CRASH DU BOEING 737-200: M. Foumane Akame, qu'avez-vous fait des 40,5 milliards de FCFA?

YAOUNDE - 27 JUIN 2012
© Dominique Mbassi | Repères

Selon le ministre d'Etat en charge de la justice, une information judiciaire passe par l'audition du conseiller juridique du président de la République.

Une célérité inhabituelle. Saisi le 14 juin par le SG/PR pour savoir quelle suite judiciaire peut être réservée aux révélations sur les commissions versées à MM. Issa Tchiroma Bakary et Joseph Belibi dans le cadre du contrat de maintenance des avions Camair par la Transneft South African Airways (SAA), le ministre d'Etat chargé de la Justice le 20 juin, dans sa correspondance à M. Ferdinand Ngoh Ngoh, croit savoir l'hebdomadaire «L'œil du Sahel» dans son édition du 25 juin, M. Laurent Esso précise qu'aucune procédure judiciaire ne peut être envisagée de manière pertinente sans l'audition des membres du Comité de suivi du contrat Camair-SAA.

Or, le conseiller juridique du président de la République, M. Jean Foumane Akame, était justement le président de ce Comité. L'on ne sait pas si c'est à ce titre que la SAA a viré dans son compte personnel numéro 00078.01.39.14.53, ouvert à la Société générale des banques, 59 boulevard Haussmann à Paris, la somme de 32,5 milliards de FCFA. A cette somme se greffent 8 milliards de FCFA de dommages et intérêts, soit au total 40,5 milliards de FCFA.

Le paiement de cet argent s'explique par la décision du 18 septembre 2004 de la Cour arbitrale de Paris qui établit que le contrat Camair-SAA a été émaillé de corruption des personnalités camerounaises. Toute chose qui n'a pas facilité un entretien adéquat des avions et a conduit au crash du Boeing 737-200 et à la sortie de piste à Paris du Boeing 747 baptisé le Combi.

Si l'on peut d'ores et déjà subodorer qu'en cas d'ouverture d'une information judiciaire la Justice aura du mal à faire la lumière sur le destin des 40,5 milliards de FCFA, en raison de la position institutionnelle des bénéficiaires de cet argent, en revanche elle aura la tâche aisée dans le volet des rétro commissions. Dans un rapport du Comité de suivi du contrat Camair-SAA, M. Issa Tchiroma Bakary, à l'époque ministre des Transports, reconnait avoir reçu de l'argent pour financer ses activités politiques. Qui plus est, lors des dernières assises de la Commission d'octroi de l'aide publique à la communication privée, l'actuel ministre de la Communication s'est vanté en coulisses que les faits sont déjà prescrits.



28/06/2012
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