Crimes rituels: Au commencement étaient Bapi et Bafoussam

Douala, 08 Avril 2013
© François Owona | La Nouvelle

C'est dans la région de l'Ouest que les crimes rituels ont débuté. Avec comme acteur principal, Bertrand Ndeambou. Le présumé commanditaire quant à lui est encore Emmanuel Nono. Un remake du scénario de Mimboman à Yaoundé. Enquête.

Courant août-novembre 2012, la région de l'Ouest et notamment la localité de Bapi et Bafoussam centre, sont secouées par des crimes crapuleux de jeunes filles et des femmes. Des sources proches de la division régionale de la Sûreté nationale de l'Ouest parlent de 8 corps découverts avec des organes prélevés. Dans le proche entourage des autorités de Bafoussam, l'on indique que l'action déclenchée à Yaoundé aura révélé que c'est Bertrand Ndeambou, en complicité avec Patrick Chiguen, Talla et Moumou qui sont les coauteurs du massacre de jeunes filles et des femmes respectivement à Bapi, une banlieue de la ville de Bafoussam et dans ses périphéries. Et la preuve? Une fois à Bafoussam avec l'équipe des enquêteurs de la délégation régionale de la Police judiciaire du Centre, Bertrand Ndeambou n'a eu aucune peine pour désigner le domicile de Emmanuel Nono, le présumé commanditaire des différents crimes rituels de Mimboman, au lieu-dit «carrefour le maire». En l'absence du maître des lieux, nos sources indiquent que c'est le nommé Asongang, âgé de 61 ans, le gardien, qui avait été trouvé sur place. Selon nos antennes, Asongang exerce comme gardien de nuit dans la concession d'Emmanuel Nono depuis 5 ans et s'occupe par ailleurs des petits travaux d'entretien. Au quartier «carrefour le maire», l'on affirme par ailleurs que c'est un certain Jean Luc Tahoc Mongho Fotso qui l'avait recruté. Aux dires de certains, c'est ce Jean Luc Tahoc Mongho Fotso qui informait le gardien des arrivées de son patron, Emmanuel Nono.

A Bafoussam, on avoue qu'Emmanuel Nono s'est reconverti dans les affaires à la suite du dépôt de bilan de la société Renault. C'est à partir de la métropole régionale de l'Ouest que Jean Luc Tahoc, l'homme de main d'Emmanuel Nono aurait renseigné que son patron se trouvait en Europe et que la date de son retour était prévue entre le 8 et le 10 février 2013. Face à Bertrand Ndeambou, le grand meurtrier cueilli à Yaoundé qui lui est présenté, Jean Luc Tahoc Mongho Fotso va indiquer ne pas le connaître. Ni d'avoir eu quelque transaction avec lui auparavant.

C'est bizarrement Bertrand Ndeambou qui va le prendre au mot en racontant avec forces détails, leur toute première rencontre et la suite de leur collaboration.

Bertrand Ndeambou à encore quelques témoins, situe sa rencontre avec Jean Luc Tahoc Mongho Fotso dans les agences de voyage à Bafoussam, lorsqu'il exerce comme moto-taximan. Après moult entrevues, Jean Luc Tahoc Mongho Fotso qui lui aurait proposé qu'il lui livre des organes intimes de jeunes filles. Une mission qu'il ne parvient pas à accomplir tout seul. Il va donc recourir à quelques amis: Patrick Chiguen, Talla et Moumou avec qui il accomplit assidûment la sale besogne. Il s'agit de l'assassinat de Libelle Makeu Fongang, élève en classe de 4ème Espagnol au lycée de Djunang. Craignant d'être interpellé un jour, il quitte la ville de Bafoussam pour s'installer à Yaoundé. C'est ici qu'il renoue le contact avec Tahoc Mongho Fotso qui va se faire accompagner par le grand patron. A la division régionale de la Police judiciaire de l'Ouest, Bertrand Ndeambou ne se serait pas fait prier pour décrire Emmanuel Nono: un monsieur d'un âge avancé, de tient clair, avoisinant une taille d'environ 1,70 à 1,72m. Rendu dans la concession d'Emmanuel Nono à Bafoussam, les témoins présents se sont rendus compte que Bertrand Ndeambou connaissait très bien les lieux, pour les avoir décrit dans les moindres détails avant d'y pénétrer. Et surtout l'intérieur du bâtiment annexe dans lequel les différentes transactions se passaient (troc entre l'argent et les organes humains). Au moment de s'introduire dans cette maison, tout le monde a été médusé face à l'exactitude de la description faite par Bertrand Ndeambou, confie-t-on à Bafoussam.


Menaces de mort

Selon nos antennes, sous la houlette de Bertrand Ndeambou lui-même, les différents endroits où les filles avaient été assassinées vont être visités. Fait majeur relevé à la division régionale de la police judiciaire de l'Ouest et drôle de coïncidence, les assassinats enregistrés à Bapi se sont arrêtés avec le départ de Ndeambou pour Bafoussam. Et, dès son arrivée dans cette ville, les assassinats des filles ont commencé avec le meurtre de la maîtresse d'école, enceinte de 7 mois et de la jeune lycéenne de Ndjunang. Quand ce meurtrier s'enfuit pour Yaoundé, indique-t-on, la présence des corps sur la voie publique s'estompé aussi. Entre temps c'est la ville de Yaoundé qui va prendre le relais.

Avant cela, le 24 novembre 2012, une première victime est tuée le 2 décembre 2012. Au cours de la descente des forces de l'ordre au lieu dit Djunang-Sando où la nommée Libelle Makeu Fongang a été assassinée, ses effets scolaires, ses sous vêtements ainsi que son sac ont été retrouvés sur les lieux du crime. Au cours des auditions des parents de Libelle Makeu Fongang notamment Michel Fongang et Tchoussi Kamdjoua, père et tante de la défunte Makeu, l'on révèle que la jeune fille avait disparu le 22 novembre 2012 et que son corps avait été retrouvé 2 jours plus tard et présentait des brûlures et des bulles dues à l'inoculation d'une substance chimique. L'état de décomposition avancée du corps n'aurait pas permis aux parents de la victime de le conserver dans une morgue. Des sources concordantes, au moment où les éléments de la division régionale de la Police judiciaire du Centre programmaient une descente sur Bafoussam, Ndeambou qui n'entendait pas livrer les vrais commanditaires, l’aurait désigné au cours d'une descente en direction de la gare routière de l'Est à Mimboman, un véhicule de marque Rav4, immatriculé Ce¬976-El conduit par un certain François Mbukam, comme étant le véhicule appartenant à l'intermédiaire entre le grand patron et les criminels.

Aussitôt interpellé, des sources introduites indiquent que François Mbukam aurait nié toute participation aux différents crimes en indiquant qu'il travaille en France dans la société Lorica Sécurité, en qualité d'agent de sécurité. Il a présenté des documents de voyage situant son arrivée au Cameroun le 23 décembre 2012 et la réservation du billet d'avion pour son départ le 1er février 2013. La dite Rav4 a été placée sous mains de justice et se trouverait en consigne aujourd'hui aux mains de la Police à Yaoundé. Selon des avis de certains commentateurs, si les différents mis en cause n'ont pas pu définir le lieu de leurs rencontres, les occasions de leurs transactions, encore moins la personne chargée de finaliser l'échange entre sieur François Mbu¬kam et le gang de Ndeambou, l'écume des chuchotements prétend que Ndeambou à cours d'arguments s'est rétracté finalement en indiquant, avoir désigné François Mbukam dans le but d'empêcher que les enquêteurs ne se rendent à la gare routière de Mimboman où il travaille, mais et surtout Bafoussam où les véritables commanditaires lui avaient proféré des menaces de mort par balles en cas de dénonciation.



09/04/2013
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