Deux semaines pour sauver Titus Edzoa
- Vendredi, 25 Mai 2012 11:57
- Younoussa Ben Moussa (Stagiaire)
Au tribunal. Après la plaidoirie des avocats de l’Etat, la défense prépare son argumentaire pour le 06 juin prochain.
Quatre avocats pour démontrer, en quatre heures, que Titus Edzoa, Thierry Michel Atangana, Isaac Njiemoun et Dieudonné Mapouna sont coupables des détournements de 1,136 milliard FCfa, représentant la taxe spéciale sur les produits pétroliers et destinée au Trésor public, et de six véhicules, de tentative de détournement de 59 milliards F.Cfa dans le cadre de l’organisation du sommet de l’Oua et de trafic d’influence. Ce 23 mai 2012, il y a audience criminelle du Tribunal de grande instance du Mfoundi dans l’affaire Etat du Cameroun contre Titus Edzoa et compagnie.
Me Mandeng, parlant du trafic d’influence, traite les accusés de « délinquants », car « ils ont rompu le contrat social ». Le ton est plus sévère avec Me Ngom Yogog, qui dresse les portraits de Titus Edzoa et de Thierry Atangana. Il s’agit, selon elle, d’un couple « historique », du fait de leur « complicité légendaire ». « Thierry Atangana est un Français. Comment comprendre qu’un expatrié parvienne à gérer les fortunes publiques du Cameroun, qui n’est pas un pays bananier ? », tonne-t-elle, avant de conclure : « Le changement, c’est maintenant. Un petit Français ne fera pas n’importe quoi dans ce pays. » Dans cette charge, elle a emprunté au slogan de campagne de François Hollande, le tout nouveau président de la France.
Expatrié
Titus Edzoa, dans sa chemise rose, fixe ses avocats. Des murmures dans l’assistance. « La fille-ci ne devrait pas parler comme ça à ce père. Ce n’est pas prudent », s’indigne une vieille dame assise du côté de la famille de l’ex-secrétaire général de la présidence de la République. Et Me Ngom Yogog d’ajouter : « Le chef de l’Etat a nommé, sans s’en rendre compte, un collaborateur affairiste et aux intentions malveillantes ». Avant elle, Me Juste Bell Hagbé n’a pas manqué de faire remarquer que Titus Edzoa, le doyen, est « très à l’aise quand il faut discourir, et embêté lorsqu’il faut répondre aux questions ». Thierry Atangana est la « star » du procès, « avec son histoire de nationalité française ». Isaac Njiemoun est « un cheveu dans la soupe ». Enfin, Dieudonné Mapouna, un « indécis et naïf ». L’avocat s’en prend aussi aux journalistes et propose qu’on les « chasse du prétoire ». La séance reprend le 06 juin prochain, le temps pour les avocats de la défense de préparer leurs plaidoiries.
Younoussa Ben Moussa (Stagiaire)