A
la veille de la célébration du cinquantenaire de la Réunification, M.
Paul Barthélémy Biya fait une visite au Nord-Cameroun au moment où des
pluies diluviennes ont laissé des populations sinistrées face à de
graves pertes matérielles et surtout en vie humaine dans l’indifférence
du régime nihiliste de Yaoundé. Ce voyage aurait pour intention première
de reprendre en main les militants du RDPC décidés de quitter le parti
de Paul Barthélémy Biya, suite à l’incarcération de M. Marafa Hamidou
Yaya, ancien ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale
et de la Décentralisation, ressortissant de la Bénoué.
Le voyage de Maga n’est qu’un prétexte pour masquer la véritable
intention de M. Paul Barthélémy Biya. Préparé activement par les
ministres Issa Tchiroma et Hamadjoda Adjoudji, cette présence de M. Paul
Barthélémy Biya au Nord du Cameroun ne serait qu’une occasion de plus
pour procéder à l’exercice favori du régime du « Renouveau », à savoir
la corruption et la concussion. Aussi, est-ce l’opportunité de rappeler
fermement à M. Paul Barthélémy Biya et au RDPC, parti-Etat, ce qui suit :
1.Les inondations ont, depuis des semaines, coupé le Nord du Sud du pays. Tandis que toute la région du Grand-Nord est totalement dans les eaux, les départements du Mayo-Danay, du Logone-et-Chari et du Diamaré sont menacés de graves inondations si la digue de Maga venait à céder. Les eaux du lac de Maga atteignent 312,72 mm depuis le 2 septembre alors que la côte d’alerte est de 372,50 mm.
En effet, le gouvernement de Yaoundé représenté par M. René Emmanuel
Sadi (ministre de l’Administration territoriale), au nom de Paul
Barthélémy Biya, n’a remis que 30 millions Fcfa et quelques sacs de riz
aux dizaines de milliers de sinistrés abandonnés à eux-mêmes ; pendant
ce temps M. Paul Barthélémy Biya se la coulait douce en Suisse. M. Biya
vient d’allouer 1,5 milliards à ces populations en détresse en
comparaison aux dépenses faramineuses de chaque voyage présidentiel en
Suisse.
En 1998 déjà, malgré la catastrophe de Nsam qui
avait fait 300 morts au moins alors qu’il se trouvait hors du Cameroun,
il n’avait pas daigné regagner le Cameroun. M. Paul Barthélémy Biya et
son gouvernement auraient observé la modestie lors de son retour de
Suisse, la semaine dernière, accompagné de son épouse. Car le Cameroun à
l’heure actuelle est un pays sinistré. La détresse de dizaines de
milliers de personnes dans le Septentrion n’autorise nullement toute
attitude triomphale. Une preuve de ce que les dirigeants sont
insensibles et indifférents aux difficultés des populations. Que faire
des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sans abris, ni eau
potable, ni nourriture, ni soins médicaux ?
Un mal-vivre étreint les populations camerounaises. Il est à éradiquer
car, dans son état actuel, la cohésion nationale est en voie de
dislocation et l’exacerbation de l’ethnicisme sur fond de pauvreté
structurelle est devenue la centralité de la gouvernance Rdpciste.
Des frustrations régionales (traduites par la multitude de memoranda)
découlent surtout de l’absence d’une conception nationale du
vivre-ensemble et de l’unité nationale qui transforme en handicap ce qui
devrait être un facteur de richesse culturelle pour notre Pays.
La problématique de la Réunification du Cameroun demeure d’actualité ;
les revendications légitimes des populations de l’Outre-Moungo demeurent
insatisfaites car la région dite anglophone est marginalisée sur les
plans politique, économique et linguistique. Signe manifeste de cette
frustration, des organisations « sécessionnistes » ont vu le jour depuis
quelques années et leurs membres déclarés sont régulièrement et
férocement réprimés et emprisonnés. Refus de dialogue par le régime de
Yaoundé.
Le retour des corps de M. Ahmadou Ahidjo, ancien chef d’Etat et du Dr
Félix Roland Moumié, ancien président de l’Union des Populations du
Cameroun (UPC) demeurent des exigences nationales et populaires.
Les solutions pratiques et consensuelles aux dossiers du 06 avril 1984
en application entière et satisfaisante de la Loi d’amnistie de 1991.
Pour comprendre ce qui nous arrive, le Cameroun fait face à une situation géopolitique sous forme de phénomène dialectique :
1.La fin d’un cycle politique ou d’un système cinquantenaire nocif et nihiliste.
2.La fin d’un régime dictatorial doublé d’une fin de règne causant la
cessation de l’influence sous-régionale et le déclassement diplomatique
du Cameroun, à l’exemple du dernier sommet de la CEMAC à Brazzaville en
juillet 2012.
Ce n’est pas en allant à Garoua que la problématique camerounaise
trouvera les solutions adéquates et consensuelles. Il s’agit de refonder
le Cameroun et la première condition politique est la Réconciliation
nationale au cœur de la Transition systémique.
Depuis 30 ans, M. Paul Barthélémy Biya et le RDPC
ont-ils eu une véritable politique de Réconciliation nationale pour un
Cameroun démocratique, fort et prospère ?
C’est maintenant ou jamais ! NOW or NEVER !
Pour les REFONDATEURS,
(é) Guérandi Mbara Goulongo