En Afrique, le système judiciaire camerounais est le plus corrompu. Dans le continent, une personne interrogée sur cinq, affirme avoir versé des pots-de-vin. Ce rapport, est de un sur trois au Cameroun ! Pour ce qui est de la perception, 59% des personnes consultées en Afrique estiment que le système judiciaire est corrompu. Au pays de Paul Biya, 80% des enquêtés assurent qu’il est plutôt “très corrompu”.
Les résultats ainsi obtenus s’appuient sur seize (16) analyses comparatives d’experts sur la corruption judiciaire, onze (11) rapports nationaux et six (6) études empiriques. Ils tirent leur source du baromètre mondial de la corruption 2006 – un autre instrument de TI. Selon Me Charles Nguini, président de TI – Cameroun, elle “fragilise la justice, refusant aux victimes et aux accusés le droit fondamental à un procès juste et impartial.”Corruption, trafic d’influence, harcèlement, tout y passe.
Il vient de passer 5 mois à la prison centrale de New-Bll Douala pour une affaire de famille. Charles Abi Enonchong, fils ainé du défunt avocat Enonchong clame son innocence, pointe le doigt accusateur sur le procureur dénonce des complicités et appelle le président de la République, magistrat suprême à mettre fin à cette parodie. Il accuse notamment le procureur Harouna Bako du tribunal de Douala et George Gwamessia, Sg du ministère de la justice ainsi que leur complice de l’avoir injustement jetés en prison. De plus, Enonchong accuse le procureur d’avoir ordonné, au grand dam d’une justice équitable ; de Casser la porte de son appartement, organisé et commandité la destruction de l’entrée du super marche qu’il construisait à Akwa mettant ainsi 50 Camerounais dans le chômage, ordonné la libération des casseurs ayant détruit de objets évalué à 20 000 000 FCFA.
Non content de cela le puissant a organisé un harcèlement judiciaire en utilisant les ressources de l’Etat mise à la disposition du ministère public, instrumentalisant plus de 20 poursuites du ministère public contre lui. Au point où, las de toutes ces tracasseries, les substituts ont conseillé à Charles de récuser les tribunaux. Aussi, Enonchong se remet au chef de l’Etat pour qu’il use de son pouvoir régalien afin de mettre fin à cet harcèlement pour que demain ce ne soit pas sa famille qui en souffre. Le pourrissement de la chaîne judiciaire les systèmes judiciaires dévalorisés par des pots-de-vin sapent la confiance dans la gestion des affaires publiques en favorisant la corruption dans tous les secteurs de l’administration, à commencer par la tête du pouvoir.” La corruption judiciaire désigne ainsi toute influence indue sur l’impartialité du processus judiciaire, par tout acteur du système judiciaire. Elle concerne les policiers, les avocats, les procureurs, les juges, les gardiens de prison et tous ceux qui participent à la chaîne de prise de décision judiciaire. De manière générale, TI situe la corruption dans le système judiciaire à deux niveaux : l’ingérence des autres pouvoirs (exécutif, législatif, économique, médiatique, militaire, …) et les pots-de-vin. L’ingérence politique se traduit autant par la menace, l’intimidation ou le simple soudoiement des juges que par la manipulation des nominations judiciaires, des salaires et des conditions d’emploi.
Quant aux pots-de-vin, les fonctionnaires de justice peuvent extorquer de l’argent pour des tâches qu’ils sont de toute façon tenus d’exécuter. Pour leur part, les juges peuvent accepter des pots-de-vin pour retarder ou accélérer une affaire, accepter ou rejeter une procédure d’appel, influencer d’autres juges ou, simplement, trancher une affaire dans un sens donné. Une certaine forme de corruption manipule le système judiciaire pour aboutir à une décision injuste. Mais beaucoup versent des pots-de-vin pour diriger ou accélérer la procédure judiciaire en vue d’une décision qui peut s’avérer tout à fait juste.