Des pourparlers directs évoqués en Côte d'Ivoire
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Des pourparlers directs évoqués en Côte d'Ivoire(L'Express 18/01/2011)
Le Premier ministre kenyan Raila Odinga, médiateur de l'Union africaine, a évoqué lundi la possibilité d'entretiens directs entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour tenter de sortir de la crise politique en Côte d'Ivoire.
Un porte-parole d'Alassane Ouattara, reconnu comme le président élu de la Côte d'Ivoire par les Nations unies, a toutefois fortement nuancé ces propos. Il a posé comme condition préalable à tout entretien direct la reconnaissance par Laurent Gbagbo de sa défaite au second tour de la présidentielle le 28 novembre.
Raila Odinga a eu des entretiens ce lundi au palais présidentiel, où réside toujours Laurent Gbagbo.
"Nous avons des discussions très fructueuses avec le président Gbagbo. Nous avons proposé des entretiens dont nous sommes convenus qu'ils auraient lieu demain", a rapporté le Premier ministre kenyan.
"Il y a bien entendu un certain nombre de conditions à remplir. Nous allons désormais avoir des entretiens avec le président Ouattara et présenter les propositions sur lesquelles nous sommes parvenus à un accord avec l'autre partie. Si les termes (de cet accord) sont acceptés, alors les rencontres auront lieu demain", a-t-il ajouté.
Patrick Achi, porte-parole d'Alassane Ouattara, a répété la condition constamment posée par le président internationalement reconnu de la Côte d'Ivoire: il ne saurait y avoir de pourparlers avec Laurent Gbagbo sans une reconnaissance préalable par ce dernier de sa défaite électorale.
"Si nous sommes prêts à des discussions face à face, cela signifie que Gbagbo doit avoir dit qu'il est prêt à se retirer", a dit Patrick Achi.
En compagnie de représentants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Raila Odinga a déjà effectué le 4 janvier une mission de médiation en Côte d'Ivoire, qui n'a débouché sur aucun résultat concret.
Les émissaires africains avaient tout de même arraché à Laurent Gbagbo la promesse d'un allègement du blocus de l'hôtel du Golf à Abidjan, dans lequel sont retranchés Alassane Ouattara et son gouvernement sous la protection des casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Ce blocus est pourtant toujours en vigueur.
Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et félicité par l'Onu et la grande majorité de la communauté internationale. Ce succès a toutefois été annulé par le Conseil constitutionnel, à la main de Laurent Gbagbo, qui a invalidé des milliers de bulletins de vote dans des secteurs favorables à Alassane Ouattara en raison de fraudes supposées.
D'après l'Onuci, au moins 247 personnes sont mortes dans des violences post-électorales, notamment lors de raids nocturnes menés dans des quartiers jugés favorables à Alassane Ouattara.
La tension est vive en Côte d'Ivoire entre les partisans de Laurent Gbagbo et l'Onuci, dont le président sortant exige le départ du pays.
Des casques bleus ont tiré des coups de feu en l'air lundi pour disperser une foule en colère de partisans de Laurent Gbagbo. La police a répliqué de la même manière et cet incident a fait trois blessés, selon des témoins.
Par Reuters, publié le 18/01/2011 à 07:24
Avec Tim Cocks; Bertrand Boucey pour le service français
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