Debat: Y a-t-il trop de Partis Politiques au Cameroun ?
YAOUNDE - 09 OCT. 2012
© Cameroon Tribune
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282.
Ce n'est pas le nombre de pages d'un nouveau livre sur l'état de la
démocratie au Cameroun, ou d'un quelconque rapport sur une élection qui
vient de se tenir. C'est le nombre de partis politiques enregistrés
officiellement au Cameroun. |
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282. Ce n'est pas le nombre de pages
d'un nouveau livre sur l'état de la démocratie au Cameroun, ou d'un
quelconque rapport sur une élection qui vient de se tenir. C'est le
nombre de partis politiques enregistrés officiellement au Cameroun. La
dernière formation politique qui a reçu l'onction des autorités
administratives s'appelle le Rassemblement démocratique pour le
développement de la République du Cameroun (Rdr). C'était le 26
septembre 2012 dans les services de la direction des Affaires politiques
du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation
(Minatd). Ce, à la faveur de la promulgation de la loi n°90/053 du 19
décembre 1990 sur la liberté d'association au Cameroun, modifiée et
complétée par la loi n°99/011 du 20 juillet 1999. La loi camerounaise
est-elle si permissive ? Certaines personnes, à un moment-donné, ont
demandé sa révision pour limiter la possibilité qui est donnée aux
Camerounais aujourd'hui de créer des partis politiques. Cet exercice
apparaît aujourd'hui comme l'un des plus aisés pour les Camerounais. Il
suffit pour cela de déposer au Minatd ou dans l'un de ses services
déconcentrés (préfecture), un dossier comprenant comme pièces, une liste
des dirigeants, les statuts, le programme politique, une lettre dans
laquelle l'on s'engage à respecter l'intégrité du territoire
camerounais. Les fondateurs doivent avoir au moins 21 ans et s'engager à
ne pas mettre sur pied une organisation armée ni recevoir des
financements de l'étranger.
Si du côté du Minatd, on est contre la limitation du nombre de formations politiques, le Cameroun ayant adopté un multipartisme intégral, l'on regrette néanmoins le fait qu'aucune enquête de moralité ne soit réalisée en amont pour s'assurer de la qualité des personnes qui créent ces partis.
La loi mentionnée plus haut consacrant la liberté de création et d'adhésion au parti politique de son choix, on peut donc comprendre que l'on soit ainsi allé d'une situation de parti unique jusqu'à la promulgation de la loi de décembre 1990, avec le seul Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), à 57 partis politiques dès 1991, 73 en 1992, année de l'organisation de la première élection législative de l'ère multipartiste. Inutile de préciser que ces 73 formations politiques n'étaient pas toutes sur la ligne de départ pour briguer des sièges au palais de Verre de Ngoa Ekellé. Dix ans plus tard, l'on en était à 179 partis. Et 282 en 2012. A priori, ce nombre élevé devrait contribuer à rendre la compétition politique plus âpre dans notre pays. Que non ! Ils ne sont que cinq à avoir des sièges à l'Assemblée nationale. Et dans quelle proportion ! Moins d'une quinzaine peut compter des élus dans un conseil municipal depuis les élections de juillet 2007. Un seul a pu présenter des listes de candidature dans les 85 circonscriptions électorales pour les législatives de la même année. Si l'on a eu 23 candidatures lors de la présidentielle du 9 octobre 2011, seuls cinq ont atteint ou dépassé le seuil de 1% de suffrages valablement exprimés. On a ainsi pu retrouver dans cette compétition, et même dans l'épreuve éliminatoire préalable, des partis politiques qui ont fait de la présidentielle, une spécialité.
On peut donc à juste titre se demander ce que deviendra le Nationalisme des pacifistes du Cameroun pour le bien-être et l'unité réelle contre les souffrances des humains (Npc-Bush) après la disparition de son leader, Justin Mouafo. Comme a presque déjà disparu de la scène la Démocratie intégrale du Cameroun (Die), première formation politique légalisée au Cameroun dès le retour au multipartisme, depuis la mort le 29 juin 2006 de Gustave Essaka, son ter triumvir.
Combien sont-ils aujourd'hui les Camerounais qui peuvent affirmer avoir entendu parler de l'Union nationale pour l'intégration vers la solidarité (Univers), légalisé le 28 mars 2011 ? Mission Absolue et Suprême (MAS) qui existe depuis le 22 septembre 1997, le Parti d'amour, de foi et d'espérance (Pafe) reconnu depuis 2010 et Temps nouveau (Tn), légalisé le 8 août 2011 ne sont pas des noms de nouvelles églises, mais bien des partis politiques. Si ces derniers ont vocation à conquérir le pouvoir, combien de fois a-t-on vu l'Union des forces nouvelles (Ufn) légalisé en 1995 ou le Parti d'action paysanne (Pap) présenter des candidats aux élections ? Si certains n'ont existé que le temps de leur création, d'autres, par contre, se sont Spécialisés, soit à l'élection présidentielle, à laquelle il leur sera désormais difficile de prendre part en raison des dispositions du nouveau Code électoral, soit au défilé du 20 mai, ou à d'autres évènements. Dans ce dossier, CT jette un regard sur le multipartisme au Cameroun, 22 ans après la loi de 1990.
Si du côté du Minatd, on est contre la limitation du nombre de formations politiques, le Cameroun ayant adopté un multipartisme intégral, l'on regrette néanmoins le fait qu'aucune enquête de moralité ne soit réalisée en amont pour s'assurer de la qualité des personnes qui créent ces partis.
La loi mentionnée plus haut consacrant la liberté de création et d'adhésion au parti politique de son choix, on peut donc comprendre que l'on soit ainsi allé d'une situation de parti unique jusqu'à la promulgation de la loi de décembre 1990, avec le seul Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), à 57 partis politiques dès 1991, 73 en 1992, année de l'organisation de la première élection législative de l'ère multipartiste. Inutile de préciser que ces 73 formations politiques n'étaient pas toutes sur la ligne de départ pour briguer des sièges au palais de Verre de Ngoa Ekellé. Dix ans plus tard, l'on en était à 179 partis. Et 282 en 2012. A priori, ce nombre élevé devrait contribuer à rendre la compétition politique plus âpre dans notre pays. Que non ! Ils ne sont que cinq à avoir des sièges à l'Assemblée nationale. Et dans quelle proportion ! Moins d'une quinzaine peut compter des élus dans un conseil municipal depuis les élections de juillet 2007. Un seul a pu présenter des listes de candidature dans les 85 circonscriptions électorales pour les législatives de la même année. Si l'on a eu 23 candidatures lors de la présidentielle du 9 octobre 2011, seuls cinq ont atteint ou dépassé le seuil de 1% de suffrages valablement exprimés. On a ainsi pu retrouver dans cette compétition, et même dans l'épreuve éliminatoire préalable, des partis politiques qui ont fait de la présidentielle, une spécialité.
On peut donc à juste titre se demander ce que deviendra le Nationalisme des pacifistes du Cameroun pour le bien-être et l'unité réelle contre les souffrances des humains (Npc-Bush) après la disparition de son leader, Justin Mouafo. Comme a presque déjà disparu de la scène la Démocratie intégrale du Cameroun (Die), première formation politique légalisée au Cameroun dès le retour au multipartisme, depuis la mort le 29 juin 2006 de Gustave Essaka, son ter triumvir.
Combien sont-ils aujourd'hui les Camerounais qui peuvent affirmer avoir entendu parler de l'Union nationale pour l'intégration vers la solidarité (Univers), légalisé le 28 mars 2011 ? Mission Absolue et Suprême (MAS) qui existe depuis le 22 septembre 1997, le Parti d'amour, de foi et d'espérance (Pafe) reconnu depuis 2010 et Temps nouveau (Tn), légalisé le 8 août 2011 ne sont pas des noms de nouvelles églises, mais bien des partis politiques. Si ces derniers ont vocation à conquérir le pouvoir, combien de fois a-t-on vu l'Union des forces nouvelles (Ufn) légalisé en 1995 ou le Parti d'action paysanne (Pap) présenter des candidats aux élections ? Si certains n'ont existé que le temps de leur création, d'autres, par contre, se sont Spécialisés, soit à l'élection présidentielle, à laquelle il leur sera désormais difficile de prendre part en raison des dispositions du nouveau Code électoral, soit au défilé du 20 mai, ou à d'autres évènements. Dans ce dossier, CT jette un regard sur le multipartisme au Cameroun, 22 ans après la loi de 1990.