Il est présent dans les discours, mais les investissements sont rares.
Philippe Gaillard, l’un des portraitistes d’Ahidjo soutient avec aplomb que le mauvais souvenir de l’ex-président du Cameroun durant son règne c’était de voir son pays perdre la coupe d’Afrique qu’il a organisée en 1972. Le pays avait alors construit les stades omnisports à Yaoundé, Douala, Garoua, les seuls qui existent 42 ans après.
Ahmadou Ahidjo était un amateur du football. C’est connu. Il y mettait du sien pour sa promotion à la base. Il avait mis sur pied une politique nationale pour le développement du sport. D’où la création des institutions dédiées à la formation de la jeunesse. L’Injs, les Cenajes etc étaient de véritables laboratoires où les talents s’exprimaient et se révélaient. Qu’a fait son successeur Paul Biya pour le football en 32 ans de règne ? Difficile de trancher.
Il est constant que c’est sous son règne que le Cameroun a atteint le plus haut niveau dans cette discipline. De la génération de Roger Milla hier à celle de Samuel Eto’o aujourd’hui, le Cameroun s’est fait connaître sur la scène footballistique mondiale. Incontestablement. D’Abidjan en 1984 à Bamako au Mali en 2002 en passant par l’expédition italienne en 1990, il y a eu de l’euphorie. De la joie.
Puis plus rien. En fait, entre Paul Biya et le football, il y a une constante. Il se contente de récupérer les victoires de ce sport roi à des fins politiques. Mais jamais, il n’a mis une véritable politique pour le permettre de faire éclore des génies. Sur le plan normatif, le texte fondamental portant organisation du sport au Cameroun date du décret du 16 juillet 1962. La dernière fois que la charte des sports a été actualisée c’est en 1996.
Conséquence, le football local, autrefois animé n’est que l’ombre de lui-même. Ses acteurs qui tentent de survivre sont réduits à la mendicité et à des revendications alimentaires. Sur le plan continental où Canon et autres Tkc trônaient, le Cameroun ne fait que de brèves apparitions avec Coton sport. Les infrastructures sportives dans notre pays défient toute logique. Si les Tp Mazembé, le club congolais dispose d’un stade ultramoderne, le Cameroun en tant qu’Etat attend encore son premier stade de cette facture. La faute à la gouvernance
En l’absence d’une pépinière, l’équipe nationale est devenue une vache à lait. Les acteurs formés ailleurs et appelés à défendre le drapeau national privilégient leur rétribution. Paul Biya pressé d’avoir les résultats pour hypnotiser un peuple désabusé et meurtri cède à toutes les revendications de cette bande de coquins dont il est inutile de revenir sur les frasques souvent en mondovision.
Maintenant, la honte du Cameroun vient de son football. Sous le règne de Paul Biya.