. L’objectif : améliorer les conditions de circulation à Douala. Situé en aval immédiat du pont actuel, ce second ouvrage sur le Wouri d’une longueur de plus de 800 mètres devrait comprendre cinq voies routières et deux voies ferrées. Le pont actuel, en fin de vie, sera dédié aux piétons et aux deux roues, ce qui sécurisera leurs déplacements, et son aménagement sera intégré au projet.
Au niveau urbain, l’ouvrage permettra de fluidifier le trafic entre les deux rives, et va contribuer à désenclaver la rive ouest et à l’équilibre du développement de la ville. Plus largement, le deuxième pont devra faciliter l’accès au port et aux zones industrielles de Douala, en particulier pour les marchandises en provenance de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, très agricoles. La maîtrise d’ouvrage du projet sera assurée par le ministère des Travaux publics. Pour ce projet, le Mintp avait même fait le choix d’un appel d’offre international sur liste restreinte, en conception réalisation avec concours d’architecture. « La consultation, sera engagée dès février ou mars 2011, avec comme objectif l’attribution du contrat à l’automne et le démarrage des prestations dès 2011, pour une durée de 3 ans». Depuis plus rien.
Branle-bas
Tant, au début de cette année, les usagers du vieil ouvrage ont assisté à un branle-bas des préparatifs de la cérémonie de pose de la première pierre par le président de la République. Une tribune officielle a été dressée du côté de Deido. Puis patatras ! Le chantier a été abandonné, laissant sur place le squelette de la tribune présidentielle dont les travaux ont déjà absorbé des millions Fcfa. Pendant ce temps les usagers du vieux pont souffrent le martyr et subissent les caprices des bouchons interminables. Il n’est pas rare de passer deux à trois heures pour rallier les deux extrémités de ce vieil ouvrage construit au début des années 50 et inauguré le…15 mai 1955.
A ces bouchons vient se greffer l’état défectueux des routes. En dépit des travaux d’urgence entreprises pendant la saison des pluies.