Délestage-Fête Nationale de l'Unité: Panique du régime de Yaoundé

Douala, 21 mai 2013
© Mathieu Nathanaël Njog | Aurore Plus

La veille de la 41è Fête Nationale du 20 mai 2013, les villes de Douala et Yaoundé ont été plongées dans le noir à la suite d'une coupure d'électricité qui a duré plus de cinq heures. Ce qui a entrainé une grosse frayeur dans le sérail.

Intervenue aux environs de 21h30 minutes, une coupure d'électricité a plongé simultanément la capitale politique, Yaoundé, et la capitale économique, Douala, dans le noir. L'énergie électrique n'est revenue qu'aux environs de 3 heures de la nuit. La situation a entrainé une grosse frayeur dans le sérail. Aussitôt, il a été ordonné un déploiement spécial des forces de maintien l'ordre dans les entrées et sorties de la ville de Yaoundé. Ces hommes en tenue avaient pour mission d'effectuer un contrôle strict des véhicules, d'identifier les usagers de la route, et procéder à la fouille systématique des bagages, notamment ceux entrant dans la capitale. Certains passagers se sont plaints de la violence de ces contrôles qui a conduit à la destruction et à la perte de certains bagages. Ce d'autant plus que les forces de maintien de l'ordre allaient jusqu'à l’éventrement des bagages. Une opération musclée qui a aussi vu l'interpellation de plusieurs personnes qui étaient sans carte nationale d'identité.

Certaines indiscrétions font état de ce que, ayant constaté que la panne était générale et avait longé les deux principales métropoles du Cameroun dans le noir, une veille de Fête Nationale du 20 mai, les autorités administratives et les hauts gradés de l'armée ont été mobilisés pour en savoir plus sur la nature de la panne. Cette fois, il n'était plus question d'appeler les dirigeants d'AES-SONEL pour s'enquérir de la situation, mais des émissaires ont été envoyés aussitôt dans les centrales thermiques de ces deux villes pour palper du doigt la réalité de la situation, afin de savoir s'il ne s'agissait pas d'une panne intentionnelle ou alors d'une réelle panne technique. Malheureusement, les délégations chargées de faire cette patrouille secrète, étaient composées essentiellement de hauts gradés de l'armée. Arrivés dans les différents sites desdites centrales thermiques, ils n'ont pas pu avoir les informations nécessaires, car ce sont les techniciens et les agents de sécurité qui étaient en poste. Les ingénieurs étant absents.

C'est alors que les autorités de la République ont été obligées de s'enquérir de la situation auprès des responsables compétents d'AES-SONEL. Face à cette inquiétude du sérail, la Direction Générale d'AES- SONEL a été obligée de mobiliser toutes ses compétences (directeurs techniques et sous-traitants) pour remédier au plus vite à cette panne. Les équipes techniques aux barrages de Songloulou et d'Edéa n'étaient pas en reste. Ce qui n'a tout de même pas permis de ramener la situation aussitôt à la normale, puisqu'il a fallu près de 5 heures d'horloge pour que l'énergie électrique soit rétablie dans ces deux villes. On en est à se demander s'il y avait véritablement péril en la demeure? Il est vrai que les habitants de la ville de Douala ont eu tout le mal à trouver le sommeil parce que ne pouvant pas faire face à la chaleur et aux moustiques du fait du non fonctionnement des appareils électriques. Mais encore, les couche-tard qui désiraient passer la nuit dans les coins chauds ont eu du mal à s’éclater.

Mais aussi, la seule grosse frayeur pour les populations des deux villes était l'insécurité qu'elles redoutaient en pareil circonstance. Heureusement, la semaine des fêtes nationales, les autorités militaires et policières, sous instruction des autorités administratives, renforcent le dispositif sécuritaire, ce qui réduit au maximum la recrudescence des vols et des agressions. Les quartiers criminogènes sont les principales cibles. Ce qui justifie que l'on n'ait pas enregistré des cas d'insécurité grave en dépit du fait que la pénombre offrait aux brigands une occasion propice. On est alors à se demander pourquoi le sérail a connu ce moment de frayeur? Redoutait-il que cette coupure cache un plan machiavélique d'un groupuscule peu ou prou organisé? Y avait-il menace sur le défilé du 20 mai aussi bien à Douala qu'à Yaoundé? Difficile de répondre. Mais une chose est certaine, nos forces armées et police étaient en état d'alerte maximale, près à parer à toute éventualité. Car, comme nous l'a confié un officier, il ne fallait surtout pas se faire surprendre par une éventuelle dégénérescence de la situation. En tout cas, il y a eu plus de peur que mal, comme on dirait dans le jargon.


22/05/2013
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