Il n’est pas du tout facile de circuler à partir d’une certaine heure dans certains coins de la ville. Les gros porteurs y font de grandes manœuvres, attendant le départ pour telle ou telle destination. Où se trouve la gare routière de l’ouest ? Cette question par exemple, embarrasserait plus d’un habitant de la capitale économique. Cet embarras tient du fait que partout dans la ville, prolifèrent des points de chargement des véhicules en partance des différentes localités de l’intérieur du pays. Cas d’école.
Mercredi 27 juin 2013, nous sommes au lieu dit « vallée trois boutiques », coin situé entre le rond point Deido et le feu rouge Bessengué, il est exactement 12h10 min. Un véhicule portant l’immatriculation Nw 502 AI, sur lequel on peut lire «Emmano» est garé confortablement non loin de la direction du Fomaric. En aval de ce lieu pour être plus précis. Visiblement en provenance de la région de l’Ouest, ce véhicule décharge en toute quiétude des passagers. Tout à côté, des taxis de couleurs jaunes se proposent de les embarquer pour poursuivre le trajet. «Brazzaville-Dakar», «Village», s’époumonent des jeunes gens.
A près d’un kilomètre de cette gare spontanée, plus précisément au boulevard de la République, à fleur de la station «Total» de la Vallée Bessengué, une agence de transport inter urbain, ralliant la région de l’Ouest a érigé son quartier général. A 12h45 min ce mercredi, l’activité y tourne au ralenti. Quelques voyageurs retardataires sont assis sur des bancs, les yeux fixés sur un téléviseur. «Les cars du matin sont déjà parti, c’est dans la soirée que nous allons reprendre les chargements», indique un employé de cette structure. D’après des riverains, entre 19h et 24h, cette zone est prise d’assaut outre par les véhicules de cette agence, mais aussi des autres qui engorgent la chaussée. «Ce sont ces voitures qui provoquent les embouteillages lorsqu’ils chargent ici» s’offusque l’un de ces riverains.
Des points d’embarquement et de déchargement anarchiques comme les deux sus évoqués prolifèrent à leur aise dans toute la ville de Douala. Notamment à Nyalla, Bépanda (Tonnerre et Ma’alah), Douche, deux églises et quartier Yabassi, pour ne citer que ces localités. Le laxisme des autorités chargées de mettre un terme à ce phénomène avilissant pour la métropole économique du Cameroun est «suspect» aux yeux de certains observateurs interrogés.