Le capitaine des Lions Indomptables a décidé de ne plus porter les couleurs nationales. C’était dimanche 8 septembre 2013 à la fin du dernier match du Groupe I des éliminatoires de la Coupe du Monde zone Afrique. Match remporté sur le score étriqué face aux Chevaliers de la Méditerranées.
I- Un capitaine qui abandonne le navire en pleine mer
La nouvelle est tombée comme un couperet au moment où le public quittait
le stade Ahmadou Ahidjo à l’issue du match de la 6è et dernière journée
du groupe I, qui a vu la victoire du Cameroun sur la Libye sur le score
étriqué de 1-0. Les joueurs qui sortaient du stade vont confier à
certains journalistes que pendant leurs retrouvailles dans le vestiaire,
le capitaine Samuel Eto’o Fils, les a réunis à huis clos pour leur
annoncer sa décision de faire ses adieux à la tanière. Le tour du stade
d'Eto'o et son aurevoir au public, lors de son remplacement à l’heure de
jeu, étaient donc prémonitoires. Les raisons évoquées portent sur «le
non respect et l’hypocrisie» qui ont pignon sur rue dans cette
sélection. Dans la formule traditionnelle, il a souhaité bonne
continuation à ses coéquipiers sous la houlette de Nicolas Nkoulou, à
qui, il a passé officiellement le témoin. Sans nommément désignés ses
accusateurs, sauf s’il n’excluait aucun d’eux, il a eu un discours
alambiqués. Sans vraiment se montrer abattus, ses coéquipiers ont tôt
fait de relayer l’information dans un élan de jubilation mal voilée.
Le meilleur buteur de tous les temps de la sélection nationale, avec 54
buts marqués pour 116 sélections quitte définitivement les Lions
indomptables après y avoir passé près de 16 ans. Une décision qui a
certainement pris les Camerounais au dépourvu. Mais cette décision
va-t-elle faire l’effet escompté ? Et de quel effet s’agit-il ?
Difficile de jouer les mages. Même le sélectionneur national, Volker
Finke a clairement affirmé que la capitaine des Lions devait s’expliquer
sur cette décision qui resté encore inextricable pour l’imagerie
populaire. Car, il est incontestable qu’au regard de sa dimension
mondiale, cette décision est au centre de toutes les conversations dans
les chaumières et a fait la Une de la quasi-totalité des journaux.
Seulement, nul ne comprend l’opportunité de cette décision, prise, alors
que les Lions Indomptables sont à 180 minutes de la Coupe du Monde,
Brésil 2014. L’événement majeur du football mondial et la compétition
sportive la plus prisée du monde. Surtout qu’en cas de qualification, le
quadruple ballon d’or africain serait aussi à sa quatrième
participation à une phase finale de Coupe du monde, qui est un record
dont très peu de joueurs au monde ont pu battre.
Mais s’en est fait, Samuel Eto’o, le joueur africain le plus titré, avec
deux Coupes d’Afrique des Nations remportés et quatre Champions Leagues
Européennes, a décidé de tirer sa révérence sur sa carrière
internationale. Une décision qui ne semble pas avoir été suffisamment
murie, et semble plus être un caprice de star, qui peut avoir un effet
boomerang.
D’autant plus que, en sa qualité de capitaine du
navire Lions indomptables, il ne serait explicable à personne qu’il ait
succombé à quelques pressions ou climats, même les plus délétères qu’il
soit, au point d’être le premier à quitter la barque. Car, on sait que
dans la marine, même lorsque le navire se saborde, le capitaine doit
être le dernier à quitter la barque. Autrement dit, il aurait conduit le
navire jusqu’à quai, au terme de ses éliminatoires qu’il ait
qualification ou non les lions avant de prendre de manière plus
réfléchie cette décision. Pas qu’il ne devrait pas quitter cette équipe
nationale, un de ses quatre, car à 32 ans, il était incontestablement
sur la sortie. Mais alors, il fallait qu’il se donne une sortie plus
honorable.
II- Ses ennemis ont fini par avoir raison de lui
N’en déplaise à ses milliers de fanatiques qui brillent par leur
chauvinisme, Samuel Eto’o Fils est sorti par la petite porte. Sur un
bilan du capitanat le plus désastreux de l’histoire de l’équipe
nationale. Avec aucune qualification à une compétition internationale
(Can 2011 et 2012) et aucune bonne performance à une compétition
internationale officielle (Can 2010 et coupe du Monde 2010). Avec cette
phase éliminatoire de la Coupe du Monde, Brésil 2014, le recordman de
buts de toute l’histoire de la Can avait l’occasion idoine pour se
racheter en qualifiant les Lions indomptables à cette compétition
majeure avant de tirer honorablement sa révérence.
Dommage, qu’il ait choisi d’abandonner ses
coéquipiers au moment crucial où ils avaient le plus besoin de lui, pour
que dans l’effort commun, et dans la solidarité, ils relèvent ce défi.
Ce ne sera pas le cas. Même s’il y a des optimistes qui pensent qu’il
pourra revenir sur sa décision. Y voyant un caprice de star qui veut
faire chanter les autorités sportives et gouvernementales pour que ses
désidératas lui soient concédés. Notamment, se sentir de plus en plus
impliqué, sinon consulté dans la prise des décisions sportives dans la
tanière, comme c’est le cas dans toutes les équipes du monde. Et surtout
obtenir la tête des personnes qu’il juge comme ceux qui travaillent
dans l’ombre pour le livrer à la vindicte populaire. En mettant dans la
rue les confidences érronnées et manipulées des vestiaires.
On cite principalement, Rigobert Song Bahanag, Team Manager des Lions
Indomptables, Raphaël Nkoa, Team press Manager et Jacques Songo,
entraineur des gardiens de but. On se souvient que si c’était le cas,
Samuel Eto’o Fils n’en ferait pas à ses premières victimes. On se
souvient que pour son retour de huit mois de suspension des Lions
indomptables, une décision inique de la bande à Iya Mohammed ; les
autorités gouvernementales avaient dû mettre fin à la collaboration de
l’entraineur national de l’époque, Dénis Lavagne.
C’est vrai qu’il se susurre que dans les sphères
gouvernementales, des tractations seraient déjà entamées depuis hier
pour qu’il revienne sur cette décision. Mais, il faut dire, à la vérité,
que revenir sur cette décision, serait une erreur monumentale de plus
et de trop. Il a intérêt à se montrer pragmatique en assumant jusqu’au
bout cette position. Sinon, il va passer pour un guignol. Car ce n’est
pas la première fois qu’il soit parti de cette sélection nationale avec
ou contre son gré. Frisant une allure de danse Bafia. Surtout qu’à
chaque fois qu’il est revenu, ce n’était pas toujours avec les honneurs.
Plus encore, sans que les manquements qu’il a souvent décriés dans la
gestion des Lions ne se soient améliorés.
Dans tous les cas, Samuel Eto’o Fils a montré que malgré sa riche
expérience et sa longue carrière de footballeur professionnelle,
parsemée des vertes et des pas murs, parmi lesquels des épreuves les
plus horribles auxquelles il a fait face comme des actes de racismes
dont il a été plusieurs victimes, qui ne l’ont pourtant pas ébranlé en
son temps; il n’est qu’un être humain, avec ses qualités, ses caprices
et ses faiblesses. Et dans le cas d’espèce, il a fini par succomber dans
la bataille psychologique qu’il livre depuis décembre 2011 avec une
horde d’ennemis qui agissent à découvert, (comme les hommes lige de la
bande à Iya Mohammed avec comme porte-étendard Tombi à Roko avec
lesquels il a pactisé en son temps); ou voilée comme ceux qu’il a mis
insidieusement à l’index, mais dont, on peut vraisemblablement
soupçonner, que dans son viseur il y aurait Rigobert Song Bahanag. A en
croire à la réconciliation factice d’août 2012 à la présidence de la
République et à laquelle s’étaient livrer les deux ennemis intimes
d’aujourd’hui et membre de la task-force d’hier au sein des Lions
Indomptables.