L’information qui a circulé hier sur les réseaux sociaux s’est avérée fausse. Lundi 19 novembre 2012. Quartier Nkomo-Yaoundé. Il est un peu plus de 12 heures. La cour de la chefferie continue d’accueillir les visiteurs, invités par la nouvelle de la mort de Théophile Abéga.
De loin, on aperçoit une grande photo du défunt accrochée sur la porte centrale de la chefferie. Dans la cour, une grande tente bleue est installée. Et sous la tente, plusieurs chaises de couleur blanche sont rangées. Trois hommes y ont pris place. Ils font des éloges de l’ex-capitaine des Lions Indomptables (1984) décédé le 15 novembre dernier à l’hôpital général de Yaoundé dès suites de maladie.
«Théophile Abéga était un homme bien. Il savait prendre soin des jeunes, ils les conseillaient quand ça n’allait pas. Il ne faisait que du bien aux gens. Il était trop simple, souriant avec tout le monde», se souvient un premier, au bord des larmes. «C’était un model. Il a fait rêver les Camerounais. Même Samuel Eto’o a rêvé d’être comme lui. Dieu seul sait pourquoi il est mort», se console un autre.
De l’autre côté de la cour, des femmes ont allumé un feu de bois sur lequel elles ont posé une marmite. En groupe, elles font elles aussi des éloges. Mais cette fois-ci, c’est en Ewondo, la langue locale. A l’intérieur de la Chefferie, des femmes visiblement attristées par le deuil sont couchées sur des matelas posés à même le sol.
Tandis que la mère du défunt s’est repliée dans sa chambre, plongée dans la prière. «Depuis qu’elle a appris la nouvelle jusqu’à ce jour, elle ne fait que prier. Dans ses prières, elle dit à Dieu que puisque c’est sa volonté, elle l’accepte. Mais elle espérait que lors de son décès elle serait enterrée par son fils», confie Mathieu Evina Ebogo, cousin du défunt. «Sinon elle va bien. Elle arrive à contrôler la douleur. Elle a beaucoup pleuré comme tout le monde, mais elle sait que c’est la volonté de Dieu», ajoute-t-il.
Depuis le décès de son fils, elle a dit qu’elle ne va pas à l’hôpital, ni à la morgue, mais qu’elle attend son fils à la maison», dément Mathieu Evina Ebogo. La mère de «Docta» n’est donc pas morte ! Le programme des obsèques du ballon d’Or africain 1984 n’a pas encore été établi. Pour cause : «on attend que tous ses enfants rentrent au pays avant de réfléchir sur la façon avec laquelle nous allons organiser ses obsèques», nous dit-on.
En attendant, sa famille, ses amis et
connaissances se regroupent tous les soirs à la Chefferie pour les
recueillements. La maman, elle, continue de tenir bon.