Onze individus, dont un Canadien, séjournent actuellement à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. L’informaticien Igor B. et ses dix complices sont dans l’escarcelle de la police. Le 4 mars dernier, ils ont été incarcérés à la prison centrale de Yaoundé pour escroquerie en coaction et immigration clandestine.
Cette bande de présumés escrocs a tissé son arnaque sur au moins trois ans. Depuis 2009, leur réseau leur a permis d’extorquer 177 millions de F à treize particuliers. Ce sont les éléments du commissariat central n°1 de Yaoundé qui ont mis la main sur ces individus qui prétendaient livrer des semences d’espèces rares et protégées. Le chef de bande, Igor B., de nationalité canadienne n’était plus en situation régulière sur le territoire camerounais, ses visas et titre de séjour ayant expiré.
Les prétendus arnaqueurs déterminaient premièrement leur cible. Ensuite, l’un d’entre eux prenait contact avec elle en se faisant passer pour un ancien camarade de classe. Il lui assurait ainsi qu’il travaille dans la région de l’Est et qu’il connaît des pygmées prêts à vendre des semences de Bubinga et d’autres espèces rares à un expatrié prêt à en acheter. Une fois que la victime a mordu à l’hameçon, ils envoient deux autres complices. L’un se faisant passer pour un chauffeur de grumier et l’autre pour un pygmée. Les deux présentent des sachets de 3000 semences, à raison de 15.000 F l’unité. Les arnaqueurs font par la suite appel à un autre membre de la bande qui se fait passer pour un ingénieur. La victime remet donc une somme d’argent conséquente au chauffeur de grumier et au pygmée pour se procurer les graines.
Derrière les barreaux pour une escroquerie de 117 millionsLe Canadien intervient auprès de la victime comme un acheteur potentiel des semences, et propose de lui procurer de la poudre de conservation auprès d’un cinquième complice vivant soit disant à Edéa ou à Mbalmayo qui lui demande de transférer 2 000 000 de F. Une fois le virement effectué, le Canadien revient à la charge en exigeant à la victime de prévoir un emballage industriel et de s’en procurer auprès d’un sixième complice. La victime ne se rend compte de la supercherie que lorsqu’elle s’est déjà surendettée et que les numéros de ses « partenaires en affaires » ne sont plus disponibles.