Dette: La CBC réclame 4 milliards à Mgr Tonyè Bakot
Yaoundé, 05 Août 2013
© François Owona | La Nouvelle
Après avoir contracté un crédit de 4 milliards de FCFA auprès de la Commercial Bank of Cameroon (Cbc), au nom de l'Archidiocèse de Yaoundé, Mgr Tonyè Bakot ne respecte pas ses engagements.
La gestion financière de l'Archidiocèse de Yaoundé sous Mgr Victor Tonyè Bakot est une véritable catastrophe.
Même si Bertone, le secrétaire d'Etat du Vatican, semble quelque peu nuancer en parlant plutôt de «malversation présumée» dans un rapport adressé à Benoit XVI en 2011. Et la première? Dans une lettre de la Cbc à l'Archidiocèse de Yaoundé en date du 19 juin 2006 portant en objet: «situation du compte séquestre archidiocèse», Mme Liliane Njike Fotso, gestionnaire du portefeuille prestige de la Cbc et Julienne Komnang, Directeur général adjoint ne loupent pas l'occasion pour rappeler à Mgr Tonyè Bakot ses engagements pris vis-à-vis de la banque. «Dans le protocole d'accord liant l'Archidiocèse de Yaoundé, la Cbc et la Société financière africaine dans l'article 3 «obligation de l'emprunteur» que l'Archidiocèse entretiendrait un compte obligataire. A ce jour, nous n'avons enregistré qu'une seule opération au crédit dudit compte. Ce qui pourrait compromettre le dénouement des échéances futures. Et de poursuivre, nous vous prions de respecter votre engagement». En parcourant cette lettre des responsables de la Cbc, on découvre par ailleurs qu'elle est accompagnée du protocole d'accord et du plan d'amortissement de l'emprunt de 4 milliards de FCFA. Il s'agit en effet de l'échéancier des remboursements qui devaient prendre fin le 11 décembre 2010 (Voir tableau ci-contre). En guise de réponse, l'Archidiocèse à travers Guillaume Konpelle Eyoum, Directeur financier et comptable et Albert Roland Amougou, économe général répliquent dans une correspondance datée du 29 juin 2006 en ces termes: «Nous accusons réception de votre correspondance du 19 juin 2006. Y faisant suite, nous vous rassurons que l'Archidiocèse de Yaoundé, en institution responsable, ne saurait se soustraire de ses engagements. Ceux pris dans le cadre du protocole d'accord signé le 27 octobre 2005 avec nos partenaires financiers seront intégralement respectés. Le léger retard constaté dans l'approvisionnement du compte séquestre sera très bientôt résorbé, une fois le recouvrement de nos ressources stables réalisées, notamment ceux concernant le denier du culte et ceux provenant de nos œuvres de développement».
Une réponse qui justifie à suffisance l'augmentation du denier du culte, l'imposition des coffrets scellés dans les églises pour la collecte des fonds à chaque célébration eucharistique et l'instauration des économes paroissiaux. En réalité, il est question pour Mgr Tonyè, Bakot de multiplier des stratagèmes pour rattraper le retard accusé dans le remboursement du prêt contracté auprès de la Cbc. Pour mieux contrôler les entrées d'argent dans les paroisses, nos sources indiquent que Mgr Tonyè Bakot a mis à contribution une certaine dame communément appelée «Mbombo» qui était chargée de faire la ronde chaque dimanche, dans le but de recueillir le contenu des petits coffrets scellés dans les paroisses de l'Archidiocèse de Yaoundé. C'est dans ces coffrets que lesquelles déposent le denier du culte. Par ailleurs, les visites pastorales de l'archevêque étaient une autre occasion de renflouer ses caisses. Le taux variant entre 500 000 FCFA et 2 000 000 de FCFA, selon l'importance de la paroisse. Seulement, l'on se rend compte aujourd'hui que, malgré toutes ces mesures de rançonnage d'un autre genre, Mgr Tonyè Bakot ne va pas réussir à rembourser cet emprunt, même après avoir hypothéqué ou vendu tes biens meubles et immeubles de l’Archidiocèse de Yaoundé. La question qui ne trouve pas encore de réponse est celle de savoir: où sont donc partis les 4 milliards de FCFA de l'emprunt à la Cbc II est fort à craindre que l'Archidiocèse de Yaoundé ne soit traîné les tout prochains jours devant les tribunaux.
Flots d'accusations
Un peu comme Gabriel Eyene, expert-comptable. Commissaire aux comptes de l'Archidiocèse de Yaoundé qui s'était plutôt retourné vers Rome en portant plainte contre Mgr Tonyè Bakot auprès du Pape Benoit XVI pour honoraires impayés. Seulement, après avoir été soudoyé par l'archevêque, Gabriel Eyene va curieusement retirer sa plainte en écrivant à nouveau au Pape en ces termes: «le 19 août courant, je portai plainte contre Mgr Tonyè Bakot pour réclamer le paiement de mes honoraires s'élevant à 17 365 625 FCFA. Le 29 septembre dernier je suis parvenu avec lui à un accord de règlement amiable de ce différend». Malheureusement, en croyant ainsi sauver l'archevêque, il va plutôt l'enfoncer. Selon certains analystes, cette correspondance va tout simplement confirmer la moralité ternie de l'homme en soutane qui avait également défrayé la chronique dans l'affaire de la vente d'un immeuble à l'avenue Kennedy. L'on se souvient pour la petite histoire que face aux flots d'accusations dont il est à l'époque l'objet, Mgr Victor Tonyè Bakot va, au cours d'une réunion, déclarer avoir vendu l'immeuble de l'avenue Kennedy à moins de 500 millions de FCFA. Pourtant, à travers un extrait d'exploit d'huissier signé le 5 janvier 2010 par Me Lucie Essono née Nkolo Etoundi qui somme les locataires de cet immeuble avant la mise en vente, on lit ceci: «Que le requérant propriétaire de l'immeuble sis à l'avenue Kennedy, qu'ils occupent titre de locataires, le met en vente et que dans le cas où ils seraient intéressés, le prix d'achat est de 1 145 453 502 FCFA». Or, Mgr Tonyè Bakot avait toujours prétendu avoir vendu ledit immeuble à moins de 500 millions de FCFA à Hamadjoda Tallah. Alors question: Mgr Jean Mbarga va-t-il engager une action pour dénoncer l'astuce concoctée à l'époque, par l'ancien archevêque métropolitain et le fisc pour rouler le peuple de Dieu dans la farine? That is the question.
© François Owona | La Nouvelle
Après avoir contracté un crédit de 4 milliards de FCFA auprès de la Commercial Bank of Cameroon (Cbc), au nom de l'Archidiocèse de Yaoundé, Mgr Tonyè Bakot ne respecte pas ses engagements.
La gestion financière de l'Archidiocèse de Yaoundé sous Mgr Victor Tonyè Bakot est une véritable catastrophe.
Même si Bertone, le secrétaire d'Etat du Vatican, semble quelque peu nuancer en parlant plutôt de «malversation présumée» dans un rapport adressé à Benoit XVI en 2011. Et la première? Dans une lettre de la Cbc à l'Archidiocèse de Yaoundé en date du 19 juin 2006 portant en objet: «situation du compte séquestre archidiocèse», Mme Liliane Njike Fotso, gestionnaire du portefeuille prestige de la Cbc et Julienne Komnang, Directeur général adjoint ne loupent pas l'occasion pour rappeler à Mgr Tonyè Bakot ses engagements pris vis-à-vis de la banque. «Dans le protocole d'accord liant l'Archidiocèse de Yaoundé, la Cbc et la Société financière africaine dans l'article 3 «obligation de l'emprunteur» que l'Archidiocèse entretiendrait un compte obligataire. A ce jour, nous n'avons enregistré qu'une seule opération au crédit dudit compte. Ce qui pourrait compromettre le dénouement des échéances futures. Et de poursuivre, nous vous prions de respecter votre engagement». En parcourant cette lettre des responsables de la Cbc, on découvre par ailleurs qu'elle est accompagnée du protocole d'accord et du plan d'amortissement de l'emprunt de 4 milliards de FCFA. Il s'agit en effet de l'échéancier des remboursements qui devaient prendre fin le 11 décembre 2010 (Voir tableau ci-contre). En guise de réponse, l'Archidiocèse à travers Guillaume Konpelle Eyoum, Directeur financier et comptable et Albert Roland Amougou, économe général répliquent dans une correspondance datée du 29 juin 2006 en ces termes: «Nous accusons réception de votre correspondance du 19 juin 2006. Y faisant suite, nous vous rassurons que l'Archidiocèse de Yaoundé, en institution responsable, ne saurait se soustraire de ses engagements. Ceux pris dans le cadre du protocole d'accord signé le 27 octobre 2005 avec nos partenaires financiers seront intégralement respectés. Le léger retard constaté dans l'approvisionnement du compte séquestre sera très bientôt résorbé, une fois le recouvrement de nos ressources stables réalisées, notamment ceux concernant le denier du culte et ceux provenant de nos œuvres de développement».
Une réponse qui justifie à suffisance l'augmentation du denier du culte, l'imposition des coffrets scellés dans les églises pour la collecte des fonds à chaque célébration eucharistique et l'instauration des économes paroissiaux. En réalité, il est question pour Mgr Tonyè, Bakot de multiplier des stratagèmes pour rattraper le retard accusé dans le remboursement du prêt contracté auprès de la Cbc. Pour mieux contrôler les entrées d'argent dans les paroisses, nos sources indiquent que Mgr Tonyè Bakot a mis à contribution une certaine dame communément appelée «Mbombo» qui était chargée de faire la ronde chaque dimanche, dans le but de recueillir le contenu des petits coffrets scellés dans les paroisses de l'Archidiocèse de Yaoundé. C'est dans ces coffrets que lesquelles déposent le denier du culte. Par ailleurs, les visites pastorales de l'archevêque étaient une autre occasion de renflouer ses caisses. Le taux variant entre 500 000 FCFA et 2 000 000 de FCFA, selon l'importance de la paroisse. Seulement, l'on se rend compte aujourd'hui que, malgré toutes ces mesures de rançonnage d'un autre genre, Mgr Tonyè Bakot ne va pas réussir à rembourser cet emprunt, même après avoir hypothéqué ou vendu tes biens meubles et immeubles de l’Archidiocèse de Yaoundé. La question qui ne trouve pas encore de réponse est celle de savoir: où sont donc partis les 4 milliards de FCFA de l'emprunt à la Cbc II est fort à craindre que l'Archidiocèse de Yaoundé ne soit traîné les tout prochains jours devant les tribunaux.
Flots d'accusations
Un peu comme Gabriel Eyene, expert-comptable. Commissaire aux comptes de l'Archidiocèse de Yaoundé qui s'était plutôt retourné vers Rome en portant plainte contre Mgr Tonyè Bakot auprès du Pape Benoit XVI pour honoraires impayés. Seulement, après avoir été soudoyé par l'archevêque, Gabriel Eyene va curieusement retirer sa plainte en écrivant à nouveau au Pape en ces termes: «le 19 août courant, je portai plainte contre Mgr Tonyè Bakot pour réclamer le paiement de mes honoraires s'élevant à 17 365 625 FCFA. Le 29 septembre dernier je suis parvenu avec lui à un accord de règlement amiable de ce différend». Malheureusement, en croyant ainsi sauver l'archevêque, il va plutôt l'enfoncer. Selon certains analystes, cette correspondance va tout simplement confirmer la moralité ternie de l'homme en soutane qui avait également défrayé la chronique dans l'affaire de la vente d'un immeuble à l'avenue Kennedy. L'on se souvient pour la petite histoire que face aux flots d'accusations dont il est à l'époque l'objet, Mgr Victor Tonyè Bakot va, au cours d'une réunion, déclarer avoir vendu l'immeuble de l'avenue Kennedy à moins de 500 millions de FCFA. Pourtant, à travers un extrait d'exploit d'huissier signé le 5 janvier 2010 par Me Lucie Essono née Nkolo Etoundi qui somme les locataires de cet immeuble avant la mise en vente, on lit ceci: «Que le requérant propriétaire de l'immeuble sis à l'avenue Kennedy, qu'ils occupent titre de locataires, le met en vente et que dans le cas où ils seraient intéressés, le prix d'achat est de 1 145 453 502 FCFA». Or, Mgr Tonyè Bakot avait toujours prétendu avoir vendu ledit immeuble à moins de 500 millions de FCFA à Hamadjoda Tallah. Alors question: Mgr Jean Mbarga va-t-il engager une action pour dénoncer l'astuce concoctée à l'époque, par l'ancien archevêque métropolitain et le fisc pour rouler le peuple de Dieu dans la farine? That is the question.