CRTV : Vamoulké sur le grill
CRTV : Vamoulké sur le grill
Cela relève de l'hérésie que de soutenir que la télévision publique en Afrique noire, joue le rôle premier de média de service public, c'est-à-dire au service du citoyen. Depuis son avènement, l'outil est resté une propriété du pouvoir politique. Son rôle a toujours été de faire écho de cette vérité décrétée d'en haut. Les hommes du pouvoir se sont toujours réservés l'abus de la considérer comme une vitrine idéologique. Car, ils estiment que la télévision (d'Etat) ne peut être laissée entre les mains de professionnels du milieu qui décident librement et démocratiquement de son contenu informatif.
L'obstination à s'approprier un organe d'information public comme la télévision nationale, s'explique essentiellement par la volonté de le faire admettre comme un miroir de réflexion et de promotion des activités de cour. L'idée étant de n'avoir aucun autre miroir pour montrer quelque chose de différent. La circulation de la bonne information n'est pas toujours souhaitée. Seules les images qu'on désire montrer ont de l'intérêt. Pendant 17 ans, Gervais Mendo Ze, l'ancien directeur général de la Crtv, la télévision publique camerounaise, a ''privatisé'' cet organe étatique. Après son limogeage, le conseil de discipline budgétaire et financière du Contrôle supérieur de l'Etat lui réclame un peu plus de 2,6 milliards Fcfa pour des fautes de gestion, tout comme il est condamné à payer une amende spéciale de 2 millions Fcfa. A 61 ans et après 7 ans passés à la tête de la télévision Camerounaise, Amadou Vamoulké a du mal à faire oublier le professeur aux idées originales. En sa faveur, il va toujours claironner sur la réduction, de moitié, du budget de l'Office, depuis son arrivé, à la tête de la structure. Tout comme l'ancien Dg, son successeur semble avoir des mauvais rapports avec l'argent. Des changements sont annoncés dans le financement.
Par Nadine Bella, Yves Marc Kamdoum, Labaran Mamouda et René Atangana