Désistement: Ces Lions indomptables qui ont boudé l’appel du drapeau
DOUALA - 31 AOUT 2012
© Christian TCHAPMI | Le Messager
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Convoqué par Denis Lavagne pour le
match contre le Cap-Vert, prévu le 8 septembre et comptant pour les
éliminatoires de la Can 2013, Samuel Eto’o a décliné la sélection. Il
n’est pour autant pas le seul à avoir dit « niet » à l’équipe nationale.
Avant lui, plusieurs autres compatriotes ont fait pareil, fustigeant
pour certains, un football camerounais malade et incapable à retrouver
son lustre d’antan et décriant pour d’autres, un amateurisme sans
précédant ou refusant simplement de vivre dans une tanière minée par des
querelles intestines qui transpirent sur le terrain. Entre défections
et retour en fanfare, leur attitude sonne le tocsin de l’omerta qui
semble être de rigueur dans la sélection nationale. Zoom sur ces
footballeurs qui ont tourné le dos à la patrie (La liste n’est pas
exhaustive).
1- Patrick Mboma ou la guerre ouverte contre l’amateurisme
Contrairement à son compatriote Samuel Eto’o qui a choisi la sortie épistolaire pour décliner sa convocation à un match de la sélection nationale, c’est plutôt au cours d'une conférence de presse que Patrick Mboma avait annoncé sa décision de « boycotter » l'équipe nationale de football. Le meilleur buteur des Lions de l’époque refusait ainsi d’être de l’expédition française pour disputer la Coupe des Confédérations, prévue du 18 au 29 juin 2003. Une décision prise, dit-il, pour marquer sa désapprobation avec la gestion des Lions Indomptables qu'il qualifiait « d'approximatives ». L’ancien joueur de Parme expliquait alors que son action n'a pas pour but de déstabiliser la sélection nationale mais son souhait, déclarait-il, est que cette démarche fasse bouger les choses dans le bons sens.
Au chapitre des critiques, le ballon d’Or africain 2002 parlait de la mauvaise préparation récurrente de l’équipe pour les grandes compétitions, comme la Coupe des Confédérations pour laquelle aucun match amical n'a été programmé. Pis, « les sélectionneurs nationaux ont d'énormes difficultés pour faire leur travail » affirmait l'attaquant camerounais, faisant ainsi allusion aux interventions du ministère de la jeunesse et des sports (Minjes) aujourd’hui Minsep, dans le processus de sélection des joueurs. Pour justifier son attitude, Magic Mboma brandissait entre autres arguments, les nombreuses étapes que doit franchir la liste des joueurs retenus pour une compétition avant sa publication. Des étapes qui, à son avis, allongent les délais et ouvrent la voie à toutes sortes de tripatouillages. Dans sa diatribe, le joueur qui évoluait alors au sein du club japonais du Verdy de Tokyo n’avait pas oublié la gestion des anciennes gloires du football camerounais, pour lesquels il préconisait la création d'une espèce de pension pour leur permettre de joindre les deux bouts. Malgré ce chapelet de critiques, l'avant centre des Lions disait ne pas avoir renoncé définitivement à l'équipe nationale. « Seul un changement notable peut conditionner mon retour au sein des Lions », soulignait-il.
2- Lauren Etame Mayer: dans la peau d’un frustré
C’est l’un des brillants footballeurs que l’équipe nationale du Cameroun ait connu. Mais le divorce avec ce groupe pour lequel il a tout donné a été douloureux. Les supporters des Lions auraient cru jusqu’au bout, qu’un retour en sélection de Lauren Etamè Mayer était possible, malgré les années passées. Mais l’international camerounais est resté ferme sur sa décision de ne plus arborer les couleurs du Onze national. En réalité, le départ de l’ex sociétaire de Utrera (Espagne) de la tanière était devenu un secret de polichinelle. Depuis la fin de la Coupe du monde Japon-Corée 2002, le milieu de terrain ne cachait plus sa gêne à revenir jouer avec le vert-rouge-jaune. Il a été convoqué à trois derniers regroupements des Lions, mais n’a jamais daigné donner une réponse à la Direction administrative des équipes nationales (Daenf). Après l’élimination des Lions au Mondial, l’ancien Gunner s’était enfermé dans un mutisme (dénonciateur) à l’égard des autorités du football camerounais. Aucune communication officielle pour donner sa véritable position. C’est finalement à travers les colonnes des journaux qu’on apprendra que le meilleur joueur de la Can 2000 a des reproches à l’endroit des responsables du sport roi. Comme l’avait déjà mentionné Mboma, son principal grief portait aussi sur la mauvaise gestion de l’équipe nationale.
Visiblement, Etame Mayer n’avait pas apprécié les incidents survenus sur le chemin de Corée-Japon 2002. A deux reprises, Winfried Schäfer alors entraîneur sélectionneur des Lions, l’a rencontré pour le faire revenir à de meilleurs sentiments. Peine perdue. A chaque invite, Etame Mayer exigeait un moment de réflexion. Quelques semaines plus tard il a annoncé dans le site de son club qu’il n’évoluera plus avec les Lions indomptables, souhaitant se consacrer désormais à Arsenal avec lequel il avait réalisé le doublé Coupe-championnat. Chose dite, chose faite avec les résultats connus de tous. Il remporte le titre champion d’Angleterre avec Arsenal en 2002 et en 2004, la Coupe d’Angleterre avec les Gunners, en 2002 et en 2003. L’année suivante, il ajoute un autre titre à son palmarès, celui de Charity Shield.
3- Jean II Makoun et Benoit Angbwa: par solidarité
Leur solidarité à Samuel Eto’o est inaltérable. Ils l’ont d’ailleurs démontré lorsqu’ils ont décidé en décembre 2011, de saisir les autorités sportives pour exprimer officiellement leur soutien au quadruple ballon d’or sanctionné. De quelle manière ? Les deux joueurs menaçaient purement et simplement de ne plus porter le maillot national si les sanctions (15 matches de suspension pour Samuel Eto’o et 2 pour Enoh Eyong) ne sont pas levées. « Motif pris de ce que la décision de ne pas aller à Alger avait été prise par l’ensemble des joueurs, nous manifestons notre solidarité à l’égard de nos coéquipiers qui ne sont que nos portes paroles et contestons formellement les sanctions prononcées à leur encontre », ont fait remarquer les deux cadres de la sélection dans une notification servie par voie d’huissier au président de la Fécafoot. « Aussi, n’entendons-nous plus répondre de notre présence à l’équipe nationale tant que les sanctions décriées n’auront pas été levées », indiquaient encore les deux joueurs qui qualifient par ailleurs les sanctions infligées à leurs coéquipiers « d’injustifiées et iniques ». Leur menace a visiblement été prise au sérieux puisque Denis Lavagne ne les a plus jamais convoqués, y compris lorsque les huit mois de sanction de leur mentor ont été purgés.
1- Patrick Mboma ou la guerre ouverte contre l’amateurisme
Contrairement à son compatriote Samuel Eto’o qui a choisi la sortie épistolaire pour décliner sa convocation à un match de la sélection nationale, c’est plutôt au cours d'une conférence de presse que Patrick Mboma avait annoncé sa décision de « boycotter » l'équipe nationale de football. Le meilleur buteur des Lions de l’époque refusait ainsi d’être de l’expédition française pour disputer la Coupe des Confédérations, prévue du 18 au 29 juin 2003. Une décision prise, dit-il, pour marquer sa désapprobation avec la gestion des Lions Indomptables qu'il qualifiait « d'approximatives ». L’ancien joueur de Parme expliquait alors que son action n'a pas pour but de déstabiliser la sélection nationale mais son souhait, déclarait-il, est que cette démarche fasse bouger les choses dans le bons sens.
Au chapitre des critiques, le ballon d’Or africain 2002 parlait de la mauvaise préparation récurrente de l’équipe pour les grandes compétitions, comme la Coupe des Confédérations pour laquelle aucun match amical n'a été programmé. Pis, « les sélectionneurs nationaux ont d'énormes difficultés pour faire leur travail » affirmait l'attaquant camerounais, faisant ainsi allusion aux interventions du ministère de la jeunesse et des sports (Minjes) aujourd’hui Minsep, dans le processus de sélection des joueurs. Pour justifier son attitude, Magic Mboma brandissait entre autres arguments, les nombreuses étapes que doit franchir la liste des joueurs retenus pour une compétition avant sa publication. Des étapes qui, à son avis, allongent les délais et ouvrent la voie à toutes sortes de tripatouillages. Dans sa diatribe, le joueur qui évoluait alors au sein du club japonais du Verdy de Tokyo n’avait pas oublié la gestion des anciennes gloires du football camerounais, pour lesquels il préconisait la création d'une espèce de pension pour leur permettre de joindre les deux bouts. Malgré ce chapelet de critiques, l'avant centre des Lions disait ne pas avoir renoncé définitivement à l'équipe nationale. « Seul un changement notable peut conditionner mon retour au sein des Lions », soulignait-il.
2- Lauren Etame Mayer: dans la peau d’un frustré
C’est l’un des brillants footballeurs que l’équipe nationale du Cameroun ait connu. Mais le divorce avec ce groupe pour lequel il a tout donné a été douloureux. Les supporters des Lions auraient cru jusqu’au bout, qu’un retour en sélection de Lauren Etamè Mayer était possible, malgré les années passées. Mais l’international camerounais est resté ferme sur sa décision de ne plus arborer les couleurs du Onze national. En réalité, le départ de l’ex sociétaire de Utrera (Espagne) de la tanière était devenu un secret de polichinelle. Depuis la fin de la Coupe du monde Japon-Corée 2002, le milieu de terrain ne cachait plus sa gêne à revenir jouer avec le vert-rouge-jaune. Il a été convoqué à trois derniers regroupements des Lions, mais n’a jamais daigné donner une réponse à la Direction administrative des équipes nationales (Daenf). Après l’élimination des Lions au Mondial, l’ancien Gunner s’était enfermé dans un mutisme (dénonciateur) à l’égard des autorités du football camerounais. Aucune communication officielle pour donner sa véritable position. C’est finalement à travers les colonnes des journaux qu’on apprendra que le meilleur joueur de la Can 2000 a des reproches à l’endroit des responsables du sport roi. Comme l’avait déjà mentionné Mboma, son principal grief portait aussi sur la mauvaise gestion de l’équipe nationale.
Visiblement, Etame Mayer n’avait pas apprécié les incidents survenus sur le chemin de Corée-Japon 2002. A deux reprises, Winfried Schäfer alors entraîneur sélectionneur des Lions, l’a rencontré pour le faire revenir à de meilleurs sentiments. Peine perdue. A chaque invite, Etame Mayer exigeait un moment de réflexion. Quelques semaines plus tard il a annoncé dans le site de son club qu’il n’évoluera plus avec les Lions indomptables, souhaitant se consacrer désormais à Arsenal avec lequel il avait réalisé le doublé Coupe-championnat. Chose dite, chose faite avec les résultats connus de tous. Il remporte le titre champion d’Angleterre avec Arsenal en 2002 et en 2004, la Coupe d’Angleterre avec les Gunners, en 2002 et en 2003. L’année suivante, il ajoute un autre titre à son palmarès, celui de Charity Shield.
3- Jean II Makoun et Benoit Angbwa: par solidarité
Leur solidarité à Samuel Eto’o est inaltérable. Ils l’ont d’ailleurs démontré lorsqu’ils ont décidé en décembre 2011, de saisir les autorités sportives pour exprimer officiellement leur soutien au quadruple ballon d’or sanctionné. De quelle manière ? Les deux joueurs menaçaient purement et simplement de ne plus porter le maillot national si les sanctions (15 matches de suspension pour Samuel Eto’o et 2 pour Enoh Eyong) ne sont pas levées. « Motif pris de ce que la décision de ne pas aller à Alger avait été prise par l’ensemble des joueurs, nous manifestons notre solidarité à l’égard de nos coéquipiers qui ne sont que nos portes paroles et contestons formellement les sanctions prononcées à leur encontre », ont fait remarquer les deux cadres de la sélection dans une notification servie par voie d’huissier au président de la Fécafoot. « Aussi, n’entendons-nous plus répondre de notre présence à l’équipe nationale tant que les sanctions décriées n’auront pas été levées », indiquaient encore les deux joueurs qui qualifient par ailleurs les sanctions infligées à leurs coéquipiers « d’injustifiées et iniques ». Leur menace a visiblement été prise au sérieux puisque Denis Lavagne ne les a plus jamais convoqués, y compris lorsque les huit mois de sanction de leur mentor ont été purgés.