De Ahidjo à Biya. La prison : une arme de destruction politique. Exception: Le Cameroun a désormais son «Guantanamo»
Coup de tonnerre dans le ciel de l’administration pénitentiaire au Cameroun, vendredi 25 mai 2012. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso publie des décisions portant création des prisons secondaires à Douala et Yaoundé, respectivement dans les arrondissements de Douala Ier et Yaoundé VIeme. La mesure du patron de la Justice est aussi assortie d’un acte nommant les nouveaux régisseurs des prisons secondaires qui en réalité, officient aussi par ailleurs, à la prison de Kondengui à Yaoundé et de New-Bell à Douala. Deux cumulards ! Soit. Pour les observateurs du landernau sociopolitique du Cameroun, les décisions de Laurent Esso viennent ôter le manteau d’illégalité qui frappait le transfèrement envisagé et finalement effectué, de certaines grosses prises de l’Epervier.
A la vérité, les actes de Laurent Esso ambitionnaient de taire les critiques qui fusaient de toutes parts sur une exfiltration taxée de violation de la règle de droit par des juristes chevronnés. Malgré cela, d’autres avocats sont encore montés au créneau pour démonter les arguments brandis par les thuriféraires du régime de Yaoundé pour justifier un transfèrement toujours illégal, car le trio qui séjourne désormais à la prison secondaire de Yaoundé n’a pas encore été jugé, encore moins condamné pour qu’une telle mesure lui soit appliquée. C’est dans ce sillage, que le quotidien Le Messager effectue une plongée dans l’espace labyrinthique de l’administration pénitentiaire.
Des reportages proposés ci-contre, permettront aux lecteurs, de prendre le pouls de quelques prisons à la réputation tristement célèbre, dans quelques coins du pays à l’instar de Yoko, Tcholliré, Mamtoum et autres. Un voyage dans l’histoire pour passer en revue et de façon arbitraire et subjective, quelques célèbres anciens bagnards, va également fixer l’opinion sur une arme politique (les prisons) que les régimes de Ahidjo et Biya ont utilisé ou utilisent encore, pour régler quelques comptes à certains pontes en disgrâce, devenus ipso facto, encombrants.