Selon le dernier classement de Transparency international, la corruption se porte toujours bien au Cameroun. Le pays est classé au 144e rang mondial (34e sur 48 pays africains). Ce fléau qu’est la corruption affirme Christine Andela, présidente de Planoscam, une ong camerounaise, est un obstacle à la jouissance des droits humains notamment l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux médicaments, ou plus généralement aux services sociaux de base.
Dans la mesure où, l’argent qui devrait permettre
d’investir dans ces secteurs est détourné. « La corruption est
intimement liée au déni de justice ». A Dynamique citoyenne, réseau de
suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de
coopération, on pense qu’il existe un moyen efficace d’éradiquer cette
gangrène : l’application de l’article 66 de la Constitution.
Un article qui stipule que le président de la République, le premier
ministre ainsi que tous les hauts fonctionnaires doivent « faire une
déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat
ou de leur fonction ». Mais depuis 1996, cet article n’a pas connu le
moindre début d’application.
Pourtant martèle Jean-Marc Bikoko, point focal de
Dynamique citoyenne (Dc), c’est une « excellente mesure de lutte contre
la corruption qui permet de vérifier que les dirigeants de ce pays ne se
sont pas enrichis avec l’argent du contribuable camerounais ». Les
membres de Dc étaient face à la presse hier dimanche 9 décembre 2012 à
la faveur de la journée mondiale de la lutte contre la corruption. Une
date qui, rappelle Christine Andela, marque la naissance cette
organisation de la société civile.
Intellectuels et politiques signent aussi
Alors que des indicateurs soutenaient son
impossibilité, un simple discours du président de la République avait
suffi à mettre la machine en marche. Au regard des résultats engrangés,
2486 Camerounais seraient d’avis avec Dynamique citoyenne pour que Paul
Biya montre l’exemple. Parmi elles, des intellectuels célèbres que sont :
Pr Eboussi Boulaga, Pr Claude Abé, Dr Mathias Owona Nguini ; des hommes
politiques à l’instar de Joshua Osih, vice président du Social
Democratic Front (Sdf) ; Njoya Moussa. Avec ses 1117 signataires, l’Est
occupe la première place des régions.
Au sujet du nombre de signatures collectées au cours de cette campagne
qui se voulait pédagogique, « chacun peut en faire l’interprétation
qu’il veut. Mais nous avions un objectif de 2000 signatures, que nous
avons largement dépassé malgré le contexte de traumatisme dans lequel
évoluent les Camerounais et la psychologie de ces derniers à qui on a
inculqué que le chef de l’Etat est un intouchable», souligne Jean-Marc
Bikoko. Il est d’autant plus fier que la région présentée comme étant «
l’enfant chéri du Renouveau » est en tête.
Ces signatures seront transmises à Paul Biya par
courrier avec accusé de réception. Pour ce faire, les services d’une
entreprise d’envoi express des courriers ont été sollicités. Pour la
suite, wait and see !