Des journalistes en croisade contre la corruption
YAOUNDE - 05 DEC. 2012
© Elise ZIEMINE | Cameroon Tribune
Un syndicat propose un code de bonne conduite pour lutter contre le phénomène.
© Elise ZIEMINE | Cameroon Tribune
Un syndicat propose un code de bonne conduite pour lutter contre le phénomène.
Ce n’est plus un secret, la corruption
a également déposé ses valises dans le monde des médias. Les visages
sont certes différents, mais tous concourent à modifier, entacher et
décrédibiliser le secteur. Alors jaloux de préserver la profession de
journaliste que certains ont qualifié de plus beau métier du monde, un
collectif d’enseignants et de journalistes, avec l’appui de l’Académie
audiovisuelle extérieure de France, a décidé de prendre le taureau par
les cornes. Ils organisent ainsi depuis lundi au palais des Congrès de
Yaoundé, un atelier national sur les médias et la corruption.
Selon Elvis Mbimba, l’un des membres du comité de pilotage, c’est l’ampleur qu’a pris la corruption, ces dernières années, dans le monde médiatique, qui les amène à tirer la sonnette d’alarme. D’abord parce que la pratique est ancrée aussi bien dans les salles de rédaction que sur les lieux d’évènements. Mais aussi parce que le « gombo » a transformé certains journalistes en véritables mendiants. Les obligeant quelquefois à modifier le contenu de leurs articles pour verser dans la subjectivité. En réunissant près de 70 professionnels issus des médias du pays au palais des Congrès, il est donc question, expliquent les organisateurs, de chercher les voies et moyens permettant de réduire la menace de la corruption dans le secteur des médias. Hier en journée, répartis en trois ateliers, les communicateurs partageaient leurs points de vue. A la tête de l’atelier chargé des mécanismes de lutte contre la corruption, Emmanuel Gustave Samnick, directeur de publication du quotidien L’Actu, avait déjà ses pistes de solution. Il propose entre autres, la codification de l’accès et du maintien dans la profession. L’instauration des programmes de formation continue aussi. Car, explique-t-il, dominé par le « gombo » le journaliste oublie la déontologie. Il suggère également l’application par l’Etat des accords de Florence permettant la baisse des coûts de production. Norbert Ngante Tchana, président du syndicat des journalistes employés du Cameroun, lui, évoque l’application de la convention collective. Les moyens de lutte sont donc nombreux et chacun a sa stratégie. Mais en attendant leur mise en œuvre, les organisateurs de ces assises se proposent de mettre à la disposition des acteurs de la profession tout comme de l’Etat, un code de conduite. Une sorte d’engagement pris volontairement par les journalistes afin d’appliquer certains principes, règles et normes de comportement en vue d’éradiquer la corruption dans les médias. |
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