Lors d’un contrôle de routine à Yaoundé, ils ont refusé de se présenter à la police camerounaise. Même l’arrivée du délégué général à la Sûreté nationale sur les lieux ne les a pas fléchis. Les témoins de la scène n’en croient pas leurs yeux. Mercredi 10 août 2011, vers 23 heures, aux environs de la Chambre de commerce à Yaoundé, une patrouille de police procède au contrôle de routine des véhicules quand survient un taxi.
L’agent de police lui fait signe de se garer, comme tous les autres. Le véhicule s’immobilise. Les deux passagers à bord sont de race blanche. L’agent de police se présente et demande à les identifier. Refus catégorique. Quelques échauffements. Puis ils déclarent être des diplomates russes. Rien de plus. Mais les policiers camerounais insistent à confirmer cette identité. Les choses s’enlisent.
Les policiers sont obligés de faire appel au commissaire central n° 1 de la ville de Yaoundé qui arrive aussitôt. Les Russes restent froids comme l’hiver sibérien. Le délégué régional à la sûreté nationale pour le Centre est appelé en rescousse. Rien à faire. Le Délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Mbarga Nguele en personne, est sollicité. Il est environ 23h30, selon les témoins quand le patron de la police camerounaise arrive sur les lieux.
Il a la modestie de se présenter d’abord comme ancien diplomatique qui connaît bien les usages diplomatiques. Et surtout comme le patron de la police camerounaise. Les diplomates russes ne sont toujours pas impressionnés par ce ballet de personnalités. Le Dgsn est obligé de repartir. Des informations indiquent qu’il est parti requérir l’intervention des autorités du ministère des relations extérieures. Mais en l’absence du ministre il a saisi le secrétaire général de ce département ministériel.
Excuses
Aussitôt à l’intérieur, les portières sont verrouillées. Mais ils ne peuvent pas prendre la fuite devant une nouvelle barrière que les policiers viennent d’ériger. Sur ces entrefaites, le consul de Russie débarque en catastrophe. C’est lui qui va obtenir que ses compatriotes sortent leurs pièces d’identité qu’il va présenter à la police, tandis qu’ils sont arrogamment lovés dans leur voiture. Quand le Dgsn revient vers minuit en compagnie du secrétaire général du ministère des Relations extérieures, le consul a presque fini de présenter les pièces d’identité de ses compatriotes aux agents de police. Il a juste le temps de s’excuser au nom de ses collègues. Des excuses que le patron de la police camerounaise « accepte avec philosophie ».
Dans l’entourage de Martin Mbarga Nguele, personne ne veut s’hasarder au moindre commentaire. « Un incident diplomatique très délicat », commente une autorité que la Nouvelle Expression a sollicitée.