Crise en Côte d'Ivoire : comment en est-on arrivé là ?
Crise en Côte d'Ivoire : comment en est-on arrivé là ?
(Le Post.fr 03/01/2011)
Cela fait plus d'un mois que le second tour de l'élection présidentielle ivoirienne a eu lieu. Et le pays compte aujourd'hui deux présidents: l'un, élu d'après le conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo, s'accroche à son fauteuil. L'autre, élu d'après la commission électorale, est obligé de gouverner depuis un hôtel. Et des deux côtés, la suspicion est légitime...
Un vote, deux résultats
Le noeud du problème réside dans les résultats du second tour. Quand les résultats sont validés par la commission électorale (le 2 décembre), ils sont favorables à Alassane Ouattara, à 54%. Or, la commission électorale indépendante de Côte d'Ivoire est composée à majorité de membres... de l'opposition à Laurent Gbagbo (conséquence des accords de Marcoussis pour solder la guerre civile de 2003). Le président de la commission électorale raconte les pressions à laquelle cette institution a été soumise sur RFI et pourquoi il a proclamé les résultats à l'hôtel du Golf... où se trouve le QG de Ouattara. "Je ne savais pas qu'il résidait là". Et il explique aussi que des soldats entouraient le siège de la commission électorale, ce qui n'est pas idéal pour proclamer des résultats sereinement. Dernier détail: les résultats ont été annoncés par la commission avec un jour de retard sur le délai constitutionnel.
Très rapidement, le président du Conseil constitutionnel, qui lui a été nommé par Laurent Gbagbo, intervient à la télévision pour annoncer Gbagbo vainqueur à 51% des voix, résultats corrigés après des plaintes du président sortant sur des soupçons de fraude dans certains bureaux de votes du nord du pays, qui ne lui étaient pas favorables. Forcément, ça fait suspect. L'ancien secrétaire général de l'UNESCO Pierre Sané qui livre une analyse détaillée de la crise estime qu'on aurait dû consulter Alassane Ouattara sur d'éventuelles réclamations à apporter au scrutin, quitte à être hors délais. En plus, on a accepté les requêtes de Laurent Gbagbo en un temps record... "Le conseil a rendu sa décision en 2 jours, alors qu'il en avait 7 pour le faire. Il faut croire qu'ils ont des moyens de travail que j'ignore!" dénonce le président de la commission électorale sur RFI.
Personne n'a respecté la procédure... même l'ONU?
Au premier tour, où les résultats avaient été acceptés par tous, et entérinés par les Nations Unies après validation de la commission électorale et du conseil constitutionnel. Le camp Gbagbo estime que les Nations Unies n'avaient le droit que de travailler sur les chiffres fournis par le conseil constitutionnel et de certifier que l'élection s'est tenue correctement ou pas. Là, ils ont proclamé un vainqueur, en s'appuyant sur les résultats partiels, ce qui n'entre pas exactement dans leurs attributions. Ce que consteste le représentant de l'ONU, qui a détaillé sa méthode de travail pour expliquer sa décision.
L'exemple guinéen
Et pendant ce temps, en Guinée, le candidat battu dans les urnes (à la surprise générale) qui avait un temps contesté le verdict des urnes s'est rangé à l'avis de la Cour Suprême, qui a validé les résultats après enquête...
Et maintenant?
On attend le retour des médiateurs de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest pour lundi pour convaincre Gbagbo de partir. Avant de décider d'une intervention militaire, de plus en plus probable, et qui a déjà le soutien du plus influent de ces pays, le Nigéria, et du Royaume-Uni ou des Etats-Unis. L’auteur
La rédaction du Post
Bienvenue sur la page de la rédaction du Post. Retrouvez ici toute l'actualité vue pa...
Bienvenue sur la page de la rédaction du Post. Retrouvez ici toute l'actualité vue par notre équipe de journalistes. Et pour vous aider à vous sentir bien sur Le Post, en faire un espace de discussion convivial et plaisant, une seule adresse: lamarianne@lepost.fr
Sources : CEICI, La Dépêche d'Adidjan, RFI, lexpress.fr, leparisien.fr, Africaguinée, lexpress.mu, Le site de l'ONUCI
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Cela fait plus d'un mois que le second tour de l'élection présidentielle ivoirienne a eu lieu. Et le pays compte aujourd'hui deux présidents: l'un, élu d'après le conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo, s'accroche à son fauteuil. L'autre, élu d'après la commission électorale, est obligé de gouverner depuis un hôtel. Et des deux côtés, la suspicion est légitime...
Un vote, deux résultats
Le noeud du problème réside dans les résultats du second tour. Quand les résultats sont validés par la commission électorale (le 2 décembre), ils sont favorables à Alassane Ouattara, à 54%. Or, la commission électorale indépendante de Côte d'Ivoire est composée à majorité de membres... de l'opposition à Laurent Gbagbo (conséquence des accords de Marcoussis pour solder la guerre civile de 2003). Le président de la commission électorale raconte les pressions à laquelle cette institution a été soumise sur RFI et pourquoi il a proclamé les résultats à l'hôtel du Golf... où se trouve le QG de Ouattara. "Je ne savais pas qu'il résidait là". Et il explique aussi que des soldats entouraient le siège de la commission électorale, ce qui n'est pas idéal pour proclamer des résultats sereinement. Dernier détail: les résultats ont été annoncés par la commission avec un jour de retard sur le délai constitutionnel.
Très rapidement, le président du Conseil constitutionnel, qui lui a été nommé par Laurent Gbagbo, intervient à la télévision pour annoncer Gbagbo vainqueur à 51% des voix, résultats corrigés après des plaintes du président sortant sur des soupçons de fraude dans certains bureaux de votes du nord du pays, qui ne lui étaient pas favorables. Forcément, ça fait suspect. L'ancien secrétaire général de l'UNESCO Pierre Sané qui livre une analyse détaillée de la crise estime qu'on aurait dû consulter Alassane Ouattara sur d'éventuelles réclamations à apporter au scrutin, quitte à être hors délais. En plus, on a accepté les requêtes de Laurent Gbagbo en un temps record... "Le conseil a rendu sa décision en 2 jours, alors qu'il en avait 7 pour le faire. Il faut croire qu'ils ont des moyens de travail que j'ignore!" dénonce le président de la commission électorale sur RFI.
Personne n'a respecté la procédure... même l'ONU?
Au premier tour, où les résultats avaient été acceptés par tous, et entérinés par les Nations Unies après validation de la commission électorale et du conseil constitutionnel. Le camp Gbagbo estime que les Nations Unies n'avaient le droit que de travailler sur les chiffres fournis par le conseil constitutionnel et de certifier que l'élection s'est tenue correctement ou pas. Là, ils ont proclamé un vainqueur, en s'appuyant sur les résultats partiels, ce qui n'entre pas exactement dans leurs attributions. Ce que consteste le représentant de l'ONU, qui a détaillé sa méthode de travail pour expliquer sa décision.
L'exemple guinéen
Et pendant ce temps, en Guinée, le candidat battu dans les urnes (à la surprise générale) qui avait un temps contesté le verdict des urnes s'est rangé à l'avis de la Cour Suprême, qui a validé les résultats après enquête...
Et maintenant?
On attend le retour des médiateurs de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest pour lundi pour convaincre Gbagbo de partir. Avant de décider d'une intervention militaire, de plus en plus probable, et qui a déjà le soutien du plus influent de ces pays, le Nigéria, et du Royaume-Uni ou des Etats-Unis. L’auteur
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