CSPH: Les premiers scandales de Paul Elung Che
Yaoundé, 12 Août 2013
© Ludovic Amara | La Météo
Le Directeur général de la Caisse de stabilisation des produits des hydrocarbures (Csph), à peine nommé et installé, n'arrête pas de commettre des gaffes.
Il lui aura juste fallu moins de cinq mois (seulement) pour se sentir à l'étroit dans ses émoluments. Paul Elung Che, nommé par décret présidentiel, le 26 avril dernier, vient de réussir, selon une source crédible, parvenu à se faire payer par mois, plus de 4 millions de nos francs. Soit un million de plus que son prédécesseur, actuellement Directeur général de la Sonara. Une augmentation d'autant plus curieuse qu' «aucune justification n'a été faite et que la nécessité ne se fait pas ressentir», s'étonne un observateur, sous anonymat. Il va de soi que ce traitement ne prend pas en compte les avantages liés à la fonction qui eux, s'élèvent désormais à des dizaines de millions FCFA.
Morceaux choisis: l'indemnité d'ameublement est passée à 20 millions de FCFA tous les trois ans, contre 5 millions à l'époque d'Ibrahim Talba Malla Oumaté. A la Csph désormais, les factures sont payées sous 24 heures, peu importe si les livraisons sont de mauvaise qualité, peu importe si le dossier fiscal n'est pas à jour, peu importe si le paiement précède le bon de commande, peu importe si le bon de commande n'existe même pas. Plus grave, si le fournisseur est un proche du Dg comme c'est davantage observé depuis cinq mois, Elung Che Paul suit particulièrement la facture, non sans tempêter ici et là. En ce qui concerne les recrutements, le successeur de Talba Malla s'emmêlerait complètement les pédales, népotisme oblige.
En effet, son statut de Dg lui donne droit, automatiquement, à trois véhicules de fonction, deux chauffeurs et le personnel des résidences salariés de la Csph, une prise en charge médicale totale avec sa famille, des frais de téléphone en illimités, des frais de carburant, des frais de réception, etc. Malgré tout, Elung Che estime qu'il faut revoir tous ces avantages à la hausse, notamment la qualité et le nombre de véhicules. «A la demande insistante du nouveau Directeur général qui ne connait pas encore la maison et qui a malheureusement l'air un peu vorace, nous avons accepté de donner favorablement suite ses requête et proposition de traitement, question de l'aider à éviter au maximum, une gestion calamiteuse, car la Csph est une maison très compliquée et délicate.
Si donc Paul Elung Che venait par la suite à commettre des gaffes, il ne s'en prendrait qu’à lui-même, car personne ne lui pardonnerait», a réagi sous anonymat, un administrateur de la société. Blackout chez Paul Elung Che malgré notre insistance pour avoir quelques éclaircis sur les faits cités supra. La boulimie pathologique du Dg, selon plusieurs sources concordantes, choque et est mal accueillie au sein de la Csph, au moment où beaucoup de témoins avertis s'interrogent sur sa capacité réelle à diriger cette entreprise encore certains rouages, en même temps, il ne faut pas longtemps pour reconnaître un manager de celui qui ne l'est pas», tente d'expliquer un professionnel du petit monde camerounais des hydrocarbures. «C'est l'image d'un chien devant un gramophone, vous saisissez? Il n'y comprend rien à rien!», fulmine un autre, beaucoup moins conciliant. «Tu arrives dans une structure et la première chose à laquelle tu penses, c'est augmenter ton salaire et avantages? C'est évident que cela n'augure rien de bon pour la suite», poursuit-il pour conclure que, «Ce monsieur commence déjà à montrer sa vraie face, mais qu'il ne confonde pas la Csph au Ministère des Finances, qu'il aurait, dit-on, bien pillé». La Météo titrait déjà (avec raison?), au lendemain de sa nomination à Warda, qu' «un prévaricateur nommé Directeur général de la Csph». Les faits aujourd'hui, tendent à le démontrer au moment où la grogne couve au sein de cet établissement public. La clameur de la maison se demanderait pourquoi pas un traitement extensible à tout le personnel.
Cupidité. D'après un rapport de la Chambre des comptes de la Cour suprême rendu public en 2009, la moyenne du traitement mensuel des managers d'Établissements publics administratifs (Epa) se situe à 3 millions, exception faite des Dg de la Crtv (4.5 millions), Sni (3.5millions) et du Feicom (3.5 millions). En d'autres mots, le salaire de la grande majorité de ces dirigeants devrait osciller entre 2 et 3 millions de Fcfa. Paul Elung Che semble avoir trouvé cela injuste! Selon certaines indiscrétions, il aurait même confié à ses proches son souhait de percevoir plus que 4 millions de Fcfa par mois.
Il faut pourtant rappeler ici que le parcours du Paul Elung Che ne plaide pas en sa faveur. Pur produit de l'Ecole national d'administration et de magistrature (Enam), d'où il sort (avec peine?) nanti d'une formation en finance et trésorerie, cet originaire du Sud-ouest va faire un passage plutôt fugace (mais mouvementé) à la Direction générale du Trésor logé au Ministère des Finances, après avoir exercé comme trésorier payeur général dans la ville de Bamenda. Irrévérencieux, colérique et imbu d'après son entourage, celui qui ne manquait pas une occasion de rappeler à monsieur tout le monde qu'il est le protégé d'Inoni Éphraïm, le Premier ministre d'alors (aujourd'hui incarcéré), sera débarqué moins de deux ans plus tard (2008-2010), alors qu'il était en mission à l'étranger. Son caractère bien trempé n'est pas le seul reproche qu'on lui ferait. De son passage au Ministère des Finances, les caisses des trésoreries générales n'en gardent pas un bon souvenir. Des informations font état de ce que Paul Elung Che aurait eu l'habitude de se servir allègrement dans l'argent public. Une des raisons de son débarquement sans ménagement.
Avec cette dynamique d'un genre nouveau très tôt affichée à la Csph, il ne fait plus de doute que le mal aimé du département du Kupe Manengouba n'a vraiment pas tiré les leçons de son passage à vide. Mais comme l'édicte une sagesse populaire, «l'habitude est une seconde nature».
© Ludovic Amara | La Météo
Le Directeur général de la Caisse de stabilisation des produits des hydrocarbures (Csph), à peine nommé et installé, n'arrête pas de commettre des gaffes.
Il lui aura juste fallu moins de cinq mois (seulement) pour se sentir à l'étroit dans ses émoluments. Paul Elung Che, nommé par décret présidentiel, le 26 avril dernier, vient de réussir, selon une source crédible, parvenu à se faire payer par mois, plus de 4 millions de nos francs. Soit un million de plus que son prédécesseur, actuellement Directeur général de la Sonara. Une augmentation d'autant plus curieuse qu' «aucune justification n'a été faite et que la nécessité ne se fait pas ressentir», s'étonne un observateur, sous anonymat. Il va de soi que ce traitement ne prend pas en compte les avantages liés à la fonction qui eux, s'élèvent désormais à des dizaines de millions FCFA.
Morceaux choisis: l'indemnité d'ameublement est passée à 20 millions de FCFA tous les trois ans, contre 5 millions à l'époque d'Ibrahim Talba Malla Oumaté. A la Csph désormais, les factures sont payées sous 24 heures, peu importe si les livraisons sont de mauvaise qualité, peu importe si le dossier fiscal n'est pas à jour, peu importe si le paiement précède le bon de commande, peu importe si le bon de commande n'existe même pas. Plus grave, si le fournisseur est un proche du Dg comme c'est davantage observé depuis cinq mois, Elung Che Paul suit particulièrement la facture, non sans tempêter ici et là. En ce qui concerne les recrutements, le successeur de Talba Malla s'emmêlerait complètement les pédales, népotisme oblige.
En effet, son statut de Dg lui donne droit, automatiquement, à trois véhicules de fonction, deux chauffeurs et le personnel des résidences salariés de la Csph, une prise en charge médicale totale avec sa famille, des frais de téléphone en illimités, des frais de carburant, des frais de réception, etc. Malgré tout, Elung Che estime qu'il faut revoir tous ces avantages à la hausse, notamment la qualité et le nombre de véhicules. «A la demande insistante du nouveau Directeur général qui ne connait pas encore la maison et qui a malheureusement l'air un peu vorace, nous avons accepté de donner favorablement suite ses requête et proposition de traitement, question de l'aider à éviter au maximum, une gestion calamiteuse, car la Csph est une maison très compliquée et délicate.
Si donc Paul Elung Che venait par la suite à commettre des gaffes, il ne s'en prendrait qu’à lui-même, car personne ne lui pardonnerait», a réagi sous anonymat, un administrateur de la société. Blackout chez Paul Elung Che malgré notre insistance pour avoir quelques éclaircis sur les faits cités supra. La boulimie pathologique du Dg, selon plusieurs sources concordantes, choque et est mal accueillie au sein de la Csph, au moment où beaucoup de témoins avertis s'interrogent sur sa capacité réelle à diriger cette entreprise encore certains rouages, en même temps, il ne faut pas longtemps pour reconnaître un manager de celui qui ne l'est pas», tente d'expliquer un professionnel du petit monde camerounais des hydrocarbures. «C'est l'image d'un chien devant un gramophone, vous saisissez? Il n'y comprend rien à rien!», fulmine un autre, beaucoup moins conciliant. «Tu arrives dans une structure et la première chose à laquelle tu penses, c'est augmenter ton salaire et avantages? C'est évident que cela n'augure rien de bon pour la suite», poursuit-il pour conclure que, «Ce monsieur commence déjà à montrer sa vraie face, mais qu'il ne confonde pas la Csph au Ministère des Finances, qu'il aurait, dit-on, bien pillé». La Météo titrait déjà (avec raison?), au lendemain de sa nomination à Warda, qu' «un prévaricateur nommé Directeur général de la Csph». Les faits aujourd'hui, tendent à le démontrer au moment où la grogne couve au sein de cet établissement public. La clameur de la maison se demanderait pourquoi pas un traitement extensible à tout le personnel.
Cupidité. D'après un rapport de la Chambre des comptes de la Cour suprême rendu public en 2009, la moyenne du traitement mensuel des managers d'Établissements publics administratifs (Epa) se situe à 3 millions, exception faite des Dg de la Crtv (4.5 millions), Sni (3.5millions) et du Feicom (3.5 millions). En d'autres mots, le salaire de la grande majorité de ces dirigeants devrait osciller entre 2 et 3 millions de Fcfa. Paul Elung Che semble avoir trouvé cela injuste! Selon certaines indiscrétions, il aurait même confié à ses proches son souhait de percevoir plus que 4 millions de Fcfa par mois.
Il faut pourtant rappeler ici que le parcours du Paul Elung Che ne plaide pas en sa faveur. Pur produit de l'Ecole national d'administration et de magistrature (Enam), d'où il sort (avec peine?) nanti d'une formation en finance et trésorerie, cet originaire du Sud-ouest va faire un passage plutôt fugace (mais mouvementé) à la Direction générale du Trésor logé au Ministère des Finances, après avoir exercé comme trésorier payeur général dans la ville de Bamenda. Irrévérencieux, colérique et imbu d'après son entourage, celui qui ne manquait pas une occasion de rappeler à monsieur tout le monde qu'il est le protégé d'Inoni Éphraïm, le Premier ministre d'alors (aujourd'hui incarcéré), sera débarqué moins de deux ans plus tard (2008-2010), alors qu'il était en mission à l'étranger. Son caractère bien trempé n'est pas le seul reproche qu'on lui ferait. De son passage au Ministère des Finances, les caisses des trésoreries générales n'en gardent pas un bon souvenir. Des informations font état de ce que Paul Elung Che aurait eu l'habitude de se servir allègrement dans l'argent public. Une des raisons de son débarquement sans ménagement.
Avec cette dynamique d'un genre nouveau très tôt affichée à la Csph, il ne fait plus de doute que le mal aimé du département du Kupe Manengouba n'a vraiment pas tiré les leçons de son passage à vide. Mais comme l'édicte une sagesse populaire, «l'habitude est une seconde nature».