Une fois de plus, et alors que le pays fait face à son destin dans un contexte des plus délicats, des personnalités au plus haut niveau de l'Etat et de la république rassemblées sur une base sectaire, se sont lancées dans la pratique des motions et contre motions.
Hier à propos des mouvements populaires pour la démocratisation (1990-1991) et pour l'opposition à la modification de la constitution (2008), les mêmes esprits de la haine avaient indexé tantôt des régions (le grand ouest), et tantôt un groupe (les anglo-bamis). La dernière élection présidentielle avait même vu certains déclarer qu' "ils sont prêts à verser le sang" pour le chef de l'Etat, le sang des autres Camerounais.
Aujourd'hui, les mêmes acteurs et partenaires de l'alliance d'hier qui portaient l'estocade contre "les anglo-bamis", se livrent à des échanges d'accusations largement repris et amplifiés par les médias publics et privés, s'agissant de la situation de guerre imposée par des bandes armées sanguinaires dans l'extrême nord du pays.
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination regrette vivement qu'au moment où tous les fils et filles du pays doivent s'unir fermement pour mener la guerre contre des hordes terroristes, des hauts responsables s'engagent à nous ramener dans les poubelles de la division, de la distraction verbeuse et de la provocation. L'heure n'est ni aux intrigues, ni aux insinuations vexatoires, ni à de sales manoeuvres de positionnement. Nous devons certes analyser avec tout le sérieux et le pragmatisme, les raisons de l'enrôlement facile de nos enfants dans les rangs de la nébuleuse terroriste, mais rien ni aucune preuve incontestable ne justifie les motions de la haine.
La Commission condamne toutes les initiatives du genre et réitère la nécessité d'un soutien sans faille aux forces armées ./.
Fait à Yaoundé, le 06 septembre 2014