Deuxième pont sur le Wouri: Bruno Gain annonce le démarrage des travaux

Yaoundé, 21 aout 2013
© PIERRE CÉLESTIN ATANGANA | Mutations

 

L'entreprise Sogea-Satom, adjudicataire du chantier, finalise actuellement les études d'exécution du projet.

 

 

Lors de la cérémonie d’adieux au ministre des Finances Alamine Ousmane Mey, tenue dans son cabinet hier à Yaoundé, l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, arrivé en fin de séjour, a indiqué que les travaux de construction du deuxième pont sur le Wouri étaient imminents. «L'entreprise est en train de finaliser les études afin que dans les semaines à venir les travaux puissent démarrer», précise-t-il. Cette déclaration a eu pour effet de soulever certaines questions relatives à ce qui s'apparente un Mutisme de la part des parties engagées dans la réalisation, de cet ouvrage. Alors que des voix s'élèvent au sein de l'assemblée des chefs traditionnels Sawa pour dénoncer, l’abandon du projet, d'autres parlent du retard dans le démarrage des travaux. 

Au Ministère des Travaux publics, l'on indique qu'il est impossible de parler de retard dans le démarrage des travaux de ce chantier dont le délai d'exécution est de 44 mois. «L'entreprise a signé son contrat le 5 mars 2013. Et une disposition de celui-ci stipule qu'elle a six mois à partir de la signature du contrat pour finaliser les études d'exécution du projet. Lorsque vous comptez six mois, on se retrouve au 5 août; c'est donc à ce travail que s'attèle l'entreprise en ce moment sur le site», précise Patrice Amba Salla, ministre des Travaux publics. Lesdits travaux qui ont démarré le 15 mars dernier et dont la durée maximale est de huit mois, consistent au bouclage des travaux ultimes d'ingénierie à savoir l'approfondissement des études architecturales, techniques, géotechniques et paysagères. Au mois de septembre, le rapport de cette étude complémentaire sera présente aux responsables du ministère des Travaux publics pour validation. 

«C'est aussi pendant cette première phase que l'entreprise procède à la mise en formé du contrat à travers notamment l'enregistre fluent de celui-ci, la souscription d'une police d'assurance etc... Ce n'est qu'après cette étape qu'elle reçoit donc l'ordre de service qui conditionne le démarrage effectif des travaux; et c'est également à partir de là qu'on comptabilise les délais d'exécution», souligne le ministre des Travaux publics qui précise que dans le cadre de ce chantier, il y a une estacade (pont de circonstance) en provenance d'Europe que l'on doit mettre en place pendant la durée des travaux. 

Tous ces travaux supplémentaires sont réalisés aujourd'hui en raison du fait que, relève le ministre, «le projet retenu en appel d'offres était de niveau d'avant-projet sommaire (Aps)». Sur le sujet, l'on invoque au ministère des Travaux publics plusieurs paramètres liés notamment à la concurrence que se livrent à distance la Chine et la France sur la réalisation des grands travaux au Cameroun. «Vous savez, lorsqu'on a commencé à évoquer les travaux de ce deuxième pont sur le Wouri, on parlait beaucoup à un moment donné d'une entreprise chinoise pour sa réalisation. Parce que les Chinois quand ils arrivent dans un appel d'offres, ils viennent avec un projet déjà ficelé et des moyens pour réaliser les études qu'on validera plus tard et exécuter les travaux par la suite. Mais à un moment donné, les Français eux aussi ont voulu réaliser le même pont et ont fait savoir qu'ils avaient de l'argent, et qu'ils savaient aussi à peu-près ce que va coûter le pont et qu'ils allaient les études plus tard. Au niveau du ministère nous savions déjà quel était le coût définitif des travaux. Ce qui n'a pas gêné le gouvernement», indique une source proche du dossier. 

Si le coût de construction du tablier est connu, il n'en est pas de même pour la profondeur des fondations. Et c'est à ce niveau que les ingénieurs français travaillent actuellement question d'avoir la profondeur définitive des appuis, laisse-t-on entendre au ministère des Travaux publics. «Si les études accouchent de nouvelles valeurs, l'on fera un supplément qui ne va pas dépasser 5% du coût total de l'enveloppe du projet. C'est le contrat qui le dit, rapporte une source au ministère des Travaux publics. C'est pourquoi nous avons rogné dans l'offre de Sogea-Satom afin de disposer d'une cagnotte de 4,5 milliards de FCFA pouvant supporter tout supplément nécessaire à la réalisation du pont.» 

Pour mémoire, les travaux de construction du deuxième pont sur le Wouri ont été remportés par Sogea-Satom pour un montant global de 84 milliards de FCFA. Le démarrage des travaux de cet ouvrage pourrait, suivant une hypothèse réaliste, intervenir au mois de décembre.



21/08/2013
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