Cumul des fonctions: Paul Biya hors-la-loi ?
YAOUNDÉ, 10 mai 2012
© Guy Ndzié Essomba | L'Actu
Une plainte vient d'être déposée contre lui à la Chambre administrative de la Cour suprême pour qu'il démissionne de la tête du RDPC, pour incompatibilité avec la fonction de président de la République.
© Guy Ndzié Essomba | L'Actu
Une plainte vient d'être déposée contre lui à la Chambre administrative de la Cour suprême pour qu'il démissionne de la tête du RDPC, pour incompatibilité avec la fonction de président de la République.
Que représente la loi au Cameroun?
Serait-on tenté de se demander. Tellement elle est bafouée, même par la
plus haute autorité de la République. Pour citer quelques exemples,
plusieurs directeurs généraux d'entreprises publique et autres
administrateurs ont déjà largement dépassé la durée prescrite par la
loi. C'est aussi le cas des Pca qui cumulent. Par ailleurs, plusieurs
localités sont restées sans député tout au long du mandat qui est en
train de s'achever, parce qu'il n'a pas été organisé des élections,
conformément à la loi pour remplacer ces élus du peuple décédés.
D'ailleurs, cette situation a donné lieu à une plainte contre le chef de
l'Etat, déposée par le président général de la Révolution camerounaise
du peuple uni (RCPU), Abba Aboubakar.
La plainte n'a pas abouti. Mais depuis avant-hier, une nouvelle plainte vient d'être déposée par le même plaignant, à la Chambre administrative de la Cour suprême contre Paul Biya, à qui il reproche le cumul des fonctions de président de la république et de président de parti: le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ceci en violation de la loi.
En fait, Abba Aboubakar s'appuie sur les dispositions règlementaires de la République du Cameroun. Selon l'article 7 alinéa 4 de la constitution, «les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective ou toute autre activité professionnelle». Or, gérer la présidence d'un parti comme le Rdpc requiert des responsabilités qui peuvent avoir des incidences sur la gestion de la nation en termes d'agenda et de priorités. C'est sans doute la raison pour laquelle les conseils de ministres sont irréguliers; le Conseil supérieur de la magistrature n'arrive pas à respecter son rendez-vous annuel; idem pour le Conseil national de sécurité, etc.
Au plan politique, ce cumul de fonctions a fait débat au sein du Rdpc lors du dernier congrès les 15 et 16 septembre dernier. Plusieurs militants ont pensé que le locataire d'Etoudi allait enfin se décharger de ce fardeau. D'ailleurs, les challengers de Paul Biya au poste de président national du Rdpc à ses assises, Tobie Ndi et Saint Eloi Bidoting, les seuls à avoir parlé tout haut, l'ont décrié. Pour eux, ils estiment que la fonction de président de la république empêche Paul Biya de s'occuper pleinement du parti. La conséquence de cette situation est que le parti des flammes a fait 15 ans sans organiser de congrès ordinaire. D'où le vœu de le voir partir de la tête du parti comme cela est le cas dans les grandes démocraties. On l'a vu en France avec l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) et le parti socialiste (PS). Nicolas Sarkozy avait cédé le siège. Pareil pour Hollande. Comme le souligne Abba Aboubakar, c'est ce cumul qui justifie la confusion entre le Rdpc et l'Etat. Maintenant, compte tenu d'un certain nombre de réalités, cette plainte aura-t-elle des chances d'aboutir?
La plainte n'a pas abouti. Mais depuis avant-hier, une nouvelle plainte vient d'être déposée par le même plaignant, à la Chambre administrative de la Cour suprême contre Paul Biya, à qui il reproche le cumul des fonctions de président de la république et de président de parti: le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ceci en violation de la loi.
En fait, Abba Aboubakar s'appuie sur les dispositions règlementaires de la République du Cameroun. Selon l'article 7 alinéa 4 de la constitution, «les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective ou toute autre activité professionnelle». Or, gérer la présidence d'un parti comme le Rdpc requiert des responsabilités qui peuvent avoir des incidences sur la gestion de la nation en termes d'agenda et de priorités. C'est sans doute la raison pour laquelle les conseils de ministres sont irréguliers; le Conseil supérieur de la magistrature n'arrive pas à respecter son rendez-vous annuel; idem pour le Conseil national de sécurité, etc.
Au plan politique, ce cumul de fonctions a fait débat au sein du Rdpc lors du dernier congrès les 15 et 16 septembre dernier. Plusieurs militants ont pensé que le locataire d'Etoudi allait enfin se décharger de ce fardeau. D'ailleurs, les challengers de Paul Biya au poste de président national du Rdpc à ses assises, Tobie Ndi et Saint Eloi Bidoting, les seuls à avoir parlé tout haut, l'ont décrié. Pour eux, ils estiment que la fonction de président de la république empêche Paul Biya de s'occuper pleinement du parti. La conséquence de cette situation est que le parti des flammes a fait 15 ans sans organiser de congrès ordinaire. D'où le vœu de le voir partir de la tête du parti comme cela est le cas dans les grandes démocraties. On l'a vu en France avec l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) et le parti socialiste (PS). Nicolas Sarkozy avait cédé le siège. Pareil pour Hollande. Comme le souligne Abba Aboubakar, c'est ce cumul qui justifie la confusion entre le Rdpc et l'Etat. Maintenant, compte tenu d'un certain nombre de réalités, cette plainte aura-t-elle des chances d'aboutir?