CRTV: Le conseil d'administration, la Conac et l'Anif aux trousses de Vamoulké
YAOUNDE - 12 JUIL. 2012
© Michel Tafou | La Météo
La session extraordinaire d'étude du bilan financier une fois de plus reportée, alors que des équipes d'enquêteurs fouillent la maison en ce moment de fond en comble.
Une session extraordinaire du conseil d'administration de la Cameroon Radio and Télévision Corporation (Crtv) était prévue mardi à Yaoundé. Elle se tiendra vraisemblablement demain, sur la demande du directeur général, Amadou Vamoulké.
Lors de la 35è session ordinaire dudit organe le 2 juillet dernier, le rapport financier pour l'exercice 2011, qui comportait des "incongruités", avait été rejeté par une bonne partie des administrateurs. Dos au mur, le même Dg avait alors demandé quelques jours supplémentaires pour mettre ses fiches à jour. «La commission financière a déposé un rapport qui n'est pas contradictoire, c'est-à-dire qui n'intègre pas les explications de la direction générale. J'ai reçu le rapport seulement trois ou quatre jours avant le conseil. J'ai préparé par écrit des réponses que j'ai voulu présenter Mais il était plus de 20h. Le conseil a décidé de renvoyer les travaux», avait-il alors expliqué.
Amadou Vamoulké n'était toujours pas à jour de ses notes avant-hier, jour annoncé pour la tenue de la "session se rattrapage". Dans l'espace, apprend-on de sources introduites, le patron de l'audiovisuel public a subrepticement tenté de rallier quelques membres du conseil d'administration à sa "cause". Peine perdue, manifestement. De même, s'est-il de nouveau tourné vers ses services compétents pour un maquillage en règle de ses "fautes de gestion" et de sa gabegie, une opération qui - espère-t-il - devrait lui permettre d'obtenir le fameux quitus de bonne gestion. En vain.
Session de boissons.
Aux dernières nouvelles, la session vouée à l'examen du rapport financier du Dg de la Crtv a été renvoyée aux calendes grecques. «Je n'ai aucune information sur le sujet. Cet homme ne semble plus rien contrôler, et c'est grave pour la marche de l'entreprise dont il a la charge», commente un administrateur dépité.
Voici quelques jours, votre journal révélait en effet de curieuses découvertes faites par le conseil d'administration lors de ses dernières assises. Nous faisions alors état de la pratique récurrente, une fois de plus confirmée du fractionnement des marchés de la Crtv, de prête-noms introduits parmi les prestataires de services. La Météo a révélé que M. Vamoulké a, à hauteur de plusieurs millions de francs, puisé dans les caisses d'une entreprise gui - selon lui - tire le diable par la queue, offert une session de boissons de grande valeur au sous-préfet de Bogo.
Dans son entreprise de dilapidation tous azimuts du patrimoine de la Crtv, le même a non seulement offert des financements à un parti politique proche du pouvoir, mais a également "dépanné" le préfet du Mayo Danay. Il a procédé à de multiples sorties de fonds dans le compte de la commission des marchés de la Crtv, dont le Dg n'est pas membre. Il a, écrivions-nous, fait acquérir un générateur d'images virtuelles pour une facture de 100 millions de francs. Generateur qui «n'a jamais fonctionné de manière optimale et est aujourd'hui plus proche de la casse que de la réhabilitation».
Un jour pour le voleur...
Mais Amadou Vamoulké n'a pas déjà épuisé ses tentatives visant à "mouiller" quelques membres du conseil d'administration, en vue de leur arracher le fameux "quitus de bonne gestion" que d'autres tuiles pendent au-dessus de sa tête. Cette fois, son entreprise mafieuse est sous le coup d'investigations de la Commission nationale anticorruption (Conac). Des inspecteurs de cette entité se trouvent en effet, depuis quelques jours, à la Tour d'aluminium de Mballa II.
Un malheur ne venant jamais seul, le Dg de la Crtv doit concomitamment affronter les questions gênantes d'enquêteurs de l'Agence nationale des investigations financières (And), chargés depuis peu d'éplucher ses folies managériales.
Longtemps dénoncée par les multiples contrôles, notamment de la commission financière de l'entreprise elle-même, sa propension au crime économique a fini par réveiller le sérail. Aujourd'hui, avec un conseil d'administration "rebelle", une Conac qui n'entend pas se contenter de bonnes paroles et une Anif soucieuse de conquérir ses lettres de noblesse, Amadou Vamoulké aura du mal à passer entre les mailles de la gouvernance.
© Michel Tafou | La Météo
La session extraordinaire d'étude du bilan financier une fois de plus reportée, alors que des équipes d'enquêteurs fouillent la maison en ce moment de fond en comble.
Une session extraordinaire du conseil d'administration de la Cameroon Radio and Télévision Corporation (Crtv) était prévue mardi à Yaoundé. Elle se tiendra vraisemblablement demain, sur la demande du directeur général, Amadou Vamoulké.
Lors de la 35è session ordinaire dudit organe le 2 juillet dernier, le rapport financier pour l'exercice 2011, qui comportait des "incongruités", avait été rejeté par une bonne partie des administrateurs. Dos au mur, le même Dg avait alors demandé quelques jours supplémentaires pour mettre ses fiches à jour. «La commission financière a déposé un rapport qui n'est pas contradictoire, c'est-à-dire qui n'intègre pas les explications de la direction générale. J'ai reçu le rapport seulement trois ou quatre jours avant le conseil. J'ai préparé par écrit des réponses que j'ai voulu présenter Mais il était plus de 20h. Le conseil a décidé de renvoyer les travaux», avait-il alors expliqué.
Amadou Vamoulké n'était toujours pas à jour de ses notes avant-hier, jour annoncé pour la tenue de la "session se rattrapage". Dans l'espace, apprend-on de sources introduites, le patron de l'audiovisuel public a subrepticement tenté de rallier quelques membres du conseil d'administration à sa "cause". Peine perdue, manifestement. De même, s'est-il de nouveau tourné vers ses services compétents pour un maquillage en règle de ses "fautes de gestion" et de sa gabegie, une opération qui - espère-t-il - devrait lui permettre d'obtenir le fameux quitus de bonne gestion. En vain.
Session de boissons.
Aux dernières nouvelles, la session vouée à l'examen du rapport financier du Dg de la Crtv a été renvoyée aux calendes grecques. «Je n'ai aucune information sur le sujet. Cet homme ne semble plus rien contrôler, et c'est grave pour la marche de l'entreprise dont il a la charge», commente un administrateur dépité.
Voici quelques jours, votre journal révélait en effet de curieuses découvertes faites par le conseil d'administration lors de ses dernières assises. Nous faisions alors état de la pratique récurrente, une fois de plus confirmée du fractionnement des marchés de la Crtv, de prête-noms introduits parmi les prestataires de services. La Météo a révélé que M. Vamoulké a, à hauteur de plusieurs millions de francs, puisé dans les caisses d'une entreprise gui - selon lui - tire le diable par la queue, offert une session de boissons de grande valeur au sous-préfet de Bogo.
Dans son entreprise de dilapidation tous azimuts du patrimoine de la Crtv, le même a non seulement offert des financements à un parti politique proche du pouvoir, mais a également "dépanné" le préfet du Mayo Danay. Il a procédé à de multiples sorties de fonds dans le compte de la commission des marchés de la Crtv, dont le Dg n'est pas membre. Il a, écrivions-nous, fait acquérir un générateur d'images virtuelles pour une facture de 100 millions de francs. Generateur qui «n'a jamais fonctionné de manière optimale et est aujourd'hui plus proche de la casse que de la réhabilitation».
Un jour pour le voleur...
Mais Amadou Vamoulké n'a pas déjà épuisé ses tentatives visant à "mouiller" quelques membres du conseil d'administration, en vue de leur arracher le fameux "quitus de bonne gestion" que d'autres tuiles pendent au-dessus de sa tête. Cette fois, son entreprise mafieuse est sous le coup d'investigations de la Commission nationale anticorruption (Conac). Des inspecteurs de cette entité se trouvent en effet, depuis quelques jours, à la Tour d'aluminium de Mballa II.
Un malheur ne venant jamais seul, le Dg de la Crtv doit concomitamment affronter les questions gênantes d'enquêteurs de l'Agence nationale des investigations financières (And), chargés depuis peu d'éplucher ses folies managériales.
Longtemps dénoncée par les multiples contrôles, notamment de la commission financière de l'entreprise elle-même, sa propension au crime économique a fini par réveiller le sérail. Aujourd'hui, avec un conseil d'administration "rebelle", une Conac qui n'entend pas se contenter de bonnes paroles et une Anif soucieuse de conquérir ses lettres de noblesse, Amadou Vamoulké aura du mal à passer entre les mailles de la gouvernance.