Denis Lavagne: Peau blanche, cœur nègre
DOUALA - 22 Octobre 2012
© Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression
© Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression
Retour sur la personnalité du technicien qui a conduit les Lions indomptables sur neuf mois de dérapages.
Retour sur la personnalité du
technicien qui a conduit les Lions indomptables sur neuf mois de
dérapages.
Ses résultats auraient pu plaider pour lui. En presque onze mois, Denis Lavagne a enregistré cinq victoires sur sept matches. Redonnant du sourire aux fans des Lions indomptables, en remportant le tournoi Lg cup à Marrakech, quelques jours seulement après son atterrissage forcé par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), à la tête de l’équipe nationale du Cameroun. Rompant avec dix ans de traversée du désert par les Lions indomptables.
Mais la joie retrouvée est vite diluée dans une mutinerie des joueurs contestant les termes de l’organisation du match amical contre l’Algérie. Alors que la froideur qui a accueilli l’arrivée de l’ancien manager de Cotonsport de Garoua, commençait à s’estomper, la gestion de cette crise par la Fécafoot qui a sanctionné les instigateurs de la grève dont Samuel Eto’o, n’a fait qu’envenimer la situation. Le patron du banc de touche que la presse, des techniciens et certains cadres de l’équipe ne voyaient pas à la hauteur des Lions indomptables, est victime des dégâts collatéraux. Désormais, la vie de l’homme ne sera plus jamais tranquille. Un climat amplifié par le caractère d’un homme replié sur lui-même, dans un pays où le football est une drogue. L’équipe nationale fanion étant une fierté nationale, en détresse depuis bientôt trois ans. Lavagne qui n’a jamais été accepté par les pouvoirs publics, bras financier de l’équipe nationale, est sourd à toute critique. «Vous croyez que j’écoute tout ce qui est dit là? Je n’écoute pas vos radios là, je ne lis pas vos journaux», avait-il nargué la presse camerounaise à qui il n’a accordé que deux conférences de presse en dix mois. «Denis Lavagne n’écoute personne, pas même son adjoint», témoigne Linus Pascal Fouda. Le team press officer des Lions indomptables, devenu l’ennemi public de celui qui, dans une interview à Jeune Afrique, a déclaré qu’il est de ceux qui se sont réjoui de la défaite du Cameroun à Praïa.
L’école auprès de papa
Né en 1964 à Béziers, Denis Lavagne est le fils de Léonce Lavagne, un ancien footballeur devenu entraîneur. Mais celui qui a appris ses rudiments d’entraîneur auprès de son géniteur, sur les bancs d'Alès de 1983 à 1992 (Ligue 2), puis un an à Nîmes (Ligue 1), Bastia (ligue 2) en 1994, et Valence entre 1995 et 1998 (Ligue 2). L’homme semble avoir assez appris, et peut voler de ses propres ailes. Mais ce sera à la direction des centres de formation de Sedan, du Qatar sports club et à Chengdu Blades de Chine. Avant d’atterrir à Cotonsport de Garoua en 2007, pour deux saisons fructueuses. L’homme obtient avec le club de Garoua deux titres de champion du Cameroun, une coupe du Cameroun et une finale de la coupe des confédérations, avant de quitter pour une pige d’un an au centre de formation de Difaâ d’el Jadida au Maroc. Mais le parcours s’avère insuffisant pour pouvoir être à la hauteur des quadruples champions d’Afrique.
Malgré les contestations tout azimut contre sa personne, l’homme a campé à son poste, sans contrat, en soutenant officiellement l’avoir déjà signé. Refusant de démissionner, comme le font généralement les hommes de «sa race». «Je ne démissionnerai pas», avait-il promis à La nouvelle expression au lendemain de sa première défaite, contre la Libye. Il lui faudra pourtant menacer de le faire la veille de Cameroun-Rdc, pour être rétabli dans son droit. Pris de court, Adoum Garoua signera le contrat dare-dare le 4 juin, au lendemain du match. Mais prendra sa revanche en humiliant l’autre. Même si le Français traité de tous les noms d’oiseau par des pourfendeurs devenus de plus en plus nombreux au fil du temps, tempête et claque la porte du ministre, il aura juste un an de travail dont sept mois déjà consommés. Avec pour mission principale de «qualifier le Cameroun pour la Can 2013».
Pari difficile à tenir, alors que l’équipe qui s’est qualifiée pour le dernier tour des éliminatoires de la Can 2013, cherche encore ses repères, est classée 3ème/4 de sa poule dans la course pour le Mondial 2014. Et alors que le débat fait rage sur ses choix tactiques, avec un système de jeu fondé sur une défensive dépourvue de joueurs complémentaires, les plus hautes autorités camerounaises ont repris le sifflet de l’arbitre, pour siffler Denis Lavagne hors-jeu le 13 septembre. Le spectre d’une seconde absence consécutive de la Can planant plus que jamais sur le Cameroun. L’homme qui est habitué à dire des choses qui vont finalement s’avérer contraires, est depuis lors aux abois, et verse tous les secrets de la tanière sur la face du monde. Des habitudes dignes du dessous des tropiques.
Ses résultats auraient pu plaider pour lui. En presque onze mois, Denis Lavagne a enregistré cinq victoires sur sept matches. Redonnant du sourire aux fans des Lions indomptables, en remportant le tournoi Lg cup à Marrakech, quelques jours seulement après son atterrissage forcé par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), à la tête de l’équipe nationale du Cameroun. Rompant avec dix ans de traversée du désert par les Lions indomptables.
Mais la joie retrouvée est vite diluée dans une mutinerie des joueurs contestant les termes de l’organisation du match amical contre l’Algérie. Alors que la froideur qui a accueilli l’arrivée de l’ancien manager de Cotonsport de Garoua, commençait à s’estomper, la gestion de cette crise par la Fécafoot qui a sanctionné les instigateurs de la grève dont Samuel Eto’o, n’a fait qu’envenimer la situation. Le patron du banc de touche que la presse, des techniciens et certains cadres de l’équipe ne voyaient pas à la hauteur des Lions indomptables, est victime des dégâts collatéraux. Désormais, la vie de l’homme ne sera plus jamais tranquille. Un climat amplifié par le caractère d’un homme replié sur lui-même, dans un pays où le football est une drogue. L’équipe nationale fanion étant une fierté nationale, en détresse depuis bientôt trois ans. Lavagne qui n’a jamais été accepté par les pouvoirs publics, bras financier de l’équipe nationale, est sourd à toute critique. «Vous croyez que j’écoute tout ce qui est dit là? Je n’écoute pas vos radios là, je ne lis pas vos journaux», avait-il nargué la presse camerounaise à qui il n’a accordé que deux conférences de presse en dix mois. «Denis Lavagne n’écoute personne, pas même son adjoint», témoigne Linus Pascal Fouda. Le team press officer des Lions indomptables, devenu l’ennemi public de celui qui, dans une interview à Jeune Afrique, a déclaré qu’il est de ceux qui se sont réjoui de la défaite du Cameroun à Praïa.
L’école auprès de papa
Né en 1964 à Béziers, Denis Lavagne est le fils de Léonce Lavagne, un ancien footballeur devenu entraîneur. Mais celui qui a appris ses rudiments d’entraîneur auprès de son géniteur, sur les bancs d'Alès de 1983 à 1992 (Ligue 2), puis un an à Nîmes (Ligue 1), Bastia (ligue 2) en 1994, et Valence entre 1995 et 1998 (Ligue 2). L’homme semble avoir assez appris, et peut voler de ses propres ailes. Mais ce sera à la direction des centres de formation de Sedan, du Qatar sports club et à Chengdu Blades de Chine. Avant d’atterrir à Cotonsport de Garoua en 2007, pour deux saisons fructueuses. L’homme obtient avec le club de Garoua deux titres de champion du Cameroun, une coupe du Cameroun et une finale de la coupe des confédérations, avant de quitter pour une pige d’un an au centre de formation de Difaâ d’el Jadida au Maroc. Mais le parcours s’avère insuffisant pour pouvoir être à la hauteur des quadruples champions d’Afrique.
Malgré les contestations tout azimut contre sa personne, l’homme a campé à son poste, sans contrat, en soutenant officiellement l’avoir déjà signé. Refusant de démissionner, comme le font généralement les hommes de «sa race». «Je ne démissionnerai pas», avait-il promis à La nouvelle expression au lendemain de sa première défaite, contre la Libye. Il lui faudra pourtant menacer de le faire la veille de Cameroun-Rdc, pour être rétabli dans son droit. Pris de court, Adoum Garoua signera le contrat dare-dare le 4 juin, au lendemain du match. Mais prendra sa revanche en humiliant l’autre. Même si le Français traité de tous les noms d’oiseau par des pourfendeurs devenus de plus en plus nombreux au fil du temps, tempête et claque la porte du ministre, il aura juste un an de travail dont sept mois déjà consommés. Avec pour mission principale de «qualifier le Cameroun pour la Can 2013».
Pari difficile à tenir, alors que l’équipe qui s’est qualifiée pour le dernier tour des éliminatoires de la Can 2013, cherche encore ses repères, est classée 3ème/4 de sa poule dans la course pour le Mondial 2014. Et alors que le débat fait rage sur ses choix tactiques, avec un système de jeu fondé sur une défensive dépourvue de joueurs complémentaires, les plus hautes autorités camerounaises ont repris le sifflet de l’arbitre, pour siffler Denis Lavagne hors-jeu le 13 septembre. Le spectre d’une seconde absence consécutive de la Can planant plus que jamais sur le Cameroun. L’homme qui est habitué à dire des choses qui vont finalement s’avérer contraires, est depuis lors aux abois, et verse tous les secrets de la tanière sur la face du monde. Des habitudes dignes du dessous des tropiques.