Dans les coulisses de la guerre des héritiers du milliardaire Victor Fotso
• Trois camps s'affrontent dans cette bataille judiciaire des héritiers du milliardaire Victor Fotso
• Yves-Michel Fotso attaque sa sœur Laure Njitap Toukam Fotso, épouse du célèbre joueur des Lions Gérémie Njitap
• Des biens immobilers et une somme de 19,5 milliards de FCFA sont en jeu
La guerre des héritiers de milliardaire Victor Fotso, décédé le 19 mars 2020 à l’Hôpital américain de Paris à Neuilly-sur-Seine, a certainement de beaux jours devant elle. Trois camps se sont formés dans cette bataille judiciaire qui se joue entre Douala, Yaoundé et Paris selon les nouvelles révélations du journal «Jeune Afrique ». Une personnalité se détache du lot et est visiblement déterminée à « demander aux tribunaux de Douala et de Yaoundé l’inscription d’hypothèques judiciaires sur l’ensemble des biens du défunt acquis par l’ancien footballeur international Jérémie Njitap ». Il s’agit d’Yves-Michel Fotso l’ex Directeur général de la compagnie Camair.
Le journal nous informe que « grâce à l’action en justice menée contre le camp de sa sœur Laure Njitap Toukam Fotso, épouse du célèbre joueur des Lions Gérémie Njitap, Yves-Michel Fotso et ses soutiens veulent faire la lumière sur l’acquisition par l’ancien footballeur et ses proches de plusieurs propriétés immobilières de Victor Fotso à Douala et à Yaoundé au travers de la SCI GHF. »
30 millions d’euros évaporés
A côté de ces propriétés immobilières, on évoque aussi la disparition d’une bagatelle somme de 30 millions d’euros (environ 19,5 milliards de F CFA) que l’ancien Directeur général de Camair-Co est décidé à retrouver. Cette somme, nous renseigne le journal, est « issue de la vente, en 2019, d’un immeuble situé Porte de la Chapelle à Paris et ayant appartenu à la SCI FOV Paris, elle-même majoritairement détenue par Victor Fotso ». En saisissant les tribunaux français, Yves Michel Fotso et ses soutiens « doutent que le milliardaire, quelques semaines seulement avant son décès, ait pu vendre de son plein gré ce qu’il considérait comme son bien le plus précieux ».
Yves-Michel Fotso et ses frères ne comprennent pas pourquoi « dix-neuf jours avant son décès, alors qu’il était sur le point d’être évacué pour raisons sanitaires, Victor Fotso aurait en quelque sorte « déshérité » ses épouses et enfants en signant le transfert du solde de ses actions dans la SCI FOV Paris à un Fonds de dotation créé quelques mois plus tôt. ». La curiosité dans cette affaire est que « non seulement cette opération empêche ses héritiers d’avoir qualité pour exiger en justice des comptes à FOV Paris après sa mort, mais elle induit aussi que le fruit de la vente de l’immeuble soit désormais la propriété de ce Fonds de dotation, ayant pour but le financement des associations socio-culturelles et sportives, ainsi que des actions caritatives. ».
Pour parvenir à ses fins, l'ex DG de Camair-Co « se bat pour obtenir le soutien de l’ensemble des héritiers et notamment l’adhésion du troisième camp – les indécis – mené par Christelle Nadia Fotso, une avocate basée aux États-Unis. Peu intéressée par les questions liées au patrimoine, cette dernière veut en savoir plus sur les circonstances qu’elle estime « douteuses » de la mort du milliardaire aux 146 héritiers. »
Yves Michel Fotso évacué au Maroc pour raison de santé
Yves Michel Fotso, qui purgeait deux peines de prison à vie à Yaoundé, a bénéficié d’une évacuation sanitaire pour se faire soigner au Maroc. C'est le président Paul Biya en personne qui a autorisé cette évacuation, pour raisons sanitaires. Pour conforter cette version, un avocat sous anonymat a soutenu qu'il est en théorie impossible pour un prisonnier de ce niveau de quitter le pays, qui plus est par voie aérienne, « sans l'accord exprès du prince ». Entendez le président de la République. Dans le cas de Yves Michel Fotso, dont le passeport avait été retiré dès l'entame de ses ennuis judiciaires, la présidence a formellement demandé que son document de voyage lui soit restitué.