Délinquance: Une suisse extorque 3 millions de FCFA aux bayam-sellam
DOUALA - 05 Avril 2012
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
La nommée Angéline Eichmann, promotrice de l’association «Afrique solidarité», a exigé cette somme en échange d’un camion et du matériel qu’elle n’a jamais livré. Elle est aujourd’hui activement recherchée par la police.
La nommée Angéline Eichmann, promotrice de l’association «Afrique solidarité», a exigé cette somme en échange d’un camion et du matériel qu’elle n’a jamais livré. Elle est aujourd’hui activement recherchée par la police. C’est son passage dans un talk-show diffusé à la télévision nationale vendredi 23 mars dernier qui a remis le feu aux poudres. Angéline Atangana Eichmann, présidente du conseil d’administration de l’association «Afrique Solidarité» (Asol), dont le siège est fixé dans la ville de Diétikon en Suisse, y annonce notamment être en possession de plusieurs objets et matériels, issus de dons de la population de sa Suisse d’adoption; et qu’elle souhaite mettre à la disposition du peuple camerounais via des partenaires locaux dont elle est à la recherche. Un discours séduisant qui n’a pas manqué de susciter les applaudissements du public qui participait à l’émission. C’est aussi le même discours qui a été tenu à l’association des bayam sellam du Cameroun (Asby) et qui a débouché sur cette «escroquerie», d’après le terme utilisé par la police. Les faits remontent à 2010. En mission dans la ville de Ngomedzap pour rencontrer ses consœurs du marché local, Marie Mbala Biloa, la coordinatrice de l’Asby, fait la rencontre de cette promotrice d’association au cours d’une réunion organisée par une femme politique de la localité. L’objectif d’Asol, qui consiste à «œuvrer à l’éradication de la pauvreté dans le tiers monde», rencontre celui de l’Asby; et les deux associations signent, le 26 mars de cette année, une convention de partenariat. Celle-ci porte sur une entraide mutuelle.
Entre autres, il est question, pour Asol, de mettre à la disposition de l’Asby un camion devant faciliter le transport de vivres de ses membres, de même que du matériel médical pour l’équipement du centre de santé des bayam sellam. Le matériel, qui est issu d’un don de l’armée suisse, est contenu dans un conteneur qu’Angéline Eichmann a du mal à faire dédouaner au port de Douala. Elle va donc convaincre la responsable de l’Asby, qui ne dispose pas des fonds nécessaires, de s’endetter à hauteur de 3 millions de Fcfa chez un usurier. Le véhicule de l’association est engagé comme hypothèque. L’argent doit servir à dédouaner le conteneur et à payer les frais de manutention et du technicien. Une reconnaissance de dette est même signée par la citoyenne suisse le 7 mai 2010.
Depuis la sortie du conteneur du port cependant, ni le camion, ni le matériel, objets de la convention de partenariat, n’ont été remis à l’Asby. Incapable de payer sa dette et les intérêts y afférents qui se sont élevés jusqu’à 7 millions de Fcfa, la voiture engagée par l’Asby a depuis été vendue par l’usurier. Angéline Eichmann est quant à elle retournée à sa Suisse résidentielle sans donner de nouvelles. Saisi depuis 2010, l’ambassadeur de Suisse (Etienne Thévoz à l’époque des faits, ndlr), s’il reconnait la «gravité non négligeable» de l’affaire, n’a pu que «déplorer la situation». Le ministre des relations extérieures, lui aussi saisi, a transmis le dossier à la justice qui mène l’enquête depuis. D’après des sources internes à la police, le procureur de la République privilégie pour l’instant une solution à l’amiable. La coordinatrice de l’Asby affirme n’avoir pas encore été contactée dans ce sens, même si elle se dit disposée à une telle éventualité. Me Mangoua, qui a assuré pendant quelque temps la fonction de conseil et de représentant local d’Asol affirme quant à lui s’être désolidarisé de son ancienne cliente dont il ne représente plus les intérêts. Angèle Eichmann est quant à elle restée injoignable.
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
La nommée Angéline Eichmann, promotrice de l’association «Afrique solidarité», a exigé cette somme en échange d’un camion et du matériel qu’elle n’a jamais livré. Elle est aujourd’hui activement recherchée par la police.
La nommée Angéline Eichmann, promotrice de l’association «Afrique solidarité», a exigé cette somme en échange d’un camion et du matériel qu’elle n’a jamais livré. Elle est aujourd’hui activement recherchée par la police. C’est son passage dans un talk-show diffusé à la télévision nationale vendredi 23 mars dernier qui a remis le feu aux poudres. Angéline Atangana Eichmann, présidente du conseil d’administration de l’association «Afrique Solidarité» (Asol), dont le siège est fixé dans la ville de Diétikon en Suisse, y annonce notamment être en possession de plusieurs objets et matériels, issus de dons de la population de sa Suisse d’adoption; et qu’elle souhaite mettre à la disposition du peuple camerounais via des partenaires locaux dont elle est à la recherche. Un discours séduisant qui n’a pas manqué de susciter les applaudissements du public qui participait à l’émission. C’est aussi le même discours qui a été tenu à l’association des bayam sellam du Cameroun (Asby) et qui a débouché sur cette «escroquerie», d’après le terme utilisé par la police. Les faits remontent à 2010. En mission dans la ville de Ngomedzap pour rencontrer ses consœurs du marché local, Marie Mbala Biloa, la coordinatrice de l’Asby, fait la rencontre de cette promotrice d’association au cours d’une réunion organisée par une femme politique de la localité. L’objectif d’Asol, qui consiste à «œuvrer à l’éradication de la pauvreté dans le tiers monde», rencontre celui de l’Asby; et les deux associations signent, le 26 mars de cette année, une convention de partenariat. Celle-ci porte sur une entraide mutuelle.
Entre autres, il est question, pour Asol, de mettre à la disposition de l’Asby un camion devant faciliter le transport de vivres de ses membres, de même que du matériel médical pour l’équipement du centre de santé des bayam sellam. Le matériel, qui est issu d’un don de l’armée suisse, est contenu dans un conteneur qu’Angéline Eichmann a du mal à faire dédouaner au port de Douala. Elle va donc convaincre la responsable de l’Asby, qui ne dispose pas des fonds nécessaires, de s’endetter à hauteur de 3 millions de Fcfa chez un usurier. Le véhicule de l’association est engagé comme hypothèque. L’argent doit servir à dédouaner le conteneur et à payer les frais de manutention et du technicien. Une reconnaissance de dette est même signée par la citoyenne suisse le 7 mai 2010.
Depuis la sortie du conteneur du port cependant, ni le camion, ni le matériel, objets de la convention de partenariat, n’ont été remis à l’Asby. Incapable de payer sa dette et les intérêts y afférents qui se sont élevés jusqu’à 7 millions de Fcfa, la voiture engagée par l’Asby a depuis été vendue par l’usurier. Angéline Eichmann est quant à elle retournée à sa Suisse résidentielle sans donner de nouvelles. Saisi depuis 2010, l’ambassadeur de Suisse (Etienne Thévoz à l’époque des faits, ndlr), s’il reconnait la «gravité non négligeable» de l’affaire, n’a pu que «déplorer la situation». Le ministre des relations extérieures, lui aussi saisi, a transmis le dossier à la justice qui mène l’enquête depuis. D’après des sources internes à la police, le procureur de la République privilégie pour l’instant une solution à l’amiable. La coordinatrice de l’Asby affirme n’avoir pas encore été contactée dans ce sens, même si elle se dit disposée à une telle éventualité. Me Mangoua, qui a assuré pendant quelque temps la fonction de conseil et de représentant local d’Asol affirme quant à lui s’être désolidarisé de son ancienne cliente dont il ne représente plus les intérêts. Angèle Eichmann est quant à elle restée injoignable.