Crise post-électorale/Les entreprises ivoiriennes dans la tourmente - Les opérateurs économiques favorables au président Ouattara
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Crise post-électorale/Les entreprises ivoiriennes dans la tourmente -
Les opérateurs économiques favorables au président Ouattara(Le Nouveau Réveil 12/01/2011)
07 décembre 2010 - 07 janvier 2011, cela fait exactement un mois que le patronat ivoirien sonnait l'alarme. "(…) Pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence déjà à être difficile et elle risque de s'aggraver si la situation politique actuelle perdure au-delà du 15 décembre. En effet, à cette date, de nombreuses entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux dont le paiement des impôts, tandis que d'autres risquent de mettre la clé sous le paillasson", avertissait Jean Kacou Diagou, président du Conseil d'administration de la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cge-Ci), au siège de la structure au Plateau. Bon an, mal an, les entreprises ont pu réaliser des efforts, selon leurs possibilités. Toutefois si les grandes entreprises ont pu s'en sortir, nombreuses sont les Petites et moyennes entreprises (Pme) qui broient vraiment du noir depuis des années. En effet, au moment où ces sociétés (grandes, moyennes et petites) espéraient relever presque totalement la tête, la crise post-électorale est venue les plomber. "Le secteur privé, dans son ensemble, s'est entretenu en se restructurant et, surtout, en s'accrochant à l'espoir qu'au lendemain des élections du 28 novembre 2010, la Côte d'Ivoire aura retrouvé la paix sociale et la relance économique. En dépit de la forte mobilisation de la population pour l'élection présidentielle, le réveil est brutal ; les espoirs de cette vaillante population sont déçus en raison de la situation politique actuelle", regrette le patronat. Qui s'inquiète fortement "(…) Depuis, sur la base des sanctions annoncées par les organisations internationales et les bailleurs de fonds, la Côte d'Ivoire court inéluctablement à la catastrophe". La "prophétie" du président de la Cge-ci est en train de se réaliser. Nous sommes au-delà du 15 décembre 2010, les difficultés des sociétés sont "indéterminées " : Le chômage technique est quotidien dans les entreprises, la baisse des activités et de chiffre d'affaires est drastique. Les conséquences sont connues, comme le patronat l'avait dit, la diminution des recettes fiscales et douanières est inévitable et est de mise. "Les Pme ont pour client principal l'Etat; avec la situation, tout est arrêté. Elles sont donc contraintes de mettre au chômage technique le plus grand nombre de travailleurs. Evidemment, avec ce manque d'activité, ce sont les recettes fiscales qui prennent un sérieux coup. Elles n'en peuvent plus, les Pme", nous a confié un opérateur économique. De fait, des sources crédibles nous révèlent que les opérateurs économiques, dans leur plus grande majorité, penchent pour l'administration du président Alassane Ouattara. "Nous reconnaissons que le gouvernement légitime, c'est celui de Guillaume Soro, Premier ministre désigné par Alassane Ouattara. Mais pour l'heure, nous attendons que la situation se normalise. Si des entrepreneurs sérieux composent avec le camp du président du Plateau, Laurent Gbagbo, c'est tout simplement par peur. C'est un régime violent et ces opérateurs économiques craignent de voir leurs entreprises, leurs biens, voire leur personne pris à partie par les hommes de Laurent Gbagbo. Sinon tous savent qu'ils doivent travailler avec le régime du Président Ouattara", nous a révélé notre source. Qui indique que pour le règlement des recettes fiscales, les entreprises, dans leur ensemble, auraient procédé par la formule du " dépôt sans paiement ". Ce qui veut dire que les opérateurs économiques reconnaissent devoir de l'argent, mais ils ne paieront que lorsque la situation va se normaliser. En interne comme en externe, la situation devient absolument intenable pour les entrepreneurs exerçant sur le territoire ivoirien, mais également pour Gbagbo et ses alliés.
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