Mila Assouté, Foumane Akame, Amadou Ali, Paul Motazé et Joseph Bélibi sont également soupçonnés d’avoir participé à la manipulation des fonds querellés.
Dans notre édition du journal L’ACTU N°336 du vendredi 28 septembre 2012, nous avons publié l’intégralité du «rapport de mission de suivi de l’exécution des contrats de maintenance des avions entre Cameroon airlines (Camair) et Transnet South Africa (S.A.A)» qu’a dirigé Jean Foumane Akame, conseiller aux affaires juridiques du président de la République du Cameroun, Paul Biya.
Entre autres faits majeurs relevés dans ledit rapport rédigé le 7 décembre 2000 d’une part, de tous les protagonistes cités, seul Issa Tchiroma reconnait «avoir reçu et parfois sollicité des sommes d’argent d’ATL (Advanced Trust Ltd) pour financer ses activités politiques après la signature du contrat. Une fois démis de ses fonctions ministérielles, ATL lui a fait savoir qu’elle ne pouvait plus satisfaire ses sollicitations pour des raisons de difficultés de trésorerie ».
D’autre part, le rapport concluait ses travaux par un certain nombre de propositions à «la haute hiérarchie », le chef de l’Etat s’entend. Parmi celles-ci, les rédacteurs suggéraient «qu’une amnistie générale soit accordée aux personnalités concernées au cas où elles apportent le concours souhaité au Comité pour l’aboutissement heureux de cette procédure. Le Comité souhaitait au demeurant que la hiérarchie entérine l’accord de principe donné à M. Peter Schledon de lui payer la somme de 850.000 USD au cas où il fournirait effectivement les pièces promises. Il sollicitait par ailleurs de la haute hiérarchie, une autorisation pour négocier en baisse la commission réclamée par ATL».
Soupçons de distraction de fonds
Selon des révélations d’un collectif de journalistes rassemblés sous le label de «journalistes associés» et de certains camerounais regroupés sous le nom «C-Camair 95» sous le titre «crash Camair: les preuves de la corruption», les personnalités citées dans le cadre de l’enquête ont toutes collaborées à la manifestation de la vérité. C’est ainsi qu’on a pu rétablir, pièces à l’appui, que l’Etat du Cameroun aurait perçu la rondelette somme de 40 milliards de F Cfa au titre de montant de l’indemnisation par l’entremise de M. Foumane Akame, président du comité sus cité. Cet argent aurait été viré à l’agence Paris Wagram de la société générale. C’est de cet argent que le condamné Marafa Hamidou Yaya fait état dans sa quatrième lettre quand il parle du paiement à hauteur de 100 millions de F Cfa par famille des sinistrés dudit crash.
Joseph Bélibi, président du conseil d’administration de la Camair à l’époque des faits, ainsi que Louis Paul Motazé, directeur commercial de l’entreprise à la même période, auraient eux aussi participé à la manipulation, pas tout à fait catholique, des sommes perçues dans ce contrat qui liait la Camair à son partenaire Sud-africain S.A.A. Autre révélation et non des moindres, c’est le témoignage de deux anciens agents de l’ex Camair, rescapés du crash. Mme Mboussi Welissane, ancienne hôtesse très citées dans les médias, mais aussi son collègue, Osseini Moulaye, agent technique, pas très connu. Ces deux rescapés affirment n’avoir rien perçu au titre d’indemnisation pour la simple raison «que le personnel Camair, sous le vocable personnel navigant commercial (PNC) n’était pas assuré».
Cette nouvelle enquête vient jeter un pavé dans la marre qu’a ouverte le prisonnier Marafa Hamidou Yaya.