Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé va récupérer les lots non bâtis dans trois mois.
C’est un communiqué signé en fin de semaine dernière qui l’indique. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), Gilbert Tsimi Evouna, demande aux propriétaires des lots non mis en valeur et des chantiers inachevés au quartier Mimboman de se mettre en règle. Il met en garde ceux qui ne se seront pas exécutés dans les trois prochains mois sur le risque de se voir dépossédés de leurs propriétés qui seront attribuées à d’autres personnes.
Le communiqué du délégué du gouvernement peut être considéré comme une des multiples mesures qui interviennent après ce qui convient d’appeler aujourd’hui «les crimes de Mimboman». En effet, une série de crimes ont été enregistrés dans ce quartier entre le 02 décembre 2012 et le 10 janvier 2013. Le bilan officiel fait se chiffre à 07 jeunes filles tuées, un peu plus (12 à 14 morts) selon les populations et les médias.
Toutes les dépouilles, aux dires des forces de sécurité, ont été retrouvées dans des chantiers abandonnés ou dans la broussaille. Tsimi Evouna veut donc détruire les cachettes qu’utilisent jusqu’ici les auteurs desdits crimes à Mimboman. Lors d’un point de presse le 24 janvier dernier à son département ministériel à Yaoundé, le ministre de la Communication (Mincom) Issa Tchiroma Bakary, a annoncé une série de mesures qui seront prises pour renforcer la sécurité dans ce qu’il a lui-même qualifié de «zones criminogènes».
Gilbert Tsimi Evouna vient en quelque sorte compléter le tableau dans ce sens. Une question se pose cependant : qu’est-ce qui peut justifier le nombre important d’espaces et chantiers abandonnés dans ce quartier de la capitale ? Selon des informations concordantes, les parcelles de terrain abandonnées à Mimboman sont issues du lotissement communal effectué par la commune de Yaoundé dans les années 1973.
Les expropriations ont été faites de manière abusive, à en croire quelques natifs de cette zone qui disent n’avoir pas été indemnisés. Certains d’entre eux, considérés comme des chanceux, avaient bénéficié de lopins de terre un peu plus loin. Il se dit ici que ces lots en souffrance appartiendraient à des agents communaux qui les avaient frauduleusement acquis.