Le peuple camerounais n’est plus surpris d’apprendre que des milliards de FCFA ont été distraits des caisses de l’Etat par des responsables. Preuve que, la puissance publique, attribut des dirigeants, qui doit être mise en oeuvre pour le profit commun est privatisée à des fins égoïstes. Paul Biya aura-t-il les forces nécessaires pour vaincre ce fléau qui ruine les finances publiques.
Il est parfois renversant et décourageant d’entendre certains de nos compatriotes vous dire : « mais pourquoi vous vous fatiguez ? Vous n’en avez pas assez de « jeter des pierres » sur les voleurs à col blanc ». Le vol du bien public, le détournement des deniers de l’Etat et leur accaparement par une minorité dirigeante qui profite de ses charges pour commettre de tels forfaits, sont des tares de notre vie publique nationale.
Et celles-ci sont presque devenues une banalité. Dénoncer de tels faits, ne peut être réduit, comme tentent de le faire certains, à l’idée de jets de pierres. Un terme péjoratif qui ne saurait, en effet, rendre compte de façon propre et juste du travail d’information et de critique de l’action des autorités que nous faisons et assumons avec fierté. Cette idée ne saurait en rendre compte, car elle postule un enfantillage irresponsable indigne de notre métier. Banalité, disionsnous tantôt. Banalité répugnante, certes, mais banalité tout de même ! C’est tellement vrai que nous qui dénonçons ces forfaits, sommes considérés par certains comme des renégats qu’il faut éliminer de la société.
Pour les grands "bandits à col blanc", ceux qui dénoncent les actes de mal gouvernance dans le pays sont de vulgaires envieux qui leur bassinent les oreilles avec des histoires franchement démoralisantes pour le citoyen. Une manière de soutenir une bêtise qui consiste à dire : laisser les choses se dérouler, c’est un combat perdu d’avance que vous menez et qui plus, met en berne le moral des citoyens, attaque leur enthousiasme et leur ardeur au travail.
Taisez-vous alors, disent-ils ! Nous avons une seule et unique réponse pour eux : nous refusons de nous taire. Se taire, il n’en est pas question, car c’est cela que veulent les malfaiteurs qui entendent continuer de piller, en toute impunité, les ressources de la nation, en tentant d’imposer autour d’eux un silence complice ou couard de toute la société. Et, ce n’est pas parce qu’ils continuent de sévir, en dépit des dénonciations orchestrées, par les patriotes conscients du danger que constituent, pour l’avenir de ce pays, leurs forfaits, que nous nous tairons.
Nous savons, sûrement mieux que tous ceux qui tiennent à nous le faire savoir, que ce que nous publions ne fera pas changer de pratiques à ces ennemis de la République. Nous n’en continuerons pas moins de les dénoncer toutes les semaines, même si nous sommes conscients des dangers que nous courrons, avec des gens qui ont érigé la violence en méthode de gouvernement et peuvent même en arriver à utiliser le meurtre comme moyen pour réduire au silence ceux qu’ils ont identifiés, parfois à tort, comme étant des ennemis. Advienne que pourra ! Nous sommes tous conscients des efforts fournis par le père du Renouveau.
Notamment dans le redressement des valeurs qui sauvegardent un Etat. Un chantier énorme qu’il a engagé depuis son accession à la magistrature suprême en 1982. Un véritable challenge qui, s’il est réussi tel que souhaité, forgera le citoyen camerounais de demain. Le président Biya a donné le ton avec la vision de la gouvernance vertueuse qu’il prône et qu’il expose chaque fois qu’il s’adresse à ses concitoyens. Il est donc nécessaire de bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d’influence ; mettre l’intérêt public au-dessus de toute autre considération et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect.
Enfin, sachons que, outre l’amélioration de leurs conditions de vie, les populations camerounaises attachent beaucoup d’importance et, à juste raison, aux questions de gouvernance, de lutte contre l’impunité et de justice.