Crise - Enseignement Supérieur: Une enquête indépendante réclamée à l’Université de Buea
Douala, 06 Août 2013
© Barthélemy Nzock | Aurore Plus
La dernière grève des étudiants de l'Université de Buea joue la prolongation dans les prétoires où on dénonce la dépendance de la justice, mais aussi sur le terrain des dénonciations des violations de toute sorte des droits de l'Homme. Une enquête indépendante est souhaitée pour faire toute la lumière.
© Barthélemy Nzock | Aurore Plus
La dernière grève des étudiants de l'Université de Buea joue la prolongation dans les prétoires où on dénonce la dépendance de la justice, mais aussi sur le terrain des dénonciations des violations de toute sorte des droits de l'Homme. Une enquête indépendante est souhaitée pour faire toute la lumière.
I- Deux responsables de l'Addec libérés sous caution
Convoqué par son enquêteur, l'Officier de police judiciaire Mebara, le Président de l'Addec, Batoum Thierry a été retenu au commissariat et sa carte d'identité nationale a été confisquée sans explication aucune. Déféré devant le parquet et placé par la suite sous mandat de détention provisoire à la prison principale de Buea, il sera libéré 48 heures plus tard, le vendredi 2 août 2013 après avoir payé la somme de 10 000 FCFA. Il se fera dire que cette privation de liberté a été décidée par le Procureur de la République près du Tribunal de grande instance sur instruction du Procureur général près du tribunal de la Cour d'Appel du Sud-Ouest. Pourtant, il s'est fait dire à son arrivée au Commissariat que le Procureur de la République qui a demandé de le convoquer n'était pas dans la ville.
En effet, cette autre convocation consistait à répondre à un interrogatoire musclé, sur la diffusion par l'Addec et son démembrement l'Ubsu (University Buea Students Union) et d'une information faisant suite à la mort présumée de l'étudiant Ngu Laurent. Pendant sa déposition au parquet, il a été contraint d'ouvrir la boite e-mail de l'Addec et de la laisser ouverte à la disposition de la justice qui en a fait une exploitation dont il ignore toujours tout par les magistrats dont il ignore toujours. «Ils m'ont obligé d'ouvrir la boîte mail et de la laisser ouverte à leur disposition. Je ne connais pas leurs intentions», a-t-il déclaré, peu après sa libération. Il a été relaxé au même montent que l'étudiant Nanfack Alex, émissaire de l'Addec envoyé à Buea pour enquêter sur la véracité de l’information faisant état de la mort présumée de leur camarade Ngu Laurent au moment de son interpellation par les éléments de la police.
Ce dernier a dû déposer en gage un titre foncier en tant que caution. Les deux leaders devront comparaître devant le Tribunal de première instance (Tpi) de Buea demain 7 Août 2013. Ils sont accusés de «diffuser de fausses informations». Dans la même journée de vendredi dernier, le Président de l'Ubsu, Ronald Minang et les autres étudiants de l'Université de Buea (parmi lesquels 6 sont toujours sous mandat de détention provisoire en attendant l'ouverture du procès et les 10 bénéficiant d'une liberté sous caution) ont été confrontés au parquet du Tpi de Buea dans le cadre de la poursuite judiciaire ouverte à la suite du mouvement d'humeur de février dernier dans cette université. Ceci en dépit du fait que plusieurs étudiants aient déjà été condamnés dans la même affaire. A l'instar des étudiants Sigala Rémi condamne à 3 ans d'emprisonnement ferme, Ben Bella Obasi condamné à 18 mois d’emprisonnement ferme. Une sentence au cours de laquelle 27 étudiants ont été libérés sans qu’aucune disposition ne soit prise pour permettre l’organisation de session rattrapage pour les examens de fin de semestre qui se sont déroulés pendant leur détention.
II- Le rapport du Comité vérité et réconciliation contesté
Cette pression que subissent au quotidien les étudiants et enseignants de l'Université de Buea de la part des agents des forces de maintien de l'ordre et des magistrats ne laissent pas indifférente leur organisation, qui dénonce la mise en accusation commanditée et injustifiée aux allures diffamatoires pour certains d'entre eux. «Ceci pour qu'on vous soupçonne d'être proche de ces deux organisations ou alors d'avoir une sympathie pour ces étudiants», souligne un membre du collectif. Une suspicion qui est cautionnée par certains camarades de l'Ubsu et du Synes Ub dont les sorties jettent un pavée dans la marre. C'est le cas du président du Synes section de Buea, Pr Michel Yanou, qui a, dans une interview accordée au poste national, condamné les grèves récurrentes à l'Université de Buea. Estimant qu'elles sont l'émanation des manipulations des étudiants par certains administrateurs de cette université qui auraient des visées pour le poste de vice-chancelier (recteur). Et accusent ces derniers d'espérer y parvenir en faisant échec à la gestion de l'occupant du poste, Dr Nalova Lyonga, en rendant l'Université ingouvernable pendant sa gestion.
Le Président du Synes-Ub poursuit en indiquant que pour en sortir, il faudrait appliquer l'article 54 des textes créant l'Université de Buea qui stipule que le vice-Chancelor, les Doyens, les Directeurs et autres responsables sont élus. Dans la même lancée, le Comité vérité et réconciliation de l'Université de Buea, mis en place dans la perspective de mettre définitivement un terme aux grèves récurrentes dans cette institution universitaire d'Etat, et dirigé par le Pr Blaise Moukoko a rendu sa copie. On apprend que le rapport mettrait en accusation de hauts responsables de l'Université de Buea qui tirent les ficelles dans l'ombre pour déstabiliser tout vice-Chancellor qui ne travaillerait pas étroitement avec eux. Et certains adjoints de ce dernier sont aussi mis en index d'avoir souvent conduit à l'embrasement de la situation en voulant fragiliser et même fragmenter l'Union des étudiants de l'Université de Buea chaque fois qu'ils estimaient qu'elle devait être très forte et que l'administration avait perdu son contrôle.
Mais pour les by Savings Wave">avocats des étudiants condamnés et même poursuivis, ils appellent les organisations de la société civile à œuvrer pour l'obtention d'une enquête indépendante. Car, ils estiment que le Comité vérité et réconciliation n'étant pas indépendant, leur enquête est sélective, mieux, celle des vainqueurs. A cet égard, ils estiment qu'il est plus qu'urgent qu'une enquête générale soit ouverte sur toutes les questions centrales et périphériques des mouvements de grève enregistrés dans cette université. Car ils estiment qu' «il y a un gros problème à résoudre une fois pour toutes, c'est celui de la question des crimes et actes de violations graves dont sont victimes les étudiants». Car comment éluder la responsabilité des autorités universitaires qui sont celles qui doivent chaque fois intervenir? Et pour la neutralité et la crédibilité d'une telle enquête, les avocats qui ont lancé cette idée proposent. que cette dernière soit menée par une Organisation internationale des droits de l'Homme dont le champ d'action devra s'étendre sur les violations passées et présentes, en particulier sur des cas des étudiants et autres personnes qui ont été tués ou ont été portés disparus, des cas de viols de jeunes filles innocentes et d'autres atteintes graves.
C'est le cas notamment du président de l'Ubsu, Minang Ronald, aujourd'hui poursuivi par une justice pas toujours indépendante. Pourtant lui-même a été enlevé, torturé, et laissé pour mort dans une brousse. Comme lui, le sort de la majorité des victimes de la brutalité policière: des viols, des vols, des destructions des biens, et des meurtres perpétrés au cours de chaque mouvement de grève dans cette université, sont restés sans suite. Cet usage disproportionné de la force brute sut les étudiants sans arme; le personnel de l'université, des enseignants et des riverains de l'université ont choqué l'opinion publique et n'ont pas préoccupé les autorités compétentes.
«Les actions menées en justice ne s'intéressent qu’à un seul sens, à savoir la destruction de biens à l'Université que toute personne raisonnable ne doit pas fermer les yeux», fait remarquer Me Taku, avocat au barreau du Cameroun. Pour autant, il condamne les actes de vandalisme sur les biens de l'Université toutefois, il faut prévaloir le droit à la grève comme un droit fondamental protégé par la loi.
Il s'étonne que jusqu'ici, rien n’ait été fait pour enquêter sur les pertes de la vie humaine et les actes, portant sur l'intégrité physique perpétrée contre les innocents, car soutient-il, même les coupables ont des droits fondamentaux protégés par la loi. Et cela comprend le droit à la vie, le droit à un procès équitable, le droit à la dignité et même le droit à l'éducation en prison. Ce n'est qu'ainsi qu'on réussira à ne plus faire passer l'Université de Buea pour un sanctuaire on de graves violations et des crimes sont perpétrés en toute impunité. De ce fait, les officiers de police judiciaire devraient réorienter leurs activités en portant leur intérêt sur ces crimes et exactions des for¬ces de sécurité et corps spéciaux (BIR,...) responsables de ces crimes en vue de poursuites et des sanctions exemplaires. A cet effet, Me Charles Taku demande à toutes les victimes de ces exactions à s'organiser, rassembler les preuves de ces crimes pour des enquêtes appropriées à venir. Il garde confiance que les coupables «seront étudiés et punis dans leur propre temps».
Convoqué par son enquêteur, l'Officier de police judiciaire Mebara, le Président de l'Addec, Batoum Thierry a été retenu au commissariat et sa carte d'identité nationale a été confisquée sans explication aucune. Déféré devant le parquet et placé par la suite sous mandat de détention provisoire à la prison principale de Buea, il sera libéré 48 heures plus tard, le vendredi 2 août 2013 après avoir payé la somme de 10 000 FCFA. Il se fera dire que cette privation de liberté a été décidée par le Procureur de la République près du Tribunal de grande instance sur instruction du Procureur général près du tribunal de la Cour d'Appel du Sud-Ouest. Pourtant, il s'est fait dire à son arrivée au Commissariat que le Procureur de la République qui a demandé de le convoquer n'était pas dans la ville.
En effet, cette autre convocation consistait à répondre à un interrogatoire musclé, sur la diffusion par l'Addec et son démembrement l'Ubsu (University Buea Students Union) et d'une information faisant suite à la mort présumée de l'étudiant Ngu Laurent. Pendant sa déposition au parquet, il a été contraint d'ouvrir la boite e-mail de l'Addec et de la laisser ouverte à la disposition de la justice qui en a fait une exploitation dont il ignore toujours tout par les magistrats dont il ignore toujours. «Ils m'ont obligé d'ouvrir la boîte mail et de la laisser ouverte à leur disposition. Je ne connais pas leurs intentions», a-t-il déclaré, peu après sa libération. Il a été relaxé au même montent que l'étudiant Nanfack Alex, émissaire de l'Addec envoyé à Buea pour enquêter sur la véracité de l’information faisant état de la mort présumée de leur camarade Ngu Laurent au moment de son interpellation par les éléments de la police.
Ce dernier a dû déposer en gage un titre foncier en tant que caution. Les deux leaders devront comparaître devant le Tribunal de première instance (Tpi) de Buea demain 7 Août 2013. Ils sont accusés de «diffuser de fausses informations». Dans la même journée de vendredi dernier, le Président de l'Ubsu, Ronald Minang et les autres étudiants de l'Université de Buea (parmi lesquels 6 sont toujours sous mandat de détention provisoire en attendant l'ouverture du procès et les 10 bénéficiant d'une liberté sous caution) ont été confrontés au parquet du Tpi de Buea dans le cadre de la poursuite judiciaire ouverte à la suite du mouvement d'humeur de février dernier dans cette université. Ceci en dépit du fait que plusieurs étudiants aient déjà été condamnés dans la même affaire. A l'instar des étudiants Sigala Rémi condamne à 3 ans d'emprisonnement ferme, Ben Bella Obasi condamné à 18 mois d’emprisonnement ferme. Une sentence au cours de laquelle 27 étudiants ont été libérés sans qu’aucune disposition ne soit prise pour permettre l’organisation de session rattrapage pour les examens de fin de semestre qui se sont déroulés pendant leur détention.
II- Le rapport du Comité vérité et réconciliation contesté
Cette pression que subissent au quotidien les étudiants et enseignants de l'Université de Buea de la part des agents des forces de maintien de l'ordre et des magistrats ne laissent pas indifférente leur organisation, qui dénonce la mise en accusation commanditée et injustifiée aux allures diffamatoires pour certains d'entre eux. «Ceci pour qu'on vous soupçonne d'être proche de ces deux organisations ou alors d'avoir une sympathie pour ces étudiants», souligne un membre du collectif. Une suspicion qui est cautionnée par certains camarades de l'Ubsu et du Synes Ub dont les sorties jettent un pavée dans la marre. C'est le cas du président du Synes section de Buea, Pr Michel Yanou, qui a, dans une interview accordée au poste national, condamné les grèves récurrentes à l'Université de Buea. Estimant qu'elles sont l'émanation des manipulations des étudiants par certains administrateurs de cette université qui auraient des visées pour le poste de vice-chancelier (recteur). Et accusent ces derniers d'espérer y parvenir en faisant échec à la gestion de l'occupant du poste, Dr Nalova Lyonga, en rendant l'Université ingouvernable pendant sa gestion.
Le Président du Synes-Ub poursuit en indiquant que pour en sortir, il faudrait appliquer l'article 54 des textes créant l'Université de Buea qui stipule que le vice-Chancelor, les Doyens, les Directeurs et autres responsables sont élus. Dans la même lancée, le Comité vérité et réconciliation de l'Université de Buea, mis en place dans la perspective de mettre définitivement un terme aux grèves récurrentes dans cette institution universitaire d'Etat, et dirigé par le Pr Blaise Moukoko a rendu sa copie. On apprend que le rapport mettrait en accusation de hauts responsables de l'Université de Buea qui tirent les ficelles dans l'ombre pour déstabiliser tout vice-Chancellor qui ne travaillerait pas étroitement avec eux. Et certains adjoints de ce dernier sont aussi mis en index d'avoir souvent conduit à l'embrasement de la situation en voulant fragiliser et même fragmenter l'Union des étudiants de l'Université de Buea chaque fois qu'ils estimaient qu'elle devait être très forte et que l'administration avait perdu son contrôle.
Mais pour les by Savings Wave">avocats des étudiants condamnés et même poursuivis, ils appellent les organisations de la société civile à œuvrer pour l'obtention d'une enquête indépendante. Car, ils estiment que le Comité vérité et réconciliation n'étant pas indépendant, leur enquête est sélective, mieux, celle des vainqueurs. A cet égard, ils estiment qu'il est plus qu'urgent qu'une enquête générale soit ouverte sur toutes les questions centrales et périphériques des mouvements de grève enregistrés dans cette université. Car ils estiment qu' «il y a un gros problème à résoudre une fois pour toutes, c'est celui de la question des crimes et actes de violations graves dont sont victimes les étudiants». Car comment éluder la responsabilité des autorités universitaires qui sont celles qui doivent chaque fois intervenir? Et pour la neutralité et la crédibilité d'une telle enquête, les avocats qui ont lancé cette idée proposent. que cette dernière soit menée par une Organisation internationale des droits de l'Homme dont le champ d'action devra s'étendre sur les violations passées et présentes, en particulier sur des cas des étudiants et autres personnes qui ont été tués ou ont été portés disparus, des cas de viols de jeunes filles innocentes et d'autres atteintes graves.
C'est le cas notamment du président de l'Ubsu, Minang Ronald, aujourd'hui poursuivi par une justice pas toujours indépendante. Pourtant lui-même a été enlevé, torturé, et laissé pour mort dans une brousse. Comme lui, le sort de la majorité des victimes de la brutalité policière: des viols, des vols, des destructions des biens, et des meurtres perpétrés au cours de chaque mouvement de grève dans cette université, sont restés sans suite. Cet usage disproportionné de la force brute sut les étudiants sans arme; le personnel de l'université, des enseignants et des riverains de l'université ont choqué l'opinion publique et n'ont pas préoccupé les autorités compétentes.
«Les actions menées en justice ne s'intéressent qu’à un seul sens, à savoir la destruction de biens à l'Université que toute personne raisonnable ne doit pas fermer les yeux», fait remarquer Me Taku, avocat au barreau du Cameroun. Pour autant, il condamne les actes de vandalisme sur les biens de l'Université toutefois, il faut prévaloir le droit à la grève comme un droit fondamental protégé par la loi.
Il s'étonne que jusqu'ici, rien n’ait été fait pour enquêter sur les pertes de la vie humaine et les actes, portant sur l'intégrité physique perpétrée contre les innocents, car soutient-il, même les coupables ont des droits fondamentaux protégés par la loi. Et cela comprend le droit à la vie, le droit à un procès équitable, le droit à la dignité et même le droit à l'éducation en prison. Ce n'est qu'ainsi qu'on réussira à ne plus faire passer l'Université de Buea pour un sanctuaire on de graves violations et des crimes sont perpétrés en toute impunité. De ce fait, les officiers de police judiciaire devraient réorienter leurs activités en portant leur intérêt sur ces crimes et exactions des for¬ces de sécurité et corps spéciaux (BIR,...) responsables de ces crimes en vue de poursuites et des sanctions exemplaires. A cet effet, Me Charles Taku demande à toutes les victimes de ces exactions à s'organiser, rassembler les preuves de ces crimes pour des enquêtes appropriées à venir. Il garde confiance que les coupables «seront étudiés et punis dans leur propre temps».