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Les produits camerounais étaient au menu samedi à Ebolowa.

Aucune élite extérieure, parmi celles qui pérorent aujourd’hui sur un grand Comice en décembre 2010 à Ebolowa, n’a cru devoir faire le déplacement du Collège régional d’agriculture (CRA) de la ville samedi dernier. Il y avait pourtant à voir, à boire, à manger et à savoir, à l’occasion de la journée de dégustation, la deuxième de la série après Yaoundé le 30 juillet dernier. Pour sa deuxième sortie du genre, la Coalition d’une cinquantaine d’ONG qui roulent pour «Zéro produit alimentaire importé au Comice» a fait la démonstration de ce que le Product of Cameroon n’est pas une utopie.
Le préfet de la Mvila, Irénée Galim Ngong, représentant le gouverneur du Sud pour cause d’agenda chargé, a salué l’opération de charme, mais surtout le bon exemple de chaîne de valeurs ; ce partenariat entre acteurs agricoles et pouvoirs publics. Il a exprimé la satisfaction et la reconnaissance du gouvernement pour cette initiative, qui permet de porter haut l’étendard de l’agriculture camerounaise. «C’est une Coalition positive, pas une certaine Coalition politique», a-t-il ironisé, souhaitant que cette action ne se limite pas au slogan mais mobilise, structure et promeuve l’activité agropastorale nationale en continuant d’accompagner les pouvoirs publics dans leurs efforts.

Dans l’esprit de la Coalition, l’opération «Zéro produit alimentaire importé au Comice» est une occasion inespérée non seulement pour mettre en lumière l’important potentiel de production du Cameroun, mais aussi et surtout pour jeter les bases de la reconquête de l’autosuffisance, voire de la souveraineté alimentaire du Cameroun. Vu sous cet angle, l’apparition de denrées venues d’ailleurs serait «une véritable trahison de l’esprit des Comices agropastoraux, et le travestissement de l’idée du chef de l’Etat Paul Biya qui a annoncé un Comice, et non une foire agropastorale. Le porte-parole de la Coalition, Bernard Njonga, annonce néanmoins quelque bémol : on pourra fermer les yeux sur le poisson ou encore le lait, mais pour les autres produits il n’y a pas à tergiverser.
Cet activisme et ces opérations de charme ne semblent d’ailleurs pas laisser de marbre le gouvernement. Selon des indiscrétions en effet, la présidence de la République réfléchirait sérieusement à associer un peu plus étroitement la Coalition non seulement dans les préparatifs du Comice d’Ebolowa, mais aussi pour les grandes stratégies politiques de développement du monde rural. Et le fait que plusieurs membres du gouvernement aient accouru au palais des Congrès, pour la première journée de dégustation, ne doit pas relever du hasard.

FCEB