Des militaires crient leur colère par des coups de feu

cameroun,des,militaires,crient,leur,colere,par,des,coups,feu,cameroon,CAMEROUN :: Des militaires crient leur colère par des coups de feu :: CAMEROONChaque moment de mécontentement ils tirent en l’air, créant davantage la psychose.

Selon les dires des populations, il ne se passe pas un seul jour sans qu’on n’entende des coups de feu tirés en l’air dans les quartiers, en ville, dans les gargotes, sur les lieux publics, dans les casernes ou à un quelconque carrefour. Bref, là où la colère ou le mécontentement s’empare des militaires. Des coups de feu qui en rajoutent à la peur des populations par ces temps de guerre contre la secte terroriste Boko Haram.

 

A Koza, le mois dernier, des témoins rapportent qu’un militaire ayant appris le décès de son camarade d’arme à l’hôpital adventiste, a tiré des coups de feu en l’air à minuit dans l’enceinte de cet établissement sanitaire, entrainant des familles à passer la nuit blanche et à courir dans tous les sens. A Mokolo, il y a un mois et demi, c’est un militaire de la marine nationale au front mais permissionnaire qui a tiré plusieurs coups de feu dans une buvette sous l’emprise de l’alcool. Il a avoué à ses supérieurs qui l’ont mis aux arrêts que ce sont les images des scènes macabres du front qui lui montaient à la tête. Dans la même ville, quelques jours après, un militaire de l’armée de l’air, sous le coup de la colère a ouvert le feu sur un autre militaire du Bataillon d’intervention mobile (Bim) en poste à Tourou, le blessant à la jambe.

 

 

Traumatisme

Le 6 mai dernier, deux militaires tchadiens en séjour dans la ville de Mokolo, ont créé la panique pendant plus de trois heures par des coups de feu tirés en direction des policiers. Au centre de la discorde, se trouvait une femme, convoitée par les deux protagonistes. «Ils ont d’abord tiré en l’air dans une buvette avant de se déporter au commissariat de sécurité pour s’adonner au même exercice, là ils ont libéré des gens arrêtés lors d’une patrouille nocturne. C’est l’intervention des éléments du Bir qui a mis fin aux coups de feu», confie un riverain.

 

D’après un militaire ayant requis l’anonymat confie: «quand vous pensez à vos camarades d’armes tués au front, quand nous ne sommes pas du tout suffisamment ravitaillés alors que l’on entend chaque jour qu’on a envoyé de la nourriture au front, quand les populations nous manquent de considération malgré les efforts qu’on déploie pour leur sécurité, il y a de quoi se fâcher. L’environnement est différent de l’ordinaire. Tout ça nous affecte d’une manière ou d’une autre». Selon lui, l’administration militaire devrait mettre un accent particulier sur la gestion du traumatisme et de la discipline dont sont visiblement victimes certains soldats.

 

© Mutations : Jacques Kaldaoussa


19/05/2015
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