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C’est indéniable. La privatisation de la Sonel était une mauvaise et dangereuse décision. La preuve, les délestages ayant cours sur l'ensemble du territoire national depuis bientôt trois semaines. Une situation qui exaspère les Camerounais. L'Etat, complice d'Aes Sonel brille par son laxisme et son incapacité à dénoncer et rompre la concession octroyée à Aes-Sirroco, maison mère d'Aes Sonel, comme l'ont fait certains pays en Afrique et en Amérique latine. Pour le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), l'heure est au soutien et à l'accompagnement des manifestations contre «le Kamerun dans le noir». Le Bureau politique du Manidem par la voix de son Président Abanda Kpama l'a fait savoir au cours d'un point de presse donné mardi le 12 février 2013 au siège du parti politique sis à Akwa - Douala.

«Les Camerounais n'en peuvent plus. Ils sont à bout. Quand c'est trop c’est laid. Toutes les promesses. Toutes les déclarations mensongères et démagogiques, toutes les explications et justifications pseudo scientifiques d'Aes-Sonel et de ses complices ne nous feront pas changer d'avis. Nous voulons l'électricité rapidement sur toute l'étendue du territoire», s'imite le bureau exécutif du Manidem. Depuis 25 ans, le Cameroun souffre d'un déficit en énergie électrique. Les conséquences ne sont autres que: la cessation des activités administratives, sanitaires et économiques - augmentation de l'insécurité dans nos villes et campagnes - perturbation de la scolarisation des jeunes -augmentation du nombre des incendies dans les villes - dégâts considérables dans la conservation des aliments - détérioration des conditions de vie des Camerounais - interruptions de la livraison d'eau potable à cause du manque d'électricité.

Compte tenu de tout cela «toutes les organisations civiles. Tous les patriotes Camerounais peuvent compter sur nous pour faire plier Aes Sonel et son complice l'état Camerounais», lance à la volée le Président du Manidem. On se souvient que lors de son discours d'investiture prononcé le 3 novembre 2011 par le Président de la République du Cameroun, Paul Biya avouait sa déception «Quelques mots à présent sur l'énergie. Vous savez l'intérêt que j'attache. Vous n'ignorez pas les désagréments que la pénurie d'électricité peut provoquer pour les populations, mais également pour notre industrie, qui a perdu du terrain pour cette raison». On a cru alors à une action concrète de sa part pour résoudre la question des délestages qui s'empire au fur et à mesure qu'on avance dans le temps.

En s'appesantissant sur la question de l'énergie électrique, le Chef de l'Etat montrait une fois de plus qu'il était conscient que le déficit énergétique avait des effets pervers sur les consommateurs et l'économie nationale. C'est pourquoi il avait tenu à rassurer les Camerounais sur l'intérêt qu'il y accorderait au cours de ce nouveau septennat. En guise de prospective, il avait cité quelques grands projets structurants en cours et à venir dans le secteur de l'hydroélectrique, en rassurant au passage quant à leur effectivité dans un futur proche. «Les barrages de Lom Pangar, Memve'ele, Mékin et les centrales qui leurs sont associées seront une réalité dans les prochaines années. Le cauchemar des pénuries sera alors derrière nous» dira le Chef de l'Etat. Un leurre!