Si on connait officiellement le Kamerun en tant que PPTE, il serait nécessaire de le reconnaitre bientôt comme PPMR (pays pauvre aux moeurs retrogrades). A l´allure où vont les choses, il serait légitime d´y songer désormais.Tandis que les uns et les autres n´ont de sujet de discussion que la succession de leur président et les recensements d´éventuels successeurs, les criminels qui ont compris que la préoccupation du peuple est ailleurs perdurent dans le crime. Un genre de crime dont bon nombre ne veut en parler par pudeur ou par ignorance.
Pourtant, les crimes humains et sexuels sont devenus monnaie courante dans ce kamerun de grandes réalisations.
Le silence suspect des hommes et femmes des medias sur ce sujet
m´effraye. Sans critiquer le métier de journaliste que que je respecte,
un constat s´est imposé à moi. Les services rédactionnels ou analytiques
de nos journaliste ne s´orientent plus que dans le sens du gombo?
Dans ce sens où des papiers ne manquent pour vanter un éventuel successeur au trône d´Etoudi ou lorsqu´on veut vilipender un politique qui se différencie de la masse des intellos politiques ou ses adversaires dont regorge le Kamerun, pourquoi trouve-t-on difficilement des papiers sur des crimes humains et sexuels qui sont pourtant aussi récurrents que les affaires de nos voleurs à cols blanc de ministres et associés, les querelles des adversaires politiques ou encore la diabolisation ethnique qui monopolisent les publications kamerunaise? Doit-on croire que la plupart des hommes et femmes de médias ont coffré leur sensibilité humanitaire au bénéfice de l´argent, la distraction et de la calomnie?
Il y a moins d´une dizaine de jours, je découvrais avec stupéfaction un papier faisant écho de la mort de deux jeunes enfants âgées de 5 et 8 ans à Douala au quartier Mbangue. Victimes retrouvées chez une (voisine qui declarait alors) qu´elles sont mortes de suite de noyage dans la piscine alors qu´aucun corps ne presentait de signes d´humidité. Que nenni! quelques jours plus tard, le constat du médecin légiste est formel et choquant!
Les deux sœurs Paola et Rosy ont été sexuellement abusées, sodomisées et assassinées.
Une enquête est en cours mais je voudrais m´interroger si vous me le permettez sur le silence que j´observe depuis la publication du constat du médecin légiste. Pourquoi la masse de kamerunais reste-t-elle indifférente à ce crime? Un crime aussi odieux et crapuleux que celui-ci, qui détruit une famille en lui arrachant au même moment, dans les mêmes circonstances ses deux enfants ne devrait-il pas nous émouvoir et nous pousser à réagir avec compassion?
La société civile et les groupes politiques ne devraient-ils pas haut et fort décrier le cas afin d´ exiger:
1. que les criminels soient au plus vite retrouvés et justice soit faite
(les propriétaires de la demeure où les corps ont été découverts ne
devraient-ils pas être interrogés sérieusement?) 2. que le gouvernement
prenne enfin des mesures dissuasives contre ce fléau allant grandissant
de viols et meurtres sur la gente féminine mais aussi contre la
pédophilie devenue cas de société chez nous?
En outre, il serait bien temps que le Kameroun et son gouvernment se penchent effectivement sur la question de meurs et de criminalité parce qu´il ne se passe plus un jour sans qu´ on ne parle de viol, d´aggression sexuelle sur mineur (e)s, d´assassinat ou de violence conjuguale.
Il est évident que pour certains, c´est un fait
divers au même titre que le trafic de nourrissons et la pédophilie
puisque c´est ainsi qu´on voudrait nous présenter ces crimes. La grande
capacité de kamerunais n´est-elle pas la dénaturation de la réalité?
Si ces crimes étaient commis à Douéké, on nous aurait vus en devenir des
spécialistes de la chose politique ivoirienne. Mais ceux-ci sont
arrivés au Kamerun, chez nous et l´on se tait ?!
Pourquoi le kamerunais fuit-il ses problèmes pour s´occuper de ceux des autres?
Les jeunes étudiantes sont violées, assassinées dans les campus universitaires; les jeunes femmes égorgées dans les rues de nos villes, fusillées par leurs époux et autres concubins „vient on reste“, certaines mineures violées par leurs propres parents ou beaux parents ; des fillettes abusées, sodomisées et assassinées chez les voisins; les enfants de la rues et du voisinage victimes de pédophilie; les femmes battues dans les ménages; des jeunes hommes défenestrés des hôtels; des bébés volés dans les hôpitaux publics/ maisons et vendus dans des marchés bien structurés , etc... Tous ceci n´est-il pas suffisant pour émouvoir les kamerunais et les pousser à une prise de conscience collective?
Des associations de défenses des droits de l´Homme et de protection de l´enfance peinent à se faire entendre parce qu’elles ne sont pas suivies par la masse encore moins par les médias alors qu’elles ont besoin du soutien de chacun de nous pour mener à bien leur travail de protection des êtres les plus vulnérables de notre société.
Cher(e)s compatriotes, nous devons faire face à
nos problèmes, travailler pour y trouver des solutions adéquates parce
personne d´autre ne le fera à notre place. Réveillons nous enfin et
faisons preuve d´humanisme contre ces crimes. Chacun de nous doit jouer
sa partition pour le redressement de notre pays. Oui, chacun a son petit
mot à dire et chacun de nos efforts mis ensemble donnera le résultat
escompté. Ce pays nous appartient tous, ne croisons plus les bras, il a
besoin de nous.
Nous nous devons d´être les déclencheurs du changement par une prise de
conscience et une volonté collectives. Et cela, sans compter sur les
politiques. Sinon rien ne sera fait et il n´y aura ni changement ni
amélioration des conditions de vie . Parce que notre véritable problème
reste et demeure nos mentalités.