Dette du Cameroun: Cap sur le C2D 2e génération
DOUALA - 01 NOV. 2012
© Nadège Christelle BOWA | Le Messager
Il s’agit pour les parties prenantes au Contrat de désendettement et de développement de s’inspirer des difficultés rencontrées au cours du 1erC2D pour améliorer le taux d’exécution dans le 2e dont les premiers projets sont attendus dans les mois prochains.
© Nadège Christelle BOWA | Le Messager
Il s’agit pour les parties prenantes au Contrat de désendettement et de développement de s’inspirer des difficultés rencontrées au cours du 1erC2D pour améliorer le taux d’exécution dans le 2e dont les premiers projets sont attendus dans les mois prochains.
L’objectif visé par l’organisation des
journées d’information et d’échanges sur le C2D est d’harmoniser la
compréhension des différentes parties prenantes (Coopération française,
gouvernement du Cameroun et organisations de la société civile) par
rapport au C2D et contribuer à une meilleure appropriation du mécanisme
et des actions de cette initiative par la société civile. Organisées par
la Plateforme d’information et d’action sur la dette du Cameroun, ces
journées (les 31 octobre et 1er novembre 2012) ouvertes hier se tiennent
au lendemain d’une réunion du Comité d’orientation et de suivi du
Contrat de désendettement et de développement (COS-C2D). Laquelle
rencontre était coprésidée par les ministres de l’Economie, des Finances
et de l’ambassadeur de France, « nous a permis aux deux parties
camerounaise et française de faire un bilan », indique Gilles Hausse de
l’Agence française de développement (Afd).
Prenant à ces travaux avec d’autres collaborateurs, le directeur de l’Afd entend exposer sous le thème : « présentation du C2D Cameroun : 1ère et 2egénération (financement et modalité de mise en œuvre des projets C2D, réalisation du 1er C2D et perspectives pour le C2D 2egénération) ». Ce dernier, faut-il le souligner, a été lancé la veille. S’agissant du bilan sus évoqué, Bruno Dalberto, membre de la société civile française s’est fait le devoir d’en faire le compte rendu. Si ce bilan relève-t-il est positif, en ce qui concerne la santé et l’éducation, il n’en demeure pas moins que des difficultés ont été notées notamment pour ce qui est des questions de mise en œuvre, du décaissement des financements, les retards observés dans le processus de passation des marchés. Gilles Hausse préfère s’appesantir sur les délais « que certains programmes ont exigés compte tenu de leur complexité, de leur taille, des modalités qui avaient été envisagées pour leur réalisation ». Et espère que « ces difficultés vont peu à peu s’éloigner dès lors que l’ensemble des parties ont acté hier d’une volonté commune et partagée d’accélérer la mise en œuvre du C2D ». 80 milliards de Fcfa en instance Sur une enveloppe globale de 704 millions dollars américains alloués au Cameroun par la France dans le cadre du premier volet du C2D, 160 millions soit environ 80 milliards Fcfa restent actuellement en instance de décaissement à la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac). Du coup pour Jean Marc Bikoko de la Centrale syndicale du secteur publique « C’est un problème assez grave pour le commun des mortels ». Et de relativiser : « mais, il y a un certain nombre de pesanteurs qu’il faut intégrer ». Dans les administrations camerounaises, explique-t-il alors, la rotation des cadres est assez forte. « Quelqu’un qu’on nomme aujourd’hui et qui avait la maîtrise à un poste est quelque temps après remplacé par un autre qui n’en sait pas grand-chose. Donc, comme les procédures du C2d sont assez complexes, il n’est pas souvent évident que les personnes en charge de ces questions dans les ministères sectoriels soient en capacité de présenter des offres techniques éligibles. Du coup, quand ça arrive dans les instances où on doit décider du déblocage ou non des fonds, les dossiers sont rejetés. Par conséquent les fonds restent en instance, alors qu’ils sont à disposition ». Le syndicaliste indexe « un problème de capacité des maîtres d’ouvrage. Heureusement, le nouveau ministre des Marchés publics a promis hier lors de la séance du Cos de renforcer les capacités des maîtres d’ouvrage de différents ministères afin que la qualité des offres permette de diligenter le décaissement des fonds qui malheureusement sont encore en souffrance dans la banque ». Gilles Hausse a une autre lecture. Plusieurs raisons à son avis justifient la présence de cet argent. Certains projets ont démarré dans les années 2007-2008, d’autres beaucoup plus tard en 2009-2010, voire 2011. Donc, « il est normal que le point d’aboutissement ne soit pas le même pour l’ensemble des programmes. Deuxièmement, il s’agit de bien mesurer la variété des instruments financiers utilisés. Certains programmes l’ont été au travers du net budgétaire qui se décaissent rapidement par rapport à une aide projet qui elle s’exécute tout doucement au fil de la mise en place des différentes composantes et sous composantes ». Puisqu’elle n’a pas été consommée, cette somme est-elle perdue pour le Cameroun ? Le directeur de l’Afd rassure : «Ces francs sont en sécurité à la banque centrale. Ils seront mobilisés au fil de la réalisation des différents programmes. Les premiers programmes sont sur le point d’être achevés, notamment le programme sectoriel forêt, le programme national de développement participatif, la contractualisation des instituteurs. Il appartient maintenant aux autres programmes, encore une fois dans une volonté commune d’accélérer, de mobiliser ces ressources ». S’agissant du C2d deuxième génération, «il faut se féliciter que celui-ci ait vu la signature de cette convention de financement qui marque la fin d’évaluation des projets, la volonté partagée de les mettre en place. Ces premiers projets vont dans les mois prochains pouvoir se réaliser. Je pense en particulier au projet agricole dont il est prévu que dans la 2e phase, il passe d’un certain nombre de régions qui les avaient vu s’implanter à une couverture nationale ». |
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