Le ministre de la Communication a donné un point de presse sur les informations «tendancieuses» des médias outre-Atlantique.Issa Tchiroma est clair : «le crime présumé de monsieur Lembembe est une perte en vie humaine, qui serait intervenue dans des conditions non encore élucidées». Le ministre de la Communication(Mincom), au cours du point de presse qu’il a donné ce vendredi soir, ne relativise pourtant pas l’acte qui a concouru au décès du journaliste camerounais dont le corps inerte a été retrouvé dans la nuit de lundi dernier, mutilé et traumatisé, à l’observation.
La tutelle de la communication tient à arrêter la saignée informationnelle qui a en a découlé. Les médias occidentaux ayant qui ont tôt fait de faire un certain rapprochement entre d’éventuelles orientations sexuelles du disparu, et les circonstances de sa disparition. «Il s’agit ni plus, ni moins, d’une tentative insidieuse de la part de ces médias, pour faire porter la responsabilité de cet état de choses au gouvernement, et même à la justice de notre pays, en alléguant que l’on ferait fi des exactions dirigées contre les homosexuels feraient quant à elles l’objet d’une répression systématique, implacable et sans concessions», constate pour le dénoncer, le porte-parole du gouvernement camerounais.
Pour Issa Tchiroma, «il faut bien dénoncer et décrier sans complaisance aucune, des actes de violence pouvant aller jusqu’au crime, perpétrés contre des personnes ou des biens dans toutes les sociétés du monde», sans considération de leur cause. Mais «de là à extrapoler sur une quelconque responsabilité politique ou sociale des populations camerounaises, ne peut que relever de la conjecture, d’un procès d’intention ou d’une spéculation d’ailleurs mal placée».
Soupçon de faiblesse gouvernementale ?
Un argument de défense qui a au passage irrité quelques journalistes, qui soupçonnent parfois le gouvernement de vouloir «céder à la pression des lobbies homosexuels occidentaux». En guise de réponse, Laurent Esso, le ministre de la Justice, avait déjà clairement expliqué devant les députés, que cette volonté des puissances étrangères tapies dans l’ombre des médias, ne sera pas résolue par le Cameroun. Arrachant pour une rare fois des applaudissements nourris des députés de toutes tendances.
Pour le cas d’espèce, «il n’ya aucun complot d’Etat, ni même aucun complot social au Cameroun, qui serait dirigé contre les homosexuels», tranche Issa Tchiroma qui indique que «le gouvernement camerounais saura prendre ses responsabilités partout où cela s’imposera, afin que toutes la lumière soit faite sur cette affaire, mais dans la stricte limite du respect de l’indépendance de la justice». L’affaire étant pendante devant la justice, apprend-on.