Crash d'hélicoptère du BIR: Révélations sur l'assassinat du Colonel Avi Sirvan

Yaoundé, 22 Novembre 2012
© Olivier Mbelle (Le Courrier - 22/11/2012 | Correspondance

Deux ans après sa disparition dans un crash d'hélicoptère près de Boumnyebel, des langues se délient dans la Grande Muette pour évoquer une piste criminelle, à la suite de la mort tragique de l'ex-coordonnateur des Bataillons d'Interventions Rapides et de la Garde présidentielle.


Le Colonel Avi SIRVAN en Compagnie du Ministre de la Defense E. Alain Mebe Ngo'o
Photo: © Archives


L’aéronef du colonel israélien Avram Avi Sirvan a-t-il été saboté le 22 novembre 2010 dans un crash non loin de Boumnyebel? Deux ans après la mort tragique de l'ancien range gardien de Paul Biya, la question resterait d'actualité au sein de certains milieux sécuritaires. Les rapports d'enquêtes diligentées par les services spéciaux de la Présidence de la République et davantage étayés par ceux de leurs homologues. des services spéciaux américains du très réputé Fédéral bureau of investigations (Fbi) dépêchés sur les lieux du drame, tendent à accréditer cette douloureuse thèse. Une source non officielle au palais de l'Unité, S'accrochant sur le sceau de l'anonymat, révèle une autre thèse jamais ébruitée dans les enquêtes, en confiant à Le Courrier que le Colonel Sirvan aurait reçu du plomb-dans le corps en plein vol, tiré inattendu-ment d'une arme à feu par un des occupants de l'aéronef.

Une altercation s'en serait suivie dans l'hélicoptère entre le garde du corps du Colonel Avi Avram Sirvan, le Sergent Chef Samuel Lotto, et l’un des occupants de l'aéronef, contre qui le soldat du Bir aurait dégainé son arme pour atteindre mortellement le tireur présumé assassin de son patron. Le tireur était-il en mission commandée? Toujours est-il que ces coups de feu dans l'aéronef en plein vol, auraient sérieusement perturbé le voyage de l'hélicoptère du Bir, à destination de la Base aérienne 101 de Yaoundé, avant son crash. Du coup, cette version jamais divulguée, tend à créditer la thèse de la probabilité de l'assassinat du redoutable colonel israélien, notable de la chefferie Bafoussam, conseiller technique militaire de Paul Biya, chargé des formations des unités spécialisées de l'Armée. Avant sa mort, il était de notoriété que le colonel Avram Avi Sirvan n'avait pas d'atomes crochus avec certains hauts responsables de la Défense et quelques grands képis, parmi lesquels des officiers généraux de l'Armée.


Complots

Ces derniers auraient pris ombrage de la proximité de l'ancien officier supérieur du Tsahal et du Mossad (les services secrets juifs) avec Paul Biya. Et surtout, la confiance que lui accordait le chef de l'Etat camerounais les irritait. L'équipe de secours dépêchée par la hiérarchie militaire sur le lieu du drame aurait trouvé le colonel Sirvan tout ensanglanté dans l'épave de l'hélicoptère, mais encore en vie, malgré les chocs subis... aux côtes des autres occupants pour certains, apparemment morts, et le seul survivant de cet accident tragique d'hélicoptère, le sergent chef Samuel Lotto, chauffeur et garde du corps du Colonel Avi Sirvan. A en croire une autre source militaire bien renseignée, les secouristes auraient rebroussé chemin, après avoir constaté que l'ex-officier supérieur du Tsahal et du Mossad respirait encore. Pour quel but? Comment le savoir? Selon des informations de Le Courrier, le seul survivant à cette tragédie aérienne, le sergent chef Samuel Lotto, interné au Centre Hospitalier d'Essos à Yaoundé pendant de longues semaines, a subi des soins intensifs et particuliers, qui l'auraient amené à effacer dans sa mémoire tout ce qui s'est passé dans l'hélicoptère avant le crash.

Les praticiens parlent de «lobotomie» La chambre du sous-officier du Bir au Centre hospitalier d'Essos à Yaoundé était sous bonne garde 24h/24h. Des dispositions de sécurité qui se seraient poursuivies jusqu'à la sortie de l'hôpital du sergent chef Lotto. D'après des indiscrétions dans les milieux militaires, l'ex-garde du corps du colonel Sirvan, était régulièrement pris en filature, son téléphone portable mis sur écoute. Par qui? Nos sources n'en disent pas plus. Ceux qui semblent être imprégnés du dossier laissent croire que l'appareil de type Bell, relativement neuf et visiblement en bon état de marche, de fabrication canadienne et appartenant au Bataillon d'intervention rapide (Bir), aurait été trituré par des mains criminelles. Une source à la présidence de la République; témoigne avoir vu les photos de l'épave dé l'hélicoptère, présentant des signes d'un sérieux sabotage. Une thèse confirmée par des fins limiers américains du Fbi, qui auraient en effet décelé des traces de sabotage sur l'épave de l'aéronef. Il y a assurément un gap entre ce constat et la version officielle beaucoup moins plausible répandue par le ministère de la Défense, s’appuyât sur une défaillance technique de l'appareil. Dans la mesure où il recevait l'attention particulière des techniciens de maintenance et gardé tous les jours à la base militaire aérienne 101 de Mvan à Yaoundé, sous la coordination vigilante d'un détachement du Bataillon d'intervention rapide, l'hélicoptère de type Bell piloté par le défunt colonel de l'armée de l'air Ernest Ojong, ne présentait aucune défaillance visible après de nombreuses heures de vol. Le général Hères, qui a pris les commandes du Bir depuis la disparition de son compatriote le colonel Sirvan, est-il expulsé au même sort? Lui qui est réputé discret et dont les états de service éloquents dans les domaines de la géostratégie militaire et l'anti-terrorisme, parlent d'eux-mêmes. Pour avoir été l'instructeur dans un stage en anti-terrorisme en Israël, du Colonel Thomas Raymond Etoundi Nsoe, l'actuel commandant de la Garde Présidentielle.



25/11/2012
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