DE YAOUNDE…: François Bozizé parle de sa fuite
Douala, 03 avril 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Bozizé n’est pas résigné. C’est le moins que l’on puisse dire au vu de la structure et la texture de la déclaration du désormais ex chef d’Etat centrafricain signée à Yaoundé hier 2 avril 2013. L’un des signes les plus évocateurs de sa détermination est la formule choisie pour la signature de sa déclaration. François Bozizé bat le rappel de ses titres, grades et fonctions. C’est en tant que président élu de la République centrafricaine, président fondateur du parti Knk qu’il se présente au public. Ce, avant de mentionner au bat de ladite signature « général d’armée ». En guise d’entête de sa missive, le président déchu choisi celle de son par parti politique, Kwa Na Kwa (Knk) comme pour clairement indiquer qu’il s’adresse principalement à ses partisans.
Justement à ceux-là, l’ex chef d’Etat demande de ne point intégrer le gouvernement d’union nationale créé par ses bourreaux. D’ailleurs, il avoue dans cette veine, rejeter « toute participation au nom du Knk à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maître Nicolas Tiangaye ». Dans les champs de ses prises de position axés sur huit points, on peut relever que François Bozizé n’entend pas renoncer au pouvoir perdu le 24 mars dernier. En guise d’illustration de ce postulat, on peut relever qu’il dénonce « le renversement des institutions, la suspension de la corruption, la suppression de l’Assemblée nationale » ; tout comme il exige le « rétablissement de l’ordre constitutionnel. »
Ligne rouge
Mais François Bozizé ne fait pas que revendiquer une place désormais perdue de président élu. Il revient également sur les causes directes de sa déchéance. Le « général d’armée» estime qu’à l’origine de sa déchéance il y a le non respect des accords dits de Libreville. Ce qui apparaît comme une réplique donnée à une importante partie de la communauté internationale qui l’a accablé pour « n’avoir pas respecté ces accords». De fait, il accuse la Seleka pourtant représenté au gouvernement après les accords de Libreville d’avoir continué d’assiéger plusieurs villes du pays et qui plus tard a franchi la ligne rouge en attaquant la ville de Bangui. Or, lesdits accords prévoyaient un cessez le feu inconditionnel; le maintien du président élu jusqu’en 2016 à la fin de son mandat; la cessation des hostilités; l’exclusion des toutes options militaires comme solution à la crise centrafricaine. Bien plus, le président déchu dit tout son étonnement après avoir constaté la poussée de violence de la Seleka que même, les forces de Micopax n’ont pu neutraliser.
Sur ce, il regrette avoir été « obligé de se retirer, évitant ainsi un bain de sang » dans son pays. Mais tient à rester en embuscade. A preuve, Bozizé appelle, en de mots en peine voilés, à la participation des siens aux différents fora qu’organiserait éventuellement la communauté internationale sous le sceau des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ceac pour une évaluation objective des accords de Libreville. Bozizé ne lâche pas prise. Il pourrait bien hanter le nouveau régime de Bangui comme le fit contre lui, Patassé, son prédécesseur chassé du pouvoir par lui-même. Le cycle va-t-il s’arrêter un jour?
Rodrigue N. TONGUE
DECLARATION
Le 10 décembre 2012, notre pays la République Centrafricaine connut une attaque déclenchée par un groupe dénommé « Coalition Séléka » se traduisant par l’occupation de plusieurs villes pillées…
Sur convocation du Président en exercice de la CEEAC, son Excellence IDRISS DEBY ITNO, un deuxième sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et du gouvernement s’est tenu à Libreville, du 10 au 11 janvier 2013, après celui de N’Djamena sur la situation de notre pays la République centrafricaine.
Il est rappelé que les termes des accords de Ndjamena et celui de Libreville se résument de la manière suivante:
- l’exclusion de toute option militaire comme solution du règlement à la crise centrafricaine;
- la cessation immédiate des hostilités, des violations des droits de l’homme et le retrait des rebelles de leur position de départ;
- la constitution de toute urgence d’une force d’interposition de la Micopax déployée à Sibut ;
- la signature sans condition d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et la coalition Séléka;
- le maintien du Président de la République jusqu’à la fin de son mandat en 2016;
- la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections législatives anticipées dans un délai de douze mois.
Après la signature des accords de Libreville et la mise en place du gouvernement d’union nationale, grande a été notre surprise de constater que la coalition séléka qui pourtant est représentée dans ce gouvernement à continuer à occuper de nouvelles villes à savoir BANGASSOU, RAFAÏ, BOUCA etc.
Sous le regard des forces de la MICOPAX qui n’ont pu jouer leur rôle, la coalition Séléka a franchi la ligne rouge de DAMARA, attaquant ainsi BANGUI pour renverser les Institutions de la République ; le Chef de l’Etat fut alors obligé de se retirer évitant ainsi un bain de sang.
Fort de ce qui précède, le Président Fondateur de notre grand parti, le parti KWA NA KWA, Président démocratiquement élu de la République Centrafricaine et le Bureau Politique :
1- Dénoncent:
- le renversement des Institutions de la République;
- la suspension de la Constitution;
- la dissolution de l’Assemblée Nationale;
- le pillage systématique des biens des centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour;
2- Prennent à témoin la Communauté Internationale installée en RCA et ayant elle-même été victime de pillages ;
3- Exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel;
- La participation de la classe politique et Les représentants des forces vives de la Nation au prochain sommet extraordinaire de Ndjamena à l’exemple de celui de Libreville ;
4- Regrettent l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins;
5- Rejettent toute participation au nom de notre grand parti KNK, à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maitre Nicolas TIANGAYE.
6- Expriment sa reconnaissance aux peuples des pays amis pour leur soutien;
7- Sollicitent davantage l’implication effective de l’Union Africaine, des Nations Unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique;
8- Présentent ses sincères condoléances au peuple frère d’Afrique du Sud pour ses vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur pour la défense de la liberté, la paix et la démocratie en RCA.
Fait à Yaoundé,
Le Président démocratiquement élu de la RCA,
Président fondateur du parti KNK. LE GENERAL D’ARMEE,
François BOZIZE.
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
L’ex
chef d’Etat de la République centrafricaine refugié au Cameroun depuis
le 24 mars 2013 s’exprime sur le putsch dont il a été victime.
Bozizé n’est pas résigné. C’est le moins que l’on puisse dire au vu de la structure et la texture de la déclaration du désormais ex chef d’Etat centrafricain signée à Yaoundé hier 2 avril 2013. L’un des signes les plus évocateurs de sa détermination est la formule choisie pour la signature de sa déclaration. François Bozizé bat le rappel de ses titres, grades et fonctions. C’est en tant que président élu de la République centrafricaine, président fondateur du parti Knk qu’il se présente au public. Ce, avant de mentionner au bat de ladite signature « général d’armée ». En guise d’entête de sa missive, le président déchu choisi celle de son par parti politique, Kwa Na Kwa (Knk) comme pour clairement indiquer qu’il s’adresse principalement à ses partisans.
Justement à ceux-là, l’ex chef d’Etat demande de ne point intégrer le gouvernement d’union nationale créé par ses bourreaux. D’ailleurs, il avoue dans cette veine, rejeter « toute participation au nom du Knk à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maître Nicolas Tiangaye ». Dans les champs de ses prises de position axés sur huit points, on peut relever que François Bozizé n’entend pas renoncer au pouvoir perdu le 24 mars dernier. En guise d’illustration de ce postulat, on peut relever qu’il dénonce « le renversement des institutions, la suspension de la corruption, la suppression de l’Assemblée nationale » ; tout comme il exige le « rétablissement de l’ordre constitutionnel. »
Ligne rouge
Mais François Bozizé ne fait pas que revendiquer une place désormais perdue de président élu. Il revient également sur les causes directes de sa déchéance. Le « général d’armée» estime qu’à l’origine de sa déchéance il y a le non respect des accords dits de Libreville. Ce qui apparaît comme une réplique donnée à une importante partie de la communauté internationale qui l’a accablé pour « n’avoir pas respecté ces accords». De fait, il accuse la Seleka pourtant représenté au gouvernement après les accords de Libreville d’avoir continué d’assiéger plusieurs villes du pays et qui plus tard a franchi la ligne rouge en attaquant la ville de Bangui. Or, lesdits accords prévoyaient un cessez le feu inconditionnel; le maintien du président élu jusqu’en 2016 à la fin de son mandat; la cessation des hostilités; l’exclusion des toutes options militaires comme solution à la crise centrafricaine. Bien plus, le président déchu dit tout son étonnement après avoir constaté la poussée de violence de la Seleka que même, les forces de Micopax n’ont pu neutraliser.
Sur ce, il regrette avoir été « obligé de se retirer, évitant ainsi un bain de sang » dans son pays. Mais tient à rester en embuscade. A preuve, Bozizé appelle, en de mots en peine voilés, à la participation des siens aux différents fora qu’organiserait éventuellement la communauté internationale sous le sceau des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ceac pour une évaluation objective des accords de Libreville. Bozizé ne lâche pas prise. Il pourrait bien hanter le nouveau régime de Bangui comme le fit contre lui, Patassé, son prédécesseur chassé du pouvoir par lui-même. Le cycle va-t-il s’arrêter un jour?
Rodrigue N. TONGUE
Le 10 décembre 2012, notre pays la République Centrafricaine connut une attaque déclenchée par un groupe dénommé « Coalition Séléka » se traduisant par l’occupation de plusieurs villes pillées…
Sur convocation du Président en exercice de la CEEAC, son Excellence IDRISS DEBY ITNO, un deuxième sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et du gouvernement s’est tenu à Libreville, du 10 au 11 janvier 2013, après celui de N’Djamena sur la situation de notre pays la République centrafricaine.
Il est rappelé que les termes des accords de Ndjamena et celui de Libreville se résument de la manière suivante:
- l’exclusion de toute option militaire comme solution du règlement à la crise centrafricaine;
- la cessation immédiate des hostilités, des violations des droits de l’homme et le retrait des rebelles de leur position de départ;
- la constitution de toute urgence d’une force d’interposition de la Micopax déployée à Sibut ;
- la signature sans condition d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et la coalition Séléka;
- le maintien du Président de la République jusqu’à la fin de son mandat en 2016;
- la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections législatives anticipées dans un délai de douze mois.
Après la signature des accords de Libreville et la mise en place du gouvernement d’union nationale, grande a été notre surprise de constater que la coalition séléka qui pourtant est représentée dans ce gouvernement à continuer à occuper de nouvelles villes à savoir BANGASSOU, RAFAÏ, BOUCA etc.
Sous le regard des forces de la MICOPAX qui n’ont pu jouer leur rôle, la coalition Séléka a franchi la ligne rouge de DAMARA, attaquant ainsi BANGUI pour renverser les Institutions de la République ; le Chef de l’Etat fut alors obligé de se retirer évitant ainsi un bain de sang.
Fort de ce qui précède, le Président Fondateur de notre grand parti, le parti KWA NA KWA, Président démocratiquement élu de la République Centrafricaine et le Bureau Politique :
1- Dénoncent:
- le renversement des Institutions de la République;
- la suspension de la Constitution;
- la dissolution de l’Assemblée Nationale;
- le pillage systématique des biens des centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour;
2- Prennent à témoin la Communauté Internationale installée en RCA et ayant elle-même été victime de pillages ;
3- Exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel;
- La participation de la classe politique et Les représentants des forces vives de la Nation au prochain sommet extraordinaire de Ndjamena à l’exemple de celui de Libreville ;
4- Regrettent l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins;
5- Rejettent toute participation au nom de notre grand parti KNK, à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maitre Nicolas TIANGAYE.
6- Expriment sa reconnaissance aux peuples des pays amis pour leur soutien;
7- Sollicitent davantage l’implication effective de l’Union Africaine, des Nations Unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique;
8- Présentent ses sincères condoléances au peuple frère d’Afrique du Sud pour ses vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur pour la défense de la liberté, la paix et la démocratie en RCA.
Fait à Yaoundé,
Le Président démocratiquement élu de la RCA,
Président fondateur du parti KNK. LE GENERAL D’ARMEE,
François BOZIZE.