Il a fallu l’intervention de la police pour que le ministre délégué aux Finances accède à son cabinet hier.
Les ex-employés des sociétés d’Etat, en mouvement d’humeur depuis le 21 août dernier devant le ministère des Finances (Minfi) à Yaoundé ne faiblissent pas. Avec des pancartes brandies à tout va contenant leurs «revendications légitimes», ils ont posé hier, mardi 25 septembre 2012, ce qu’ils appellent «un acte d’éclat». Empêcher les responsables dudit ministère l’accès à leurs bureaux. Pour les grévistes, l’attroupement visait surtout à bloquer l’entrée au ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey. Ils ont pour ce faire constituer une sorte de bouclier tout autour de l’immeuble ministériel. Empêchant ainsi quiconque d’entrer ou de sortir par la porte principal de ce département ministériel.
Les responsables du Minfi s’en plaignent, mais n’y peuvent rien, ainsi que les usagers. Les grévistes, eux, sont déterminés à faire entendre leurs revendications. Quelques minutes plus tard, le ministre délégué aux Finances en charge du budget fait son apparition. Mais seulement voilà, sur son passage, Pierre Titi trouve une armada de personnes en grogne. Il est accueilli par un chapelet de requêtes mentionnées sur des pancartes. «Nos enfants ont aussi droit à l’éducation», «Depuis 25 ans que nous revendiquons. Assez !», «Les autres sont morts ! Pardon sauver les restes», «Nous, ex-employés des sociétés d’Etat, réclamons le paiement de reliquat de nos droits sociaux et la prime de reconversion qui sont des droits légitimes», peut-on y lire. Accompagné par le bruit des tambours et des trompettes.
Face à cette situation, les éléments de la police sont aussitôt appelés à la rescousse. Ils font libérer le chenal. Le ministre délégué peut enfin regagner son bureau. Après des négociations, les ex-employés plient l’échine. Ils se rétractent. La scène aura duré près d’une heure. «Notre initiative de ce matin (hier, Ndlr) est la conséquence d’une indifférence de la part du patron des Finances face à notre mouvement.
Ce d’autant plus que nous sommes là depuis le 21 août 2012. Et à ce jour, nous avons attendu en vain qu’il nous reçoive sur notre demande», confie Etienne Akono Akono, conseiller au bureau national du collectif des ex-employés de sociétés d’Etat.
Avant de poursuivre : «Notre réaction vise à
susciter les négociations réelles avec le ministre des Finances.
Négociations qui doivent déboucher sur le paiement immédiat du reliquat
de nos droits sociaux et de la prime de reconversion». Les grévistes
appartiennent aux 48 sociétés d’Etat rétrocédées dans les années 1988.
C’est la énième fois qu’ils observent un sit-in devant les locaux du
Minfi. La somme réclamée est d’environ 40 milliards Fcfa.