Crash du Boeing de la Camair en 1995: Me Alice Nkom au secours des familles des victimes
YAOUNDE - 06 JUILLET 2012
© Victor NDOKI | Correspondance
Revoici Me Alice Nkom. Au front pour voler au secours des victimes de l'accident d'avion qui avait coûté, en 1995, la vie à 71 Camerounais. 17 ans après, aucune famille n'a été indemnisée. Aucune lumière n'a été faite sur les circonstances du crash. Il a fallu attendre l'arrestation de l'ex Sgpr Marafa Hamidou Yaya et sa décision de livrer quelques secrets d'alcôve pour comprendre le cynisme du gouvernement et surtout la cupidité de certains «serviteurs de l'Etat» qui ne se sont pas gêné pour profiter de la situation. Me Alice Nkom nous dit que ces gens avaient des droits qui n'ont pas été respectés. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, pense-t-elle. Et son association Risji (Réseau international de soutien au juge intègre) est plus que jamais décidée à soutenir les familles endeuillées et obtenir réparation du préjudice qu'elles ont subi. Elle explique sa démarche dans l'interview suivante et salue au passage «le courage et le patriotisme» de l'ancien ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya.
Depuis son arrestation, l'ancien ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya a publié des lettres ouvertes au chef de l'Etat et à ses compatriotes en rapport avec sa gestion des affaires publiques. Une démarche inhabituelle depuis le début l'opération Epervier. Quelle lecture faites-vous de cette démarche ?
La démarche du Ministre d'Etat est patriotique, courageuse et responsable. Je la salue et la soutiens entièrement. Elle est aussi unique, originale et enrichissante, dans la mesure où elle apporte des éclairages sur la gestion de notre pays, nous donne une vue très nette de la main de fer que cache le gant de velours qu'on nous présente habituellement, et nous fait prendre conscience de la situation du Cameroun par rapport à l'ambiance de fin de règne qui n'est pas loin de nous rappeler celle du Zaïre dont on nous montre d'ailleurs en ce moment à la télévision, à titre prémonitoire, ce qui peut nous arriver d'un moment à l'autre si nous ne nous préparons pas sereinement, mais avec détermination, à réussir l'après-Biya. L'arrestation du Ministre d'Etat et la réaction qui a été la sienne sonnent pour nous comme une horloge qui signale un réveil, et un réveil que nous avons tendance à oublier qu'il doit être réglé si l'on ne veut pas rater les importants rendez-vous que le Cameroun a pris avec son Histoire, à l'heure de la mondialisation. La sonnerie de ce réveil doit être entendue par tous, y compris par ceux qui sont appelés à partir, elle sonne aussi pour leur prise de conscience sur la nécessité pour eux de laisser un pays dans lequel les nouvelles générations ont le droit de prétendre trouver tous les ingrédients d'un environnement épanouissant et porteur d'espérances. C'est pour cela que je souhaite que chaque Camerounais, à son niveau, y veille et y apporte du sien ! Sans égoïsme ...
Dans sa quatrième lettre, Marafa Hamidou Yaya a évoqué le cas du crash du Boeing de la Camair intervenu en 1995 avec des révélations qui mettent en cause certaines hautes personnalités de l'Etat, en l'occurrence la non indemnisation des ayant-droit des victimes. Quel commentaire faites-vous de cette quatrième sortie du Ministre d'Etat ?
Le dossier du crash du «NOUN», Boeing 737 de l'ex-Compagnie Nation Cameroon Airlines, nous apporte aujour-d'hui un début de réponse à des questions qu'on n'aurait jamais dû avoir à se poser. Malheureusement, et comme d'habitude, l'information des victimes, celle des Camerounais et leur prise en charge, a été une fois de plus, confisquée, elle a atteint le niveau des «révélations», après des décennies: c'est scandaleux ! Et encore, il se trouve encore des gens qui nous conseillent de ne pas "écouter MARAFA": le comble.... Il est temps que les victimes soient indemnisées et que leur préjudice soit enfin entièrement réparé.
Informer les Camerounais est un devoir de la charge des autorités, ce n'est pas une faveur. Nous avons le droit de savoir et personne ne doit se réfugier derrière un prétendu «secret d'Etat» ou derrière d'autres formules creuses du genre «toute vérité n'est pas bonne à dire», pour violer le droit fondamental des citoyens à l'information. Ce «Silence, on détourne et on se sert entre nous !», ne s'accommode pas des discours des donneurs de leçons toujours prompts à «encourager et soutenir le Président dans "sa" lutte pour la rigueur et la moralisation promise il y a 30 ans, que l'on ne veut traduire aujourd'hui dans les actes que par la répression, après le constat amer d'une absence totale de politique de prévention ayant conduit le Cameroun dans la salle inconfortable des pays pauvres, très endettés et très, très corrompus, avec les conséquences catastrophiques que nous vivons dans notre quotidien sans grand espoir venant de cette répression qui, de surcroit, signifie aujourd’hui la mort de l'état de droit !
Vous vous engagez à voler au secours des familles des victimes à travers votre association dénommée Risji: "Réseau international de soutien au juge intègre". Quels sont les objectifs poursuivis par votre association et de quels moyens disposez-vous pour une action efficace ?
RISJI, notre association de soutien au juge intègre, qui lutte pour la promotion de l'état de droit et contre la corruption, a décidé d'aider les victimes à intervenir dans ce débat qui les concerne au premier plan ! Nous allons les rassembler au sein d'un collectif dénommé «VOV» - VICTIMES, ORPHELINS ET VEUVES, les conseiller, les accompagner les soutenir dans la défense de leurs droits. Nous serons encadrés par toutes sortes d'experts, de spécialistes, d'avocats et toutes les bonnes volontés susceptibles d'apporter aux victimes la juste et équitable réparation du douloureux préjudice qu'elles ont subi.
Elles peuvent nous joindre au numeros suivants: 33 42 90 99 / 33 04 76 99 ou encore par e-mail "vovcrash95@gmail.com" / "alice.nkom@alicenkom.com"
D'une manière générale, on vous retrouve du côté des laissés pour compte. Etes-vous le Vergès du Cameroun ? Que recherchez-vous: la notoriété? La controverse ?
Je suis un serviteur engagé de l'ÊTRE HUMAIN dans son environnement, qui recherche l'amour et le bonheur pour tous pendant le parcours bien éphémère de notre passage sur terre... Je pense que le partage est un élément important de cette quête, tout simplement.
Source: Les Nouvelles du pays N°178 DU 06 Juillet 2012
© Victor NDOKI | Correspondance
Revoici Me Alice Nkom. Au front pour voler au secours des victimes de l'accident d'avion qui avait coûté, en 1995, la vie à 71 Camerounais. 17 ans après, aucune famille n'a été indemnisée. Aucune lumière n'a été faite sur les circonstances du crash. Il a fallu attendre l'arrestation de l'ex Sgpr Marafa Hamidou Yaya et sa décision de livrer quelques secrets d'alcôve pour comprendre le cynisme du gouvernement et surtout la cupidité de certains «serviteurs de l'Etat» qui ne se sont pas gêné pour profiter de la situation. Me Alice Nkom nous dit que ces gens avaient des droits qui n'ont pas été respectés. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, pense-t-elle. Et son association Risji (Réseau international de soutien au juge intègre) est plus que jamais décidée à soutenir les familles endeuillées et obtenir réparation du préjudice qu'elles ont subi. Elle explique sa démarche dans l'interview suivante et salue au passage «le courage et le patriotisme» de l'ancien ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya.
Depuis son arrestation, l'ancien ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya a publié des lettres ouvertes au chef de l'Etat et à ses compatriotes en rapport avec sa gestion des affaires publiques. Une démarche inhabituelle depuis le début l'opération Epervier. Quelle lecture faites-vous de cette démarche ?
La démarche du Ministre d'Etat est patriotique, courageuse et responsable. Je la salue et la soutiens entièrement. Elle est aussi unique, originale et enrichissante, dans la mesure où elle apporte des éclairages sur la gestion de notre pays, nous donne une vue très nette de la main de fer que cache le gant de velours qu'on nous présente habituellement, et nous fait prendre conscience de la situation du Cameroun par rapport à l'ambiance de fin de règne qui n'est pas loin de nous rappeler celle du Zaïre dont on nous montre d'ailleurs en ce moment à la télévision, à titre prémonitoire, ce qui peut nous arriver d'un moment à l'autre si nous ne nous préparons pas sereinement, mais avec détermination, à réussir l'après-Biya. L'arrestation du Ministre d'Etat et la réaction qui a été la sienne sonnent pour nous comme une horloge qui signale un réveil, et un réveil que nous avons tendance à oublier qu'il doit être réglé si l'on ne veut pas rater les importants rendez-vous que le Cameroun a pris avec son Histoire, à l'heure de la mondialisation. La sonnerie de ce réveil doit être entendue par tous, y compris par ceux qui sont appelés à partir, elle sonne aussi pour leur prise de conscience sur la nécessité pour eux de laisser un pays dans lequel les nouvelles générations ont le droit de prétendre trouver tous les ingrédients d'un environnement épanouissant et porteur d'espérances. C'est pour cela que je souhaite que chaque Camerounais, à son niveau, y veille et y apporte du sien ! Sans égoïsme ...
Dans sa quatrième lettre, Marafa Hamidou Yaya a évoqué le cas du crash du Boeing de la Camair intervenu en 1995 avec des révélations qui mettent en cause certaines hautes personnalités de l'Etat, en l'occurrence la non indemnisation des ayant-droit des victimes. Quel commentaire faites-vous de cette quatrième sortie du Ministre d'Etat ?
Le dossier du crash du «NOUN», Boeing 737 de l'ex-Compagnie Nation Cameroon Airlines, nous apporte aujour-d'hui un début de réponse à des questions qu'on n'aurait jamais dû avoir à se poser. Malheureusement, et comme d'habitude, l'information des victimes, celle des Camerounais et leur prise en charge, a été une fois de plus, confisquée, elle a atteint le niveau des «révélations», après des décennies: c'est scandaleux ! Et encore, il se trouve encore des gens qui nous conseillent de ne pas "écouter MARAFA": le comble.... Il est temps que les victimes soient indemnisées et que leur préjudice soit enfin entièrement réparé.
Informer les Camerounais est un devoir de la charge des autorités, ce n'est pas une faveur. Nous avons le droit de savoir et personne ne doit se réfugier derrière un prétendu «secret d'Etat» ou derrière d'autres formules creuses du genre «toute vérité n'est pas bonne à dire», pour violer le droit fondamental des citoyens à l'information. Ce «Silence, on détourne et on se sert entre nous !», ne s'accommode pas des discours des donneurs de leçons toujours prompts à «encourager et soutenir le Président dans "sa" lutte pour la rigueur et la moralisation promise il y a 30 ans, que l'on ne veut traduire aujourd'hui dans les actes que par la répression, après le constat amer d'une absence totale de politique de prévention ayant conduit le Cameroun dans la salle inconfortable des pays pauvres, très endettés et très, très corrompus, avec les conséquences catastrophiques que nous vivons dans notre quotidien sans grand espoir venant de cette répression qui, de surcroit, signifie aujourd’hui la mort de l'état de droit !
Vous vous engagez à voler au secours des familles des victimes à travers votre association dénommée Risji: "Réseau international de soutien au juge intègre". Quels sont les objectifs poursuivis par votre association et de quels moyens disposez-vous pour une action efficace ?
RISJI, notre association de soutien au juge intègre, qui lutte pour la promotion de l'état de droit et contre la corruption, a décidé d'aider les victimes à intervenir dans ce débat qui les concerne au premier plan ! Nous allons les rassembler au sein d'un collectif dénommé «VOV» - VICTIMES, ORPHELINS ET VEUVES, les conseiller, les accompagner les soutenir dans la défense de leurs droits. Nous serons encadrés par toutes sortes d'experts, de spécialistes, d'avocats et toutes les bonnes volontés susceptibles d'apporter aux victimes la juste et équitable réparation du douloureux préjudice qu'elles ont subi.
Elles peuvent nous joindre au numeros suivants: 33 42 90 99 / 33 04 76 99 ou encore par e-mail "vovcrash95@gmail.com" / "alice.nkom@alicenkom.com"
D'une manière générale, on vous retrouve du côté des laissés pour compte. Etes-vous le Vergès du Cameroun ? Que recherchez-vous: la notoriété? La controverse ?
Je suis un serviteur engagé de l'ÊTRE HUMAIN dans son environnement, qui recherche l'amour et le bonheur pour tous pendant le parcours bien éphémère de notre passage sur terre... Je pense que le partage est un élément important de cette quête, tout simplement.
Source: Les Nouvelles du pays N°178 DU 06 Juillet 2012